Depuis une semaine le Québec se déchire sur la question de la hausse des frais de scolarité universitaires. Quelques commentaires rapides sur fond de grève étudiante contagieuse.
1) Dans le contexte actuel, et malgré la rhétorique de certains, la hausse proposée ne concerne pas vraiment le « droit à l’éducation ». Le Québec a un système d’éducation public obligatoire jusqu’à 16 ans, universel et essentiellement gratuit, du primaire au cégep. Le projet de loi du gouvernement ne modifie pas ce régime — qui consacre et donne effet au « droit à l’instruction publique gratuite » énoncé par la Charte québécoise — et ne propose pas d’interdire à quiconque d’accéder aux études supérieures. Le débat actuel concerne uniquement la part respective de responsabilité que doivent assumer les étudiants et le public dans les coûts de formation universitaire — et l’enjeu est de 4%. Les étudiants sont absolument libres de présenter cette hausse comme trop rapide, mal avisée ou inutile, mais certaines dénonciations apocalyptiques paraîtront exagérées pour une bonne partie de l’opinion publique.
2) Aujourd’hui, les étudiants québécois paient en moyenne 13% des coûts de leur formation universitaire, le 87% restant étant assumé par les gouvernements et le financement privé. Au terme de la hausse proposée, dans cinq ans, le ratio sera de 17% pour les étudiants et de 83% pour le reste de la société. Dans le reste du Canada, les étudiants paient en moyenne 23% des coûts de leurs études. Le débat sur la hausse tourne donc autour de 4% des coûts de formation qu’on propose de transférer aux étudiants, sur cinq ans, pour rattraper des décennies de non-indexation. Il est vrai que la hausse représente une augmentation de 75% de la facture pour les étudiants, sur cinq ans, mais même au terme de cette hausse, les étudiants québécois paieront moins que la moyenne des étudiants canadiens.
3) Sans faire ici le débat de fond, il semble qu’il y ait une distinction à faire entre l’éducation primaire et secondaire, et la formation universitaire. Comme à peu près tout le monde, je tiens à un système d’éducation primaire et secondaire public gratuit et universel, et je suis tout en faveur de réformes qui fassent du réseau d’écoles publiques du Québec un modèle d’excellence. Je crois aussi que les sociétés devraient investir significativement dans l’éducation supérieure. Toute la société s’enrichit d’avoir en son sein des lieux de haut savoir et des citoyens très éduqués, et il est normal et souhaitable que les investissements publics reflètent cette valeur. Mais la décision de poursuivre des études universitaires est — aussi — une décision personnelle, qui profite individuellement aux étudiants, bien au-delà des seuls bénéfices économiques. Il semble donc a priori légitime que, rendus à cette étape de leur éducation, les étudiants contribuent financièrement à leur propre formation. On pourra débattre du pourcentage de « responsabilité privée » approprié — 5%, 10%, 30%, 50%? — mais le principe lui-même paraît légitime. Si on l’admet, il n’est pas étonnant qu’on regarde autour de soi, et notamment dans les provinces voisines, pour voir ce que les autres considèrent comme un ratio raisonnable.
4) On peut évidemment, comme mon ami Simon et d’autres, plaider pour un système d’éducation gratuit de la maternelle à l’université. C’est une position défendable, qui considère toute forme d’éducation comme un bien entièrement public. Mais il faut en assumer les conséquences et choisir ses références. Cette semaine, certains ont proposé comme modèle le système français, où les études universitaires sont essentiellement gratuites. Or le système français est un réseau à deux vitesses: des institutions publiques, qui admettent tout le monde et dont la qualité laisse souvent à désirer, et des institutions hautement sélectives — les « grandes écoles » telles HEC, l’ESSEC, Sciences Po, Polytechnique, etc. — pour lesquelles les frais de scolarité peuvent dépasser 10 000$ par an. Est-ce à ce genre de système à deux vitesses que les étudiants grévistes aspirent? Je ne crois pas. Pour le moment, pour le meilleur et pour le pire, le système québécois n’a qu’une seule vitesse. La hausse de frais proposée ne remet pas en question cet aspect de notre système.
5) Dernier point. Si les étudiants reconnaissent que le réseau universitaire manque d’argent, ils ont certainement le droit d’exiger (comme l’a mentionné Gabriel Nadeau-Dubois en entrevue à TLMEP) que le gouvernement réalise toutes les économies possibles avant de leur demander de contribuer davantage. Si des fonds publics consacrés à l’éducation supérieure sont gaspillés — en bureaucratie superflue, en structures désuètes, en dépenses inutiles — il est légitime d’exiger que le gouvernement fasse le ménage avant, ou au minimum pendant, qu’il solicite davantage les jeunes. Mais pour cela, les fédérations étudiantes devraient proposer des ajustements et des solutions originales — qui dépassent idéalement la panacée utopique de l’imposition des riches et la nationalisation du gaz de schiste — de manière à présenter au public le visage de jeunes prêts à faire leur part pour une éducation supérieure que tous — Libéraux, Caquistes, Péquistes et Solidaires — souhaitent excellente, accessible et viable à long terme.
