Quand business rime avec musique
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Quand business rime avec musique

Les choses se sont bousculées depuis le retour d’Europe de Karkwa au Québec ces dernières semaines. Alors que les membres du groupe tentent de trouver l’énergie nécessaire pour franchir la dernière étape de leur tournée (au Québec et une semaine aux États-Unis), l’utilisation dans une publicité de Coca-Cola de la chanson Pyromane a généré quelques débats houleux. Plusieurs commentaires négatifs ont été exprimés sur la place publique et le groupe a tenté d’expliquer tant bien que mal un choix strictement économique.

«On n’est pas fous, je crois qu’on s’informe assez dans ce groupe pour savoir que Coke n’est pas une compagnie blanche comme neige», précise le batteur du groupe, Stéphane Bergeron. «Mais cette offre, elle tombait pile pour nous, elle était inespérée. Les gens ne peuvent pas se douter à quel point. On avait un dossier à régler pour le groupe et grâce à ça, ben on pouvait passer à autre chose. Mais en même temps, on savait que ça allait faire jaser. Pas parce qu’on vendait une toune pour une publicité, mais parce que c’était Coke. Mais on n’est pas devenus porte-parole non plus.» Cette histoire nous a rappelé la vente d’une chanson de Malajube à Zellers dans le passé. Là aussi, même émoi chez les fans.

La réalité économique d’un groupe qui fait carrière au Québec semble encore être une énigme pour les amateurs de musique, qui s’imaginent parfois des entrées d’argent faramineuses lorsqu’on leur parle de certains artistes connus. «Même dans mon entourage proche, plusieurs vont être surpris par les salaires qu’on fait à titre de musiciens, souligne Bergeron. La compagnie de Karkwa a tout de même un chiffre d’affaires assez impressionnant. Mais si tu soustrais les frais… Un groupe de musique, c’est une machine à dépenses! Il y a les techniciens qui nous accompagnent à chaque tournée et on va faire une ou deux piastres par vente d’album. Deux piastres divisées par six avec notre gérant… il ne reste pas grand-chose.» Et la tournée, elle, est aujourd’hui le principal revenu pour les groupes au Québec.

En ce qui concerne Karkwa, quelques dates sont encore au programme en 2011 et le concert du 26 novembre à l’Impérial sera d’ailleurs enregistré par le groupe, qui prévoit sortir un disque live en 2012, une année bien tranquille pour les musiciens. La production inclurait aussi quelques inédits des sessions d’enregistrement de leur dernier album, Les chemins de verre. Autre bonne nouvelle, le percussionniste du groupe, Julien Sagot, sortira son premier album solo l’année prochaine. Une réalisation concoctée avec le guitariste Simon Angell (Patrick Watson) et Leif Vollebekk.

Au Palais Montcalm

L’interprète Naseer Shamma, un virtuose de l’oud, sera accompagné d’un sitariste et d’un guitariste spécialisé dans le flamenco lors d’un concert intitulé Les trois magnifiques au Palais Montcalm le 24 novembre. Une brève dégustation sera offerte dès 19h et le concert débutera à 20h.

À surveiller

Le groupe CLAAS, qui sera au Cercle le 24 novembre à 22h, et Headache24, qui nous présentera son dernier album, Our Own Steve Shelley, à l’Agitée le 30 novembre à 21h.