Vous avez remarqué le carré rouge sur la couverture du journal depuis quelques semaines et vous voulez savoir si je suis en faveur d’un gel des droits de scolarité, si j’appuie les grèves étudiantes, si je suis, comme m’ont demandé certains en ne blaguant qu’à moitié, un communiste ou un anarchiste?
Je sais pas trop par où commencer ni quoi répondre. Communiste? Anarchiste? Niaisez pas, quand même. Ça, je suis certain que non. Mon compte Visa en atteste. Le conformisme de mon mode de vie conventionnel en rajoute une couche. C’est pas parce que je ne regarde ni le hockey ni Star Académie que cela fait de moi un paria. Pas au sens économique, en tout cas.
Pour le reste, par contre, il y a plein de choses dont je ne suis pas sûr.
Est-ce que le gel est vraiment une bonne idée? Je veux dire: est-ce qu’on ne pellette pas le problème vers l’avant en niant qu’un jour ou l’autre, il arrivera ce qui se produit en ce moment? N’aurait-il pas été préférable d’augmenter un peu les droits, avec parcimonie, au même rythme que l’inflation par exemple, à la moitié du taux peut-être? Je sais pas. Il me semble que l’écart à combler serait moins énorme qu’il n’y paraît aujourd’hui.
Je ne suis pas non plus convaincu que de faire la grève et de manifester à répétition change grand-chose. Ni que la radicalisation de la position étudiante soit la plus efficace manière de faire débloquer l’impasse.
Ce dont je suis certain, astheure? D’être contre le dégel qu’on propose maintenant. Parce que sa brutalité est inacceptable. Parce qu’il ressemble à une débâcle. Ajouté aux bourses transformées en prêts il y a quelques années, il est une gifle glacée pour la génération montante à laquelle on annonce à nouveau: le party est fini, fallait arriver plus tôt, désolé.
Je suis aussi certain que cette hausse est politique, comme l’était le gel. C’est-à-dire, simplement, que les deux relèvent du même électoralisme. Le gel pour faire plaisir à une frange de l’électorat. Le dégel pour en cruiser une autre, qui est désormais celle que courtise la CAQ et qui réclame un gouvernement plus responsable. Voilà comment les libéraux assument leurs responsabilités: en les faisant porter aux générations futures.
Quant à celles qui ont profité du système, je les trouve bien ingrates. Et impatientes. En particulier les mononcles qu’on a vus capoter dans les médias au cours des dernières semaines. Come on! Vous freakez parce qu’on bloque des ponts, parce qu’on empêche la circulation? Vous dites que c’est inacceptable? Vous déchirez votre chemise parce que le confort du bon payeur de taxes a été bousculé, parce que le contribuable a été pris dans le trafic un peu plus qu’à l’habitude? Chers confrères, vous rappelez-vous ce que c’est que d’avoir 18, 20 ans? Avoir des principes. Les défendre. Vous souvenez-vous: utopistes, debout? Croyez-vous encore à quelque chose, au moins à moitié aussi fort qu’eux?
Alors, pourquoi ce carré rouge sur le journal? Parce que je préfère mille fois partager l’indignation des étudiants que celle, complètement disloquée, de mes contemporains ventripotents qui ont mal vieilli. Je n’imagine pas qu’on rende l’éducation supérieure gratuite, mais je ne tolère pas que les étudiants fassent les frais d’une manœuvre politique bassement électoraliste ni d’une société de plus en plus tournée vers elle-même.
Pourquoi le carré rouge? Pour tous les préjugés imbéciles proférés à propos des étudiants. Pour tous les borgnes qui ne comprennent pas que la génération montante est le produit de la précédente, et que ses contradictions, ce sont celles de toute une société qui lui a dit que le bonheur est dans la marge de crédit, le désir des choses, et le besoin de l’assouvir maintenant, tout de suite. Que les jeunes aient des idées de gauche n’y change rien. D’ailleurs, si cela prouve une chose, c’est que le système a parfaitement ingéré et recraché toutes ses contradictions pour les rendre acceptables, tolérables. La jeune génération est peut-être mutante, mais c’est nous qui l’avons faite ainsi.