Voir quelques commentaires supplémentaires ici.
Il n’y a pas d’argent à faire à nationaliser les gaz de schistes, mais il y aurait un pactole à faire en augmentant les redevances minières ou en nationalisant le Plan Nord. On payent peut-être moins qu’ailleurs au Canada, mais notre taux de fréquentation post-secondaire est le double de la moyenne de l’OCDE et plus haut que partout ailleurs au Canada. On est aussi dans le top 5 en terme de diplome de cycle supérieur. Les pays scandinaves ont la gratuité scolaire et ça fonctionne très bien. La majorité des pays d’Europe on des frais de scolarité moins élevés que le Quebec.
Ce que plusieurs oublient, c’est que pour avoir un système d’éducation universitaire totalement gratuit, les pays scandinaves ont fait des choix, comme privatiser leur système de santé. Le contingentement des universités y est aussi beaucoup plus sévère. On ne peut pas tout avoir gratuitement. Il va falloir faire des choix ici aussi.
Si tu veux la gratuité scolaire comme en Suede , va falloir accepté de payer les impots qui viennent avec , c est a dire bcp plus qu ici pour les revenus élevé!!! Ce qui devrais etre ton cas apres ton bac ou maitrise!!! Mais je sais pas pq , j ai la drole d impression que ceux qui veulent aller a l université gratis, sont les memes qui ne voudront évidemment pas payé jusqu a 70% d impots comme en Suede???
On s en sortira jamais nous la classe moyenne, faut payer pour les pauvres et les riches!!! Cette fois vous devrez payer, COMME TOUT L MONDE !!!!!
@ Patrick Marcoux:
La nouvelle hausse des frais de scolarité agira justement sur la classe moyenne. Le tiers de l’argent de la hausse ira dans les prêts et bourses (donc pour les pauvres cette hausse n’aura presque pas d’impacts, puisqu’ils gagneront plus d’argent dans les prêts et bourses). Pour la classe des riches, l’impact sera aussi négligeable; papa et maman payeront encore pour la scolarité de leur enfant, la hausse ne représentant presque rien à leur yeux. Donc, c’est la classe moyenne, ceux trop riches pour avoir accès aux prêts et bourses, qui payeront d’avantage. Revoyez donc votre argumentation avant d’écrire n’importe quoi.
Aussi, il peut-être intéressant de considérer qu’un diplômé universitaire gagnera en moyenne, étalé sur une vie, 1 millions $ de plus ( dont 250 000 dollars iront en impôts) que quelqu’un ayant un diplôme secondaire (source: http://www.lactualite.com/economie/pierre-fortin/quand-le-diplome-equitable). Aussi, une étude gouvernementale dis qu’au moins 7000 étudiants n’iront pas à l’université à cause de la hausse prévue de 1625$. (Source: http://www.cse.gouv.qc.ca/fichiers/documents/publications/ccafe/50-1123.pdf)
Petit calcul rapide: 7000 étudiants * 250 000$ = 1 750 000 000$ de pertes, à cause de la hausse, répartie sur une vie. Bref, un diplôme universitaire est rentable pour le gouvernement. ( le gouvernement dépense 90 000$ pour les 2 années au Cégep et pour les 3 années universitaires source: http://www.lactualite.com/economie/pierre-fortin/quand-le-diplome-equitable)
CQFD
Salut m’sieur Lussier. Un aspect qui est très peu abordé, il me semble, dans ce débat, c’est la compétitivité de l’impôt…
Je m’explique.
D’abord, les partisans d’un gel des frais de scolarité, ou encore les partisans de la gratuité scolaire, estiment qu’en accédant à l’éducation supérieure, on aura de meilleurs revenus, on paiera plus d’impôts et c’est comme ça qu’on va rembourser l’argent que la collectivité a investi dans notre éducation.
C’est vrai. Sauf qu’à mesure qu’on augmente les impôts, on perd des talents, qui choisiront peut-être d’aller travailler aux États-Unis et ou dans les autres provinces canadiennes. Là-bas, on taxe moins, on impose moins.
Les faibles taux d’imposition sont désavantageux pour les gens qui ont des revenus faibles ou moyens, mais avantageux pour ceux qui gagnent très bien leur vie.
Or, ce sont ces gens-là, les meilleurs talents, que tout le monde s’arrache, qui créent non seulement de la richesse mais qui font briller nos entreprises (publiques et privées).
