Ciphers. : La photographie iranienne contemporaine en tension avec la tradition
Arts visuels

Ciphers. : La photographie iranienne contemporaine en tension avec la tradition

La Galerie SAW présente, jusqu’au 9 juin, le travail d’artistes iraniens contemporains dans l’exposition collective intitulée Ciphers. La photographie iranienne contemporaine en tension avec la tradition. Pour le visiteur, la présentation remet en question ce qu’il connaît ou pense connaître de l’art iranien, et lui permet de s’interroger sur ce qui, artistiquement parlant, est culturellement admis ici et en Iran. Par ailleurs, à travers les oeuvres se juxtaposent les grands symboles d’une tradition (histoire, identité, culture iranienne) et le langage formel du présent.

L’artiste Amirali Ghasemi, avec Choose Your Background, a photographié, devant une toile de fond représentant des monuments touristiques importants (la tour Eiffel, par exemple), des individus et des groupes lors de performances interactives à Téhéran, Istanbul, Berlin et New York. Sont montrées une trentaine d’épreuves encadrées formant une impressionnante mosaïque de gens.

Sachant qu’il est malaisé de voir, à Téhéran, certaines oeuvres iraniennes contemporaines, la série photographique de Melika Shafahi prend tout son sens. On y remarque un personnage principal (une femme) en train d’essayer et de coudre des vêtements, les épaules dénudées. L’image est certainement trop explicite dans son pays d’origine.

De son côté, Najaf Shokri fait découvrir, avec ses épreuves en noir et blanc, des colocataires (des hommes) dans leur train-train quotidien à l’appartement. La plupart sont torse nu, deux d’entre eux se donnent une accolade sur l’une des photos. Pour la culture nord-américaine, l’allusion à l’homosexualité serait sans doute évidente, alors que la scène est parfaitement courante en Iran.