Ce journal porte le carré rouge pour emmerder tous les discours du bon vieux temps, des années d’études et de vaches maigres, de «c’était donc ben plus dur quand j’étais jeune pis qu’on mangeait des ramens», de «pis la classe moyenne est donc ben étranglée, elle ne peut plus payer pour ça», alors qu’elle paye volontiers pour tout le reste. Ses télés, ses autos, ses banlieues. Son gaz à 1,50$ le litre. Ce qui fait rouler l’économie.
Ce journal porte le carré rouge pour que l’on ramène les choses à l’essentiel.
Quelle place occupe l’éducation dans nos préoccupations? Avant ou après l’amphithéâtre de Québec financé par l’argent public? Avant ou après les généreuses contributions du gouvernement aux entreprises qui embarquent dans le Plan Nord? Avant ou après les hémorragies de la bureaucratie que personne n’a le courage de cautériser?
Ce journal porte le carré rouge parce que nous croyons que la plus grande richesse d’une société du savoir n’est pas dans son sous-sol, mais dans ses cerveaux. Et que cette richesse ne peut pas être récupérée à des fins politiques, ou réduite à un simple service.
Nous pouvons faire mieux. Nous devons faire mieux. Cette mobilisation n’est pas qu’étudiante. Elle est citoyenne. Elle affirme notre engagement collectif à redonner à ceux qui suivent plutôt que de nous recroqueviller sur nous-mêmes. C’est un rappel pour que nos indignations soient justes. Pour se souvenir que le scandale est ailleurs que dans des ponts bloqués.
Et évidemment, pour se convaincre que les idées peuvent encore triompher.
Ce journal porte donc le carré rouge pour dire notre colère. Mais l’espoir surtout.
Cette chronique est magnifique! MERCI! Je l’adore! C’est si bien dit. Bravo!
D’une mère monoparentale de 30 ans, étudiante et citoyenne impliquée.
continuons le gâtisme québécois on arrivera plus vite dans le mur
Le mur est inévitable de toute façon, la vraie illusion c’est de croire que la dette sera payé un jour. Alors, à l’attendant, gardons nos services publics et souhaitons que le jour venu, le gouvernement ou encore mieux le peuple sera capable de dire NON aux banques et de refuser de payer des intérêts dont nous ne sommes pas responsables.
Pourquoi travailler? Vivre? Manger? Dormir? S’aimer? Étudier? Chanter? On vise le bonheur, cela même qui tient fondamentalement de ce en quoi l’on croit, nos principes, ce qui fait d’une vie qu’elle mérite d’être vécue. La démocratie, les élections, les impôts, les services, le dialogue et l’éducation, j’y crois
Enfin, pour sauter par dessus ce mur qui nous fait face, il faut, à mon avis, accélérer le pas. Qui sait s’il n’y aura pas une belle porte une fois là-bas?
Je dois être honnête…j’ai toujours eu un peu de divergence d’opinion (tout en trouvant que vous avez une sacré plume!) mais….cette fois-ci…AMEN! Je suis Ô Combien d’accord avec vous!!
Merci!
Si j’avais votre âge, même contre la grève, je serais probablement dans la rue. Pour draguer! Comme dans le bon vieux temps du « Québec Français » des années 60! Mais je suis vieux, je ne « pogne » plus, comme on dit. Et comble de malheur, je ne porte pas le carré vert:)
Cet article est tout simplement PARFAIT ! Je ne vous remercierai jamais assez d’avoir exprimé en mots ce que je pense, exactement comme je le pense ! Si les gens pouvaient le comprendre… Félicitations !
Pas beaucoup de journaliste sont capable d’écrire comme ça. En lisant un texte comme le vôtre, ça donne un peu d’espoir.
Merci
Merci d’écrire ce que beaucoup d’entre nous, étudiants arborant fièrement le carré rouge, pensons! Les préjugés nous ont défini comme des paresseux qui dérangent les travailleurs avec nos manifestations. Mais nous ne nous battons pas pour nous, puisqu’en grande majorité nous ne subirons que très peu cette hausse, nous nous battons pour les générations futures, pour qu’elles aient le choix d’aller à l’université si elles le désirent! Merci de tout coeur pour cet appui! Et n’oublions jamais que l’éducation est la clé d’un peuple libre!
