Debbie Zakaïb / Foire d'art contemporain de Saint-Lambert : Ouvrir le dialogue
Arts visuels

Debbie Zakaïb / Foire d’art contemporain de Saint-Lambert : Ouvrir le dialogue

La Foire d’art contemporain de Saint-Lambert célèbre cette année une cinquième édition qui donnera l’occasion à 36 artistes d’aller à la rencontre de nouveaux publics et de ces derniers, de découvrir le processus créateur des premiers.

C’est avec enthousiasme que Debbie Zakaïb – porte-parole de la FAC, membre du conseil d’administration du Musée d’art contemporain et collectionneuse très impliquée dans le milieu des arts visuels, dans la région métropolitaine – invite néophytes et amateurs d’art actuel à converger vers Saint-Lambert, au cours des prochains jours.

C’est que la 5e FAC se dessine désormais comme un passage quasi obligé pour les artistes contemporains, peu ou pas représentés par des galeries ou agents. «C’est leur chance à eux d’avoir une vitrine sur un certain achalandage», affirme Mme Zakaïb, avant d’ajouter que les rencontres uniques ont favorisé de beaux départs pour les artistes qui sont passés par la FAC. «J’ai plein d’histoires d’artistes qui, depuis la foire de l’an dernier ou de l’autre avant, sont maintenant représentés ou sont collectionnés par quelqu’un ou ont fait une exposition spéciale, par exemple, à l’Arsenal, comme Sophie Lambert

Ainsi, la FAC se dessine comme un merveilleux tremplin pour les artistes qui y sont présentés, mais aussi une manière de se familiariser avec l’art actuel, pour le grand public: «les gens viennent nous voir, voir les artistes, et tout ça devient un rendez-vous annuel, tout de même à la portée d’un peu tout le monde», puisque les oeuvres offertes au public le sont à un prix parfois plus abordable, pour des nouveaux collectionneurs ou amateurs. «Autant c’est difficile pour certains artistes d’être en contact avec le public tout le week-end [puisqu’ils n’y sont pas tous habitués], autant l’année passée, on a vendu pour presque 100 000 $ d’oeuvres, pendant le week-end. C’est donc une occasion pour eux d’être diffusé», poursuit Debbie Zakaïb.

Cela dit, la FAC dispose de plusieurs missions, malgré son jeune âge. En plus d’être un diffuseur, la foire permet aussi d’instaurer un certain dialogue: «Ce qui m’émeut le plus pendant ces week-ends de la foire, c’est de voir toutes ces discussions, tous ces gens. Ça me donne la chair de poule! Ils parlent ensemble [ndlr: avec les artistes] puis après, ces gens reviennent avec leur femme, leur mari, leurs enfants. Il y a un engouement, les gens sont intéressés.»

Grands et petits convergeront ainsi vers l’ancien bureau de poste de la ville, maintenant centre multifonctionnel, rue Hooper. La médiation culturelle fait aussi partie du mandat de la FAC et cette dernière accueillera de nombreuses classes, le vendredi 17 octobre, permettant ainsi aux élèves du coin d’échanger avec les artistes présents et de se familiariser avec leur processus créateur.

Une surprise pour Luc Courchesne

Cette année, c’est au tour de Luc Courchesne d’être honoré par la FAC de Saint-Lambert. Celui qui a contribué à la mise sur pied de la Société des arts technologiques recevra les honneurs lors du vernissage de la foire. Le pionnier des arts numériques et professeur à l’école de design de l’Université de Montréal aura droit à un hommage livré par nulle autre que Phyllis Lambert, architecte et philanthrope de renom. «Luc, les gens ne réalisent pas tout ce qu’il a fait pour l’Art et la technologie. Il a 62 ans, aujourd’hui, et c’est l’un des artistes qui a fait le plus de choses en arts numériques. Ça fait longtemps qu’il fait ça. Je trouvais que c’était un bon moment pour lui dire que c’était beau ce qu’il avait fait.»

Celui qui a travaillé avec Phyllis Lambert et Marie Chouinard, en plus d’avoir conçu le dôme de la SAT, mérite cet hommage au plus haut point, selon Mme Zakaïb: «Je crois personnellement qu’il a vraiment fait évoluer Montréal et le Québec au niveau des arts numériques. Je trouvais que c’était un bon moment pour l’honorer et lui faire cette belle surprise, et l’encourager à continuer.»

Du même coup, Luc Courchesne en profitera pour présenter son oeuvre Nu au paradis, une installation numérique qui «invite le visiteur au sein d’un espace immatériel qui se construit par couches successives autour d’une ligne de temps représentant la vie de l’auteur, de sa naissance à sa mort éventuelle».

À surveiller

Le hasard fait bien les choses, cette année, pour la FAC, alors que trois des jeunes créateurs de l’émission Les Contemporains, présentée à ARTV, seront sur place. Caroline Monnet, Karine Payette et Guillaume Boudrias-Plouffe seront ainsi de la partie pour aller à la rencontre du public qui découvrira à son tour, de jeunes talents.

Julie Picard, en plus d’avoir son kiosque dans la foire, offrira une installation extérieure pour cette cinquième édition, intitulée Ramasser des feuilles, et qui nous invitera à nous sensibiliser aux enjeux sociaux et écologiques.

De son côté, l’artiste multidisciplinaire Sophie Lambert, présente lors de deux éditions précédentes, invitera les visiteurs à participer à une performance relationnelle, une fresque photographique intitulée Le Confessionnal 3.

Enfin, cette année, c’est la Galerie Trois Points – «un choix qui s’est fait naturellement» – qui sera invitée à faire découvrir trois artistes sélectionnés par la directrice Émilie Grandmont-Bérubé.

«On se donne aussi comme mission d’éduquer, sensibiliser, d’avoir un éventail de créations et d’artistes différents», muse Debbie Zakaïb, en invitant le public à cette cinquième rencontre annuelle de l’art actuel, à Saint-Lambert.

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Vernissage de la Foire d’art contemporain de Saint-Lambert, hommage à Luc Courchesne et dévoilement du prix du jury: vendredi 16 octobre, de 16h à 18h.

La FAC de Saint-Lambert se déroulera du 16 au 19 octobre.

lafacdesaintlambert.com

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