Un prof. d’université bilingue, qui a un revenu de 100 000 $ par année, pourra très bien faire le choix d’aller enseigner dans l’ouest plutôt qu’au Québec, histoire d’être moins imposé. Ça se voit tout le temps.
En ce sens, augmenter la contribution des étudiants à leur éducation permettrait de réduire le fardeau fiscal des gens et les encourager à rester chez nous.
Car il ne faut pas se mentir… Ce sont ces gens-là, que j’ai appelé plus haut les meilleurs talents, qui ont les meilleurs revenus et on a besoin d’eux d’abord parce qu’ils paient beaucoup d’impôts, ensuite parce qu’ils nous rendent plus performants.
S’il y avait un mur autour du Québec pour empêcher les gens de partir, cela dit, je serais en faveur du gel. Et je suis pas mal certain que tu es d’accord avec moi là-dessus!
@Paul-Maxime
Oui, bon point, qu’on oublie régulièrement. La mobilité géographique et la concurrence fiscale sont des réalités incontournables, qu’on le veuille ou non, et qui ont un impact sur les politiques publiques nationales. À moins de construire un mur (physique ou législatif) autour du Québec, ou encore instaurer un gouvernement mondial, on n’y échappe pas.
En effet messieurs, une realite incontournable qui n’existe pas.
http://jeanneemard.wordpress.com/2010/08/07/limpot-et-l%C2%ABexode%C2%BB-des-cerveaux/
@Paul Maxime: « …à mesure qu’on augmente les impôts, on perd des talents, qui choisiront peut-être d’aller travailler aux États-Unis et ou dans les autres provinces canadiennes. »
En utilisant la même logique, remplaçons « impôts » par « frais de scolarité » et ‘travailler » par « étudier »:
ça donne « à mesure qu’on augmente les [frais de scolarité], on perd des [jeunes] talents, qui choisiront peut-être d’aller [étudier, voire de s’installer] aux États-Unis ou dans les autres provinces canadiennes. »
N’oublions pas que les frais de scolarité abordables sont aussi un facteur important de rétention de nos étudiants. Si on parle toujours d’atteindre la fameuse moyenne canadienne (un réflexe maladif dans notre société dite distincte), de quelle façon se distingue-t-on?
En réalité, tous ces arguments qui relèvent de l’hypothèse et de la scénarisation ont peu de valeur face au véritable enjeu, qui est celui du choix de société.
Arrêtons de voir notre société comme une entreprise, mais plutôt comme une famille élargie (qui prétend valoriser — et investir dans — l’éducation et le Savoir). Est-ce qu’on s’arrange pour faciliter l’accès à l’université du « p’tit dernier »? Oubedon, on lui dit qu’il va devoir payer plus que ces ainés parce qu’on a décider de faire comme les autres famille?
Très vrai l’exode des travailleurs vers d’autres provinces moins imposés … mais n’oublions pas que l’alberta nous retourne probablement plus en redevance que nous aurions percu d’impot pour ces mêmes travailleurs qui changent de province … le québec recoit bcp plus des autres provinces qu’ils n’en donne
Bonjour M. Lussier,
Il est vrai qu’en partie l’éducation postsecondaire est un acquis personnel et je crois sincèrement que le mouvement étudiants comprend cette réalité. Le problème n’est pas de cet ordre. Ce qui dérange c’est avant tout le fait que les étudiants et étudiantes devront payer ces frais avant d’en avoir les moyens. Cela les mène inévitablement à travailler plus (ce qui affecte leur apprentissage) et à s’endetter. Ce que je retiens de l’endettement, c’est un système très inégal où les gens moins fortunés, qui devrons confronter l’endettement, payeront en bout de ligne plus cher leur éducation que les gens plus fortunés, qui n’aurons pas à être confronter à cette réalité (l’intérêts sur l’endettement). Il ne faut pas non plus oublier que si l’individu fini par avoir un plus gros salaire après ses études, il devra payer plus d’impôt. C’est à ce moment là qu’il pourra faire sa part de » responsabilité privée ».
De plus, vous exposez le modèle français comme s’il n’y avait aucune autre alternative… soit payer plus avant le diplôme ou faire un système à deux vitesses. Mais, je répète, les étudiants et étudiantes veulent contribuer, mais pas pendant leurs études. Faisons-les payer après alors! Et, comme il y a souvent exode des cerveaux vers les États-Unis (là où c’est moins taxé) après l’acquis d’un diplôme, attachons l’individu scolarisé aux universités de façon plus directe que le impôts. Imaginons que je rentre à l’université gratuitement, c’est donc universel. Tous et toutes peuvent y accéder. Il n’y a plus de laissé-pour-compte par le système de prêts et bourses ou par la modulation. Mais, en devenant un étudiant universitaire, je m’engage à verser, dans un fond commun, une partie (en %) de mes futures payes. Donc, indépendamment de ma situation géographique, je m’engage à donner aux universités du Québec ma juste part selon mon revenu.À long terme, ça peut donner des bons résultats.