On pourrait ajouter à la liste des «priorités» du gouvernement Charest: l’électricité à rabais pour des compagnies milliardaires, des médicaments souvent inutiles et payés à prix d’or aux pharmaceutiques, les paradis fiscaux…La liste est infinie!
Combien nous coûterait le gel des droits de scolarité en comparaison de cette orgie de dépenses dont nous ne retirons que des miettes? Pourquoi faire preuve de tant de mesquineries et de scrupules devant les demandes des étudiants? Avons-nous fait nôtre le discours des Lucides et autres apôtres de la «juste part»?
Et bravo pour le carré rouge!
Et voilà une chronique claire.
Une bonne structure, un message limpide (quoique certains arguments seraient contestables mais là n’est pas la question). Comme quoi, lorsque M. Desjardins n’est pas déprimé, ben il peut bien faire les choses. En espérant qu’il ne retombera pas bientôt dans le pathos émotionnel (la grandiloquence, la pompe, le pédantisme, la démesure et la confusion que certains appellent une belle plume)…
J’ajouterais seulement cette phrase de Churchill : « Celui qui n’est pas socialiste à vingt ans n’a pas de cœur ; celui qui est socialiste à quarante n’a pas de tête ».
Churchill n’est pas trop une référence selon moi…
Ben, Churchill comme homme politique tenace et comme prix Nobel de littérature reste une référence pleine de lucidité. Du moins pour moi.
Excellent texte monsieur Desjardins. Monsieur Diaz, je me permettrais d’ajouter ce lien à un texte d’un autre collaborateur du journal Voir en réponse à la citation un peu usée de Winston Churchill… http://voir.ca/cyberboom/2012/02/19/pourquoi-je-ne-serai-pas-dans-les-rues-le-22-avril-prochain/
Pour rappel les frais de scolarité augmentent, même si l’on ne considère pas la hausse de 1625$. Par exemple quand j’ai commencé les études je payais 1300$ par session, maintenant, moins de 3 ans plus tard, je paye 1500$, une augmentation de 200$ et cette hausse est pour combler l’inflation. Je doute d’ailleurs que l’inflation à réellement augmenter de 200$ en 3 ans dans les autres sphères de la société.
Je suis totalement d’accord avec ce texte. Moi aussi, jappuie a 100% la grève étudiante.
Je pense aussi que les étudiants revendiquent plus que de simple frais de scolarité.
Ce sont les valeurs fondamentales dune société qui sont remises en question… Et je trouve ça beau !
Les jeunes se réveillent ! Il n’y a que comme ça que l’on va faire bouger les choses et espérons que ce sera pour un monde meilleur !
En attendant, il faut persévérer…
Malheureusement, le système du gel des frais de scolarité conduit à certaines aberrations. Exemple : la requête auprès du gouvernement québécois que font les professionnels arrivés sur le marché du travail pour avoir la parité salariale avec les professionnels du reste du Canada. Qui va leur rappeler que leurs frais d’étude ont représenté le tiers ou le quart de ceux d’un étudiant Canadien? C’est d’une malhonnêteté intellectuelle inacceptable. Surtout que ceux qui s’adonnent à ce petit jeux sont loin d’être les laissés pour compte de notre société, médecins, avocats, etc.
Il faut absolument préserver et même bonifier les programmes d’accès aux études supérieures pour les étudiants dont la situation financière est difficile. Hélas, ils ne représentent que 30 % de la population universitaire : une minorité qui ne risque pas de compter sur la solidarité du 70 % restant pour obtenir un vote de grève.
Je suis un baby-boomer, un mononcle qui ne pleurniche aucunement depuis le début de la grève des étudiants. Je suis AVEC eux à 100 % et les boomers qui m’entourent aussi. Évidemment les boomers anarchistes des années 70 qui se sont transformés en pépères conformistes et intolérants comme dix font aussi partie du décor.
