Frédéric Back : L’homme qui plantait des rêves
Frédéric Back est l’un de nos grands dessinateurs de films d’animation. Survol d’un univers engagé et engageant.
Est-il nécessaire de présenter Frédéric Back? Bien sûr, c’est lui qui a réalisé le célèbre film d’animation L’homme qui plantait des arbres, pour lequel il a reçu son deuxième Oscar en 1988. Il en avait obtenu un premier pour Crac! en 1982. Vous connaissez aussi certainement son vitrail intitulé L’Histoire de la musique à Montréal, installé à la station de métro Place-des-Arts.
Né en 1924 à Sarrebruck, ville alors rattachée à la France, il s’installe à Montréal en 1948, travaillant comme professeur à l’École du meuble où il succède au peintre Borduas. Puis il travaille de nombreuses années à Radio-Canada et réalise plusieurs films d’animation. Voilà très rapidement résumé un parcours bien riche.
L’expo qui lui est consacrée ces jours-ci au MBA, intitulée Frédéric Back, une nature témoin, permet de faire un survol de cette carrière, de ses réalisations et de ses nombreux engagements. Back a eu tout au long de sa vie une conscience très développée de l’écologie et même dans des films qui ne traitaient pas directement de ce sujet, il trouvait toujours le moyen d’y glisser des références. Vous verrez entre autres ses projets d’affiche pour Amnistie internationale (1980), la coalition Eau Secours (1996), la Société pour vaincre la pollution (1970)… Certaines de ses réalisations ne manquent pas de mordant, tel ce dessin intitulé La Parabole des aveugles (2006), qui reprend un célèbre tableau de Breughel. Vous y verrez les États-Unis entraînant dans leur chute le Canada et Stephen Harper!
Certes, cette expo semblera un peu petite. Il faudra la remettre dans son contexte: il s’agit en fait d’une forme de supplément à l’exposition Grandeur nature, qui porte sur la représentation de la nature en peinture et en photo entre 1860 et 1918 (et qui débute ces jours-ci au MBA). Comme l’a dit la directrice du Musée, Nathalie Bondil, en conférence de presse, Back incarne bien le fait que notre regard sur la nature a changé. Elle a ajouté, avec justesse, qu’il "est la personne qui s’imposait pour parler d’écologie".
Cette exposition est accompagnée de la présentation de films de Back à la Cinémathèque québécoise (jusqu’au 26 juin).
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