Monsieur Lussier, comme beaucoup trop de gens, vous voyez des impératifs économiques là où il s’agit en fait de choix de société. Marie-Philippe Asselin affirme que les pays scandinaves ont fait le choix de privatiser leur système de santé, ce qui est simplement faux: leur système de santé est public. Ils ont par contre décidé d’augmenter les impôts.
La compétitivité fiscale que vous évoquez, monsieur Lussier, est plutôt un cercle vicieux qui a fait chuter les revenus des États depuis les trente dernières années. On dit que les impôts sont particulièrement élevés au Québec et c’est vrai, mais pour les particuliers… Les entreprises québécoises paient les impôts parmi les plus bas en Amérique du Nord, et on ne parlera des subventions particulièrement élevées – près de 4 milliards par année, les plus élevées au Canada – qu’elles reçoivent, ni des cadeaux d’électricité que nous leurs faisons.
Afin d’être compétitifs, nous coupons toujours plus dans les services sociaux pour baisser les impôts des entreprises – ils ont baissé de moitié au Canada seulement durant les dix dernières années – et nous permettons aux investisseurs de ne pas payer d’impôts sur une bonne partie de leurs gains en capital. Le résultat: des inégalités croissantes. Le Canada a d’ailleurs été désigné par l’OCDE, dans un rapport récent, comme l’un des pays développés où ces inégalités avaient le plus augmenté.
Il faut sortir de ce cercle vicieux qui appauvrit la classe moyenne au profit d’un petit pourcentage fortuné de la population. Ce n’est certainement pas en augmentant les frais de scolarité qu’on y arrivera. Il faut préserver l’accès aux études supérieures, et même l’améliorer. L’accès aux études supérieures permet à l’ascenseur social de fonctionner. Si plus de gens prennent cet ascenseur, c’est toute la société qui s’enrichit en fin de compte. Voilà la leçon que nous donnent les pays scandinaves.
Monsieur Lussier, comme trop de gens, vous avez eu le cerveau lavé par un discours, celui de l’économisme, qui place l’économie au-dessus de tout. L’économie est un outil, rien d’autre, pas une fin en soi. L’économie doit être mise au service des choix de société que nous faisons, et non l’inverse. Les étudiants n’ont pas à proposer un cadre économique réaliste – n’importe quoi -, mais à nous rappeler que nous devons faire des choix et être conscients des conséquences.
On a fait pour nous le choix de suivre des politiques économiques qui ont favorisé une petite partie de la population au détriment de l’ensemble: me semble que ça suffit.
@Stéphane
Je vous recommande la lecture de ces deux billets, qui devraient vous rassurer sur la propreté de mon cerveau et sur ce que je pense de l’économisme.
http://voir.ca/brasse-camarade/2012/02/14/remettre-la-politique-a-sa-place/
http://voir.ca/brasse-camarade/2011/05/13/la-culture-et-les-idees-eprouvettes/
J’ai quelques réponses (tout aussi rapides) à faire à M. Lussier, dont le point de vue est somme toute légitime, pour justifier le mien…
1) Il est vrai que le Québec offre une éducation gratuite (ou presque) du primaire jusqu’à la fin du Cégep. Cependant, l’université reste malgré tout un bien soumis à des frais importants que certaines personnes restent incapables d’assumer. Le savoir étant synonyme de succès économique, intellectuel et professionnel, il existe donc une inégalité sociale impossible à nier au niveau de l’université, et selon moi, il ne sert à rien de rationaliser en disant qu’il ne s’agit que de 4% ou que le reste des cours est gratuit si l’on souhaite vraiment prétendre que l’éducation est « publique » au Québec.
2) Encore la bonne vieille histoire du « on paie moins que le reste du Canada ». On se compare à pire alors que partout dans le monde il existe bien mieux qu’ici. On n’est pas loin du sophisme. Je passe sans m’y attarder.
3) Comme je l’ai dit en 1), que l’éducation universitaire soit un choix ou non, elle reste malgré tout synonyme de pouvoir au sein de la société. Je mets M. Lussier au défi de devenir PDG ou ministre sans avoir le nom d’une université reconnue sur son dossier. De plus, certains champs d’études supérieures ne promettent aucunement un revenu plus élevé que celui d’un détenteur de DEP ou de DEC. Devrait-on se priver de philosophes ou d’historiens issus de toutes les sphères de la société, simplement parce qu’ils ont de la difficulté à payer leur propre diplôme? On peut répondre oui, mais dans l’optique d’une société instruite, ma réponse est claire, et c’est NON.