Par contre ce que je remarque depuis le début de cette grève c’est la montée ( prévisible ) de notre petite droite libertarienne du Québec avec nos Joanne Marcotte , Richard Martineau , Eric Duhaime , Mario Dumont , Joseph Facal et autres petits bourgeois bien nantis de la génération X qui passent leur temps a nous donner des leçons sur » le sens des responsabilités et du gros bon sens » en se faisant les tambours et les porte-parole des petits affairistes et profiteurs des lobbys du privé et du patronat . On repassera pour la transparence et l’empathie envers les plus démunis de notre société. Les étudiants en grève représentent à leurs yeux des sans-cœur …rien de moins !
Je suis montréalais et je ne sais pas comment les citoyens de Québec perçoivent cette situation mais j’, imagine que sur les ondes radiophoniques il ne doit pas y avoir beaucoup de fans des étudiants. Je peux par contre vous dire qu’ a Montréal l’ offensive de la petite droite est en grande marche et la frustration des militants face au peu d’ appuis qu’ ils reçoivent ( NPD a Ottawa et le PQ en avance devant la CAQ ) depuis des mois finira par les transformer en de grands frustrés impitoyables .
Je suis, comme beaucoup, d’une autre génération et j’appuie les étudiants qui manifestent actuellement. Je m’étonne toujours du pelletage que l’on fait constamment dans la cour du voisin ou des générations qui précèdent. Je m’étonne toujours de notre paresse intellectuelle, parce que plus facile de faire un copier coller de ce que l’on a entendu et lu, plutôt que de réfléchir et fouiller un peu sur ce qui se fait ailleurs dans le monde. Des modèles de société et d’économie il y en a dans le monde, des modèles différents, oui, qui nous demandent de penser à autrui et non seulement à soi. Si on comprenait que la liberté d’une communauté signifie aussi « ma » liberté, on souffrirait peut-être un peu moins de notre individualisme. Je suis fatiguée de me faire arnaquer par des touts puissants, moralisateurs, mais qui dans notre dos se rient bien de nous en avoir passé une vite, simplement parce que nous sommes paresseux et pas assez curieux.
Pour vous dire, à Québec, j’ai enlevé mon carré rouge tellement j’étais tannée de me faire lancer des regards assassins dans la rue et dans l’autobus. Je n’ai même pas de cellulaire et je me promène avec ma boîte à lunch en plus (ça a l’air que ça frustrerait plus de gens…) Je me suis fait crier des noms, et bon, comme je suis un peu sensible (je dois l’avouer), j’ai enlevé mon carré rouge.
M. Asselin
Les ondes radios de la Ville de Québec sont depuis longtemps inondées de propos haineux de tout genre, alors ça ne fait pas de différence. Cette frange X de la population ne fait qu’attiser la haine de le mépris des Québécois entre eux. Une situation franchement déplorable.
Je suis travailleur et étudiant aussi ! Je pense cependant que le seul système qui peut permettre l’accessibilité pour tous aux études supérieures est la gratuité. Le système actuelle ne fait que diviser et créer des inégalités, avec ou sans hausses.
Mais hélas, on est pas prêt de voir ça , malgré votre observation d’une droite sans appui.
@AGagne
« j’ai enlevé mon carré rouge tellement j’étais tannée de me faire lancer des regards assassins dans la rue et dans l’autobus. »
eh ben. si jamais les étudiants, et par ricochet tout le québec, perdait la bataille contre la parti libéral, ça sera un peu de ta faute.
ton orgueil est plus fort que ta conscience sociale.
Alors le calinours bienveillant le portes-tu le carré rouge ??
@CRL
évidemment!
Je t’ai fait part de la lettre que j’ai écrite à une amie !!! Avant même d’avoir lu le tiens qui est excellent !!!
Ce matin encore, Monsieur Desjardins, j’ajoutais encore un peu à mon bac géant de récupération (acheté par la Ville à nos frais, sans égard au réel besoin) et, comme cela fait des années que je remplis des bacs (petits, moyens, et géant à présent) je suppose que cela doit faire de moi un Vert.
