Sur le chemin des légendes avec Jean-Claude Dupont : Ça parle au diable!
Arts visuels

Sur le chemin des légendes avec Jean-Claude Dupont : Ça parle au diable!

Sur le chemin des légendes avec Jean-Claude Dupont: une invitation à revisiter les figures marquantes de notre culture populaire.

Quelle ne fut pas la joie des gens de Rivière-Blanche, qui peinaient alors à bâtir leur nouvelle église, quand ils virent un jour brouter dans un champ, non loin du village, un énorme cheval noir manifestement disposé aux plus durs travaux. Une vraie bénédiction que cet animal, qui allait donner un nouvel élan au chantier. Jusqu’au jour où un homme débrida la bête, contre les recommandations du curé, laquelle se transforma aussitôt en une grosse anguille qui disparut dans un ruisseau…

En tout, c’est quelque 35 églises qui, au Québec, auraient été construites avec l’aide du Diable. Voilà le genre de choses que l’on apprend ces jours-ci à Pointe-à-Callière, dont l’exposition Sur le chemin des légendes avec Jean-Claude Dupont explore les traditions orales francophones et amérindiennes d’Amérique du Nord. En tout sont abordées 100 légendes, ces histoires ouvertes au merveilleux mais toujours ancrées dans le réel.

Entièrement conçue autour des recherches de Jean-Claude Dupont, ethnologue de renom, l’expo montre la place qu’ont occupé et occupent encore les feux follets, loups-garous, canots célestes et autres légendes héritées des tout premiers colons français comme des riches mythologies amérindiennes. Mieux, elle nous fait prendre conscience de la fonction de ces légendes dans la société d’hier, de leur pouvoir d’enchanter une réalité souvent très dure, d’expliquer l’inexplicable et de stigmatiser – pour le meilleur et pour le pire, dirons-nous aujourd’hui – ce qu’est le bien et ce qu’est le mal.

À noter, le fil conducteur est constitué des tableaux de Dupont, qui est aussi peintre. Un art naïf qui, s’il ne réinvente rien, accompagne joliment notre parcours dans un univers peuplé de créatures étranges, tout comme les objets divers (figurines, traîneau, attirail de pêche) et enregistrements glanés par l’ethnologue au fil de ses rencontres avec les porteurs vivants de cette tradition: nos grands-mères et nos grands-pères.