En note à part, M. Lussier commence ce paragraphe avec la note « Sans faire ici le débat de fond… ». On peut argumenter dans l’air tant qu’on veut si on décide de faire fi du débat de fond et on ne touchera jamais aux vrais enjeux. Franchement…
4) Je suis malheureux d’apprendre que le système Français soit un aussi piètre exemple. Il y en a bien d’autres à passer en revue avant de jeter le bébé avec l’eau du bain, mais je ne suis pas spécialiste d’économie internationale et je préfère laisser les autres faire ce débat à ma place.
5) Je ne fais pas parties des hautes sphères de la vie étudiante et je ne suis pas spécialiste de la politique, mais je doute fort qu’il soit aussi facile pour une association étudiante de proposer un budget alternatif pour le Québec quand on sait que ces budgets sont de véritables briques et qu’ils se rattachent aux coffres et aux dépenses de la province en entier! De plus, s’il existait des solutions « originales » qui font plaisir à tout le monde dans le meilleur des mondes, je crois que c’est celles-ci que notre cher gouvernement démagogue aurait choisies! Depuis la réduction des paliers d’imposition, le gouvernement se prive depuis 1988 de milliards de dollars provenant des entités les plus fortunées de la société, milliards qui combleraient amplement les besoins des universités si on les possédait toujours aujourd’hui. Il s’agit là d’un choix et non d’une nécessité; la nécessité, en politique occidentale, est un mythe. Les étudiants ne demandent pas une solution empirique et parfaite à leurs revendications : ils veulent faire un choix et ils demandent au Québec de les appuyer dans ce choix.
point1) ben d’accord. une augmentation est imposée. on est en droit de se demander si cette augmentation est utile, nécessaire, légitime, conforme à nos valeurs, etc.
qu’elle ne concerne pas le « droit » à l’éducation, soit, mais on est loin du nœud de l’affaire. je ne crois pas cette précision rhétorique très pertinente. à un étudiant qui dit: « les frais augmentent, je n’irai donc pas à l’université », on ne peut quand même pas répondre « ah! mais pourtant tu as quand même le droit d’y aller! »…
point 2) et 3) pourquoi toujours comparer avec les « autres provinces » canadiennes, voire même les états-unis? qu’a-t-on en commun avec ces gens, à part un carcan constitutionnel, et une proximité géographique, qui légitime cette comparaison?
point 4) ok c’est vrai on veut pas un système à deux vitesses. alors tu as raison, exit la france. tu as des ressources, toi, en tant que chroniqueur, recherchiste, etc. pourrais-tu vérifier s’il existe une société qui offre à ses étudiants une instruction pas chère, voire gratuite, de qualité et universelle? quand est-il des pays scandivaves, de l’australie, de la suisse, du japon, et autres pays prospères?
mais, même si une telle chose n’existe pas nulle part ailleurs, je ne crois pas que ce serait suffisant pour me convaincre que ce n’est pas une bonne idée.
point 5) tu demandes aux étudiants de proposer des économies au gouvernement. euh… je suis certain qu’ils ne demandent que ça, les étudiants. tu devrais plutôt demander à line beauchamp de rendre public ses états de compte. je suis sur qu’on trouverait plein d’idées d’économies en un tournemain.
voici une suggestion concrète pour éviter d’avoir à financer les universités à même la marge de crédit des étudiants. le gouvernement vient juste d’annoncer 4 milliards de travaux routiers et chantiers de toutes sortes pour 2012. évidemment ce montant inclut la ristourne de trente pour cent au fond de corruption, soit 1.2 milliards. c’est combien, déjà, au total, par année, qu’ils espèrent soutirer aux étudiants, nos élus?
Une très solide présentation des considérations en cause, Monsieur Lussier.
Mais qui ne saurait qu’être viscéralement impopulaire auprès de plusieurs…
Hélas.
@jérôme
semblerait que ton commentaire rapide trouve un écho favorable chez les vieux libéraux!
ça te conforte ou ça t’inquiète??
