Salon du printemps des artistes des Cantons-de-l'Est : Visite libre
Arts visuels

Salon du printemps des artistes des Cantons-de-l’Est : Visite libre

Pour sa sixième édition, le Salon du printemps des artistes des Cantons-de-l’Est revêt un caractère bien spécial et le Musée des beaux-arts de Sherbrooke vous ouvre ses portes pour que vous fassiez le tour du propriétaire.

La tradition n’est pas nouvelle. À l’époque des impressionnistes par exemple, la noblesse organisait de grands salons pour célébrer les formes d’art les plus en vue de la saison. "C’était une façon de montrer la production récente des artistes. Le Salon du printemps s’inspire de cette tradition", raconte Sarah Boucher, conservatrice du Musée des beaux-arts de Sherbrooke (MBAS) et commissaire de cet événement qui revient tous les deux ans. "C’est notre biennale à nous."

Sur les deux principaux étages du Musée, on trouvera des oeuvres de Nathalie Bandulet, Geneviève Chevalier, Clemz, Deborah Davis, Jean-Sébastien Denis, Éric Desmarais, Lucie Duval, Julie C. Fortier, Pierre Fournier, Philippe-Aubert Gauthier, Isabelle Gilbert, Valérie J Gosselin, Yves Harnois, Guillaume Lachapelle, Mélanie Lefebvre, Mathieu Pepin, Sébastien Pesot, Hervé Philippe, Brigitte Roy, Tanya St-Pierre, Sandra Tremblay et Myriam Yates. Le seul dénominateur commun de tout ce beau monde: les Cantons. "Il fallait qu’ils soient nés ou établis ici, résume Boucher. Je voulais aussi avoir des oeuvres qui montrent tout ce qui se fait présentement, de la photo aux installations sonores, en passant par la peinture."

Sur ces 22 artistes sélectionnés, certains ont exposé au MAC, alors que pour d’autres, il s’agit d’une de leurs premières expositions. "Au Musée, on se doit de proposer des artistes qui sont professionnels. Pour le Salon, je déroge un peu parce que je veux aussi des artistes qui commencent." Ce petit coup de pouce, peut-être fera-t-il la différence, car ici, une carrière d’artiste n’a rien d’une utopie. "Dans les Cantons-de-l’Est, il y en plusieurs qui sont représentés par de grandes galeries. Et ça ne se passe pas juste à Sherbrooke. Beaucoup viennent de Bolton, de Coaticook… Je trouve ça bien que le Musée ait un lien avec eux, que les gens puissent les connaître. Ça va les faire sortir un peu de leur atelier!"

On imagine que le public sera nombreux à se rendre à leur rencontre, car cette sixième édition du Salon du printemps est chapeautée par une instance qui rend l’entrée gratuite pour tous: Loto-Québec. La société d’État a le mandat de collectionner des oeuvres contemporaines dans toutes les régions du Québec, et le MBAS sert d’entremetteur pour l’Estrie. "En fait, ils appellent ça une "expo-vente". Je monte une exposition et le conservateur de la collection va venir choisir des oeuvres. Ensuite, un jury d’acquisition va décider si Loto-Québec les achète."

Dans ce contexte, les choix d’oeuvres de la commissaire se sont faits de concert avec les artistes. "Je ne faisais pas de la dictature. Je ne leur disais pas: "C’est ça ou c’est rien. " Je voulais leur donner le loisir de choisir ce qu’ils avaient envie de montrer. Avec Loto-Québec, c’est toute une opportunité." Et faire partie d’une collection publique relève de la consécration.

ICI ET MAINTENANT

Rencontrée à quelques jours du vernissage, Sarah Boucher s’affaire activement à l’installation de l’exposition. "Présentement, j’ai le souci que chaque oeuvre soit la mieux présentée possible, qu’elle soit mise en valeur", explique celle qui porte exceptionnellement une chemise à carreaux (manches retroussées en sus) en ce jour de besogne physique.

Lorsqu’on lui demande qui sont les artistes qui devraient se démarquer lors de ce Salon, la conservatrice du MBAS se fait politicienne. "Je suis contente d’avoir tout le monde. Chaque artiste offre quelque chose. Je suis certainement heureuse de la présence de Jean-Sébastien Denis et de Guillaume Lachapelle, qui ont de belles carrières internationales tout en ayant des racines ici, mais je te dirais que je suis aussi contente de la présence d’un artiste comme Clément Drolet [Clemz]. Il est très humble. Il sait où il en est dans sa carrière, mais je ne pense pas qu’il est conscient de sa valeur. Même chose pour Yves Harnois; il a peur de prendre la place de quelqu’un d’autre."

Avoir des "underdogs" aux côtés d’une Julie C. Fortier, qui mène une florissante carrière en France, ou d’une Mélanie Lefebvre, qui expose à New York, c’est ce qui fait la beauté d’un événement rassembleur comme le Salon du printemps des artistes des Cantons-de-l’Est. "C’est notre art actuel. Du ici et maintenant."

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