commentaire rapide sur le commentaire rapide …
(1) » Le Québec a un système d’éducation public obligatoire jusqu’à 16 ans, universel et essentiellement gratuit, du primaire au cégep. Le projet de loi du gouvernement ne modifie pas ce régime — qui consacre et donne effet au « droit à l’instruction publique gratuite » énoncé par la Charte québécoise »
» il semble qu’il y ait une distinction à faire entre l’éducation primaire et secondaire, et la formation universitaire »
(a) distinction sur quelle base dans le fond … vous l’evoquez mais sans explicitement argumenter ( amoins que je me trompe )
(b) Mais en 2012 est-ce un peu disons reducteur … viser 16 ans … vise le cegep c’est disons que ca manque un peu d’ambition
(c) Si on argumente que l’universite est un investissement dans une carriere qu’en est-il d’un DEP, DEC , …
Ca peut etre un bon investissement … on achete plus tot une maison, on fonde plus tot une famille, on peut mettre de cote nos echecs scolaires, …
En terme de cout est-ce qu’on mesure bien les contraintes de repousser l’achat de bien, de fonder une famille pour les universitaires … on levoque comme si c’etait marginale ou negligeable …
(2) » le ratio sera de 17% pour les étudiants et de 83% pour le reste de la société. »
(a) les etudiants ne vont pas payer d’impot dans le future ? est-ce qu’on peut penser que des universitaire font parti du 83% et puisqu’ils font en moyenne de meilleur salaire … ceux-ci finance en bonne partie ce montant …
(b) En regard de (1) est-ce que les universitaire en retour ne finance pas par leur impot ceux qui decide de terminer plus tot et de n’obtenir qu’un DEP ou un DEC ?
(3) « Mais il faut en assumer les conséquences et choisir ses références. Cette semaine, certains ont proposé comme modèle le système français, où les études universitaires sont essentiellement gratuites. Or le système français est un réseau à deux vitesses »
Est-ce que la gratuite mene necessairement a une systeme a deux vitesses … il n’y aurait pas d’autre modele … si c’est le cas n’etes vous pas vous meme a choisir une reference ?
(4) « Dernier point. Si les étudiants reconnaissent que le réseau universitaire manque d’argent, »
C’est pas toujours evident de definir le sous financement et de quelle maniere ca se vit en terme d’enseignement et de recherche et je suis pas sur que vous pourriez le definir tres clairement.
J’ai l’impression que bien des gens ont une vision superficielle de l’universite, de ses missions, et de son fonctionnement et que ca se limite a la beaute des locaux … ou a evoquez une moyenne et dire il y a tant d’ecart … moi j’aimerais qu’on evoque il y a ceci ou cela qu’on peut pas faire …
et puis dans le fond
http://argent.canoe.ca/lca/affaires/quebec/archives/2011/03/20110304-061714.html
peut-on me dire pourquoi paye pour que le recteur soit membre de club prive …
« peut-on me dire pourquoi paye pour que le recteur soit membre de club prive »
Parce que dans un club privé, il y a des gens plein de fric, qui pourrait avoir envie de faire des dons. C’est une des conséquences de l’augmentation du nombre de riche, l’augmentation du nombre de mécène potentiel. Je préfèrerait un système où l’impôt s’assure d’aller chercher l’argent là ou il est, mais d’ici là, la séduction des richards deviens de plus en plus incontournable…
D’abord, le cas Français. Il ne faut pas oublier que le système scolaire français est très contingenté. C’est gratuit, certe. Certain sont même payé en tant que fonctionnaire, ou que militaire, durant leurs études. Mais ils limitent l’accès en restreignant drastiquement le nombre de place. Ici c’est le cas dans les professions médicales, mais sinon à moins d’avoir de très faible note, on va se rendre au bout de nos études. Il y a toujours un frein ou un autre à l’accès, aucune société n’est (encore) assez riche pour envoyer tous le monde au doctorat.
Ensuite, le cas Australien. Ou le cas Lisée (encore lui), c’est un peu la même chose. Les étudiants australiens bénéficie de prêt gouvernementaux, mais les rembourses directement sur leurs impôts, si tant qu’ils ont un salaire conséquent pour les payer. Leur système est si performant que l’éducation est l’une des principales exportation de l’Australie. Lisée propose queque chose de semblable, mais évidement plus compliqué, qui prévoit les cas d’étudiants internationaux et migrateurs.
D’une façon ou d’une autre, être une société distincte, ca veux dire choisir ses modèles, pas nécessairement tout réinventer.
Les universités françaises, très contingentées ? C’est faux ! C’est peut-être différent en Scandinavie, mais la formation universitaire publique en France est aussi accessible que possible. On n’exige souvent qu’un bac à l’admission. Le vrai filtrage se fait plus tard (aux concours, par exemple), mais on ne refuse pas de places sur les bancs d’école.
@Joanie: Pardon, les grandes écoles sont très contingentés.
Les concours sont également une réalité inconnu ici, j’ai dû me faire expliquer que c’est un examen final (ou examen d’accès à l’étape supérieure) qui n’a pas de note de passage, mais un nombre prédéterminé d’étudiant qui passe. Il y a sélection au Québec bien sûr, mais c’est généralement à l’entrée.
Les grandes écoles sont contingentées, oui, mais elles ne sont pas gratuites – loin de là ! Les universités publiques, elles, ont l’obligation d’admettre tout le monde.
Oui, c’est le principe des concours. Autrement dit, on forme trop d’étudiants, mais on a une population hautement éduquée, ce qui a des avantages autrement qu’économiques. A savoir ce qui advient de ceux qui échouent les concours, ça dépend de notre attitude face à l’éducation (peut-on avoir étudié « pour rien » ?). Dans les grandes écoles, les concours sont à l’admission, comme au Canada, et le taux de placement est beaucoup plus élevé. Il faut voir ce qu’on préfère.
Euh, les grandes écoles françaises ne sont pas « loin » d’être gratuites. Ça dépend beaucoup du domaine qu’on considère.
Vrai, les écoles de commerce sont chères. Je me permets de suggérer que ça a probablement un rapport avec la culture de ce milieu, qui veut qu’un diplôme prestigieux est un diplôme qui coûte cher.
Les écoles d’ingénieurs publiques, en revanche, restent très abordables. Les formations d’excellence sont peu ou prou gratuites : Polytechnique, Centrale, l’ENA, l’ENS, etc.
Oui, il existe un système privé, mais aucune école privée n’a le prestige des écoles sus-citées. Un élève doué n’a donc aucune raison de s’y retrouver. Et il existe suffisamment d’écoles publiques pour accueillir les élèves doués.
Très d’accord avec le point 5.
Quant à la hausse des frais de scolarité, 75% en 5 ans c’est beaucoup.
Les frais auraient plutôt dû être indexés sur l’inflation (ex.: 2-3% d’augmentation) à tous les ans, ce qui aurait été selon moi la façon la plus juste d’ajuster ces frais.
J’ai hâte de voir le jour quand la génération étudiante va se mettre à faire des manifestations en rapport avec le remboursement de la dette du Québec. Si les générations présentement sur le marché du travail ne remboursent pas la dette, c’est la génération présentement aux études qui va en hériter. Et la dette n’arrête pas d’augmenter…
Les frais de scolarité n’a strictement rien à voir avec la dette de l’État. a moins de prétendre que plus les étudiants et leurs familles vont payer, plus l’état va se désengager du financement des université. Mais cela voudrait dire que le principal (et seul ) argument des recteurs tombe à l’eau: la hausse des frais de scolarité devait résoudre un problème de « sous-financement » des universités.
Universités qui, doit-on le rappeler sont le pire modèle de gestion au Québec: spéculation immobilières douteuses (vous vous rappelez de l’Ilot Voyageur ? BUSAC, qui s’en ait enrichie, ne l’a pas oubliée), salaires, primes et bonus de toutes sortes donnés aux recteurs et autres gestionnaires (primes de départ exorbitantes (voir en particulier à Concordia), « condos » achetés par l’université et « prêté » au recteur, lequel reçoit en plus une « prime de logement » et une « prime de déplacement » (pour une demie heure de marche), sans compter ce qui s’apparente à des détournements de fonds (rénovations aux résidences privées des recteurs, etc.)).
Et si vous vous inquiétez de la dette, ne devriez-vous pas vous battre contre la corruption (pas seulement les contrats de construction, mais aussi les FIER, les permis aux garderies privées, les firmes-conseils, etc.) ? Et que dire un plan Nord ?
80 milliards (avant dépassement de coûts probables) principalement en infrastructures (voir dossier de la corruption et des mauvais travaux de construction) pour un régime minier qui nous endette ! (Lisez le rapport du V-G sur les mines, toutes les données y sont).
L’amphithéâtre de Québec, dont les profits sont laissés à Québécor.
Les CHSLD dont la gestion est donnée à des compagnies à numéros dont les proprio sont aussi ceux des Résidences Soleil et à des conditions où l’État assume tous les coûts et tous les risques, mais permet aux dites compagnies à numéro de charger toutes sortes de frais aux « clients » captifs.
Et on peut continuer longtemps comme cela.
Pourquoi approuver une mesure qui consiste à piger encore dans la poche de la classe moyenne et des moins nantis pour financer le gaspillage de gestionnaires cupides et incompétents. Est-ce juste que les dirigeants s’en mettent plein les poches et nous fassent payer les conséquences de LEURS décisions. Ils veulent nous « responsabiliser » en se déresponsabilisant, eux qui prennent les décisions à notre place.
@ Mathieu Béland en réponse a votre commentaire de 18.h03
Page 18 au bas du document que vous citez ou page 24 du PDF.
« Le Comité mène une veille régulière en matière d’accessibilité financière aux études. À deux moments, il a fait le point sur ce que la recherche révèle quant aux principaux facteurs qui favorisent, ou qui nuisent, à l’accessibilité aux études postsecondaires, notamment aux études universitaires. En 2004, il constatait que « les preuves empiriques irréfutables d’un lien entre les droits de scolarité et l’accessibilité aux études sont probablement inexistantes, et ajoutait
que, [l]’accessibilité à l’université est équivalente aux États-Unis et en France, malgré l’absence de droits de scolarité dans ce dernier pays – à l’exception des grandes écoles privées » (CCAFE,
2004a, p. 46). »
Bonne journée et merci !
Ben voyons !
Tant et aussi longtemps que nos modèles économiques se feront sur le modèle américain et canadien les riches seront plus riches , les pauvres plus pauvres et la classe moyenne inférieur ira rejoindre celle des moins nantis .
Harper dépense des milliards en subvention pour les pétrolières , des millions pour des symboles monarchiques , des subventions aux groupes religieux fidèles électoralement , des millions dépensé de façon partisane lors du G8-G20 ect….
Depuis plus de dix ans des milliards auront été engloutis dans la corruption la plus infect par notre Parrain du PLQ John James Charest . Des millions dépensés pour rien dans l’informatisation du système de santé en donnant des contrats a des entreprises alors que tout est a recommencer . Des millions perdus dans un projet farfelus par nos administrateurs universitaires . Des salaires de fou a des recteurs d’ universités .
L’argent coule a flot entre les mains de ce gouvernment d’ incompétents et nous en sommes encore a vouloir faire des économies sur le dos des étudiants et même des personnes âgées avec nos innefables Bolduc , Vien et madame Clown , Marguerite Blais .
Commencons par sauver ce bel argent dépensé de façon irresponsable et après nous pourrons regarder comment faire faire participer les moins nantis comme les étudiants , les malades et les personnes âgées !
Et pourquoi ne serions nous pas différent des autres provinces et des States dans notre façon de voir l’éducation et le système de santé ! Les USA qui croule sous une dette abyssale serait encore notre modèle économique ???? Big Dill !
Wow, à date, le texte qui représente le mieux mon opinion sur la hausse des frais de scolarité! Merci beaucoup!
En ce qui concerne la gratuité scolaire, il est intéressant aussi de noter qu’en Finlande (pays dont on nous vante constamment – avec raison pour de nombreux points – le système d’éducation), sur les demandes d’admission au bac, 26-30 % seulement sont acceptées… (rapport du Sénat français 2009-2010)
La gratuité scolaire n’est donc pas garante d’accessibilité. Oui, la sélection se fait là-bas sur la base des résultats scolaire plutôt que sur la base de l’argent, mais refuser plus des deux tiers des étudiants qui veulent aller à l’université, ce n’est absolument pas productif en termes d’accessibilité.
J’ai trouvé la solution après les commentaires des artistes… coupons dans les subventions de la culture… et distribuons à nos étudiants. «vous allez voir que les tartistes vont se séparer des étudiants…
c’est la solution à quoi, ça, au juste?
Bonjour, un mot sur le système français. C’est vrai que le système français comporte un réseau de grandes écoles mais aussi le CNRS et bien d’autres structures d’enseignement supérieur inconnues au Québec. Cependant, il est absurde d’affirmer que l’enseignement universitaire français est de mauvaise qualité parce qu’il est gratuit, tandis que les grandes écoles seraient bonnes parce que payantes. Plusieurs universités françaises publiques et gratuites sont équivalentes voire supérieures à la majorité des universités canadiennes et québécoises en termes de rendement académique, de productivité scientifique et de rayonnement international. Il en va d’ailleurs de même en Suisse.
Je suis totalement contre la hausse des frais de scolarité. Notre Québec est endetté, corrompu. La seul porte de sortie possible est l’éducation. Plusieurs jeunes vivent des situations difficiles, par exemple, les jeunes qui se retrouvent itinérant à cause d’une situation familiale difficile. Ils sont à la rue et ne peuve avoir accès à l’éducation, car ce droit est réservé qu’à ceux qui ont de l’argent….C’EST SCANDALEUX!!! La faiblesse est aussi dans notre système d’éducation pourri! Les jeunes du secondaire peuvent se <> et réussir à obtenir leur diplôme. IL EST TEMPS QUE ÇA CHANGE. La solution: la gratuité scolaire et une augmentation sévère des normes pour l’obtention d’un diplôme. En effet, ceux qui veulent réussir devront se forcer et mettre de l’effort. Les normes d’accessibilité à l’université devrait aussi être sévère de sorte que seul ceux qui travaille rigoureusement pourront avoir accès à l’université. Voilà comment l’accessibilité aux études devrait fonctionner: par mérite et non par moyen financier. C’est comme ça que nous réussirons à augmenter la fréquentation universitaire, avoir une population instruite, fortifier notre économie, nous libérer de l’imcompétant gouvernement Harper…et ainsi DEVENIR ENFIN UN PAYS!!!!!!!!!!!!!!!!