Parce que je ne suis pas un Rouge…
Mais revenons à «vos» moutons. Et penchons-nous un peu sur ce qui est – depuis un trop long moment – un fort malsain exercice à l’enseigne du daltonisme. (Cette affliction résultant typiquement dans la confusion, surtout, entre le rouge et le vert.)
Assez curieusement, au delà des couleurs, nous sommes actuellement plongés jusqu’au cou dans un daltonisme idéologique, farci qui plus est de grossières inexactitudes ou exagérations.
L’équité, la justice sociale, par exemple. Voilà un concept louable qui paraît avoir le dos très large, ces jours-ci. D’un côté, certains et certaines trouvent parfaitement normal que la note relative à l’éducation universitaire soit répartie à 13% pour les premiers et réels bénéficiaires versus 87% pour le reste de la société, ces travailleurs et travailleuses qui bossent jour après jour pour acquitter le tout – et bien davantage.
Ah… mais il y en a qui rouspètent, je le sens. Où est donc ce «parfaitement normal» relatif à la part de 13% ? Inacceptable. Non mais. Du 0%, voilà qui serait tout à fait équitable. C’est l’évidence même. Non?
Bien entendu, ma mauvaise foi patente ne fait pas le moindre doute, et cela depuis le premier caractère tapé. Aller dire des énormités comme je me le permets, faut vraiment pas avoir toute sa tête!
Cela précisé, et pour encore plus démontrer à quel point je suis sérieusement déconnecté, j’ajoute que dans les années 1970 ceux et celles de ma génération (de profiteurs) ont proportionnellement payé bien davantage, à cette époque où un pain tranché se vendait 25 cents. Nos frais de scolarité étaient beaucoup plus substantiels et, à cet égard, nous n’avons pas eu la moindre faveur. Rien comme la grande faveur qu’accorde à présent la société à sa jeunesse étudiante, et continuera à généreusement lui accorder, même si la part de cette classe estudiantine passait éventuellement de 13% à 17%. Plutôt que de disparaître à 0%.
Enfin, pour ceux et celles ayant jusqu’ici pu surmonter leur dégoût de lire une opinion aussi vile et perfide, je termine en exprimant pour ma part de la consternation (à mon tour de m’indigner…) après avoir lu ou entendu, je ne sais plus trop où, les leaders du mouvement de boycott répliquer à la ministre (qui demandait un prochain vote secret des étudiants) que, en ce qui les concerne, un vote à main levée fait parfaitement leur affaire.
Cela étant, il serait très intéressant de savoir combien d’étudiants et d’étudiantes sont «vraiment» en soi-disant grève. Et, par ricochet, depuis combien de temps les classes auraient reprises avec des votes démocratiquement secrets – et non pas à main levée…
@claude
salut claud.
mon gars, ça fait une couple de semaines que je lis ton argument en faveur de la hausse des frais de scolarité, et je dois admettre que tu m’as eu à l’usure. je me range à tes cotés, claude. j’arbore désormais le carré vert, comme toi.
c’est que, grâce à toi, je me suis rendu compte de l’importance d’appeler un chat un chat. c’est un boycott, qu’ils ont organisé, les étudiants, pas une grève! ça peut sembler trivial, mais ça l’est pas! il est ou l’article sur les grèves étudiantes dans le code du travail, hein? exact, nulle part! donc, la hausse des frais de scolarité doit être maintenue. c’est logique, non?
ensuite, tu ne me croiras peut-etre pas parce que celle-là elle est puissante. l’autre jour j’ai vu un étudiant parler au téléphone en pleine rue. en pleine rue! eh oui, il possédait un téléphone cellulaire! scandaleux.
et ça ose demander plus d’argent au pauvre travailleur qui se lève tous les matins à 4h30 pour descendre dans la mine alors que lui, au meme moment, retourne dans son luxueux appartement après une nuit de débauche.
merci, claude, de m’avoir ouvert les yeux sur ces faits que nos médias nous cachent systématiquement.
de plus, comme c’est prétentieux de leur part de clamer les vertus d’une société instruite. franchement. ces étudiants seront les seuls à profiter de leur maitrise subventionnée. j’en doutais jusqu’à maintenant, mais là, non, devant ce fait indiscutable, je ne peux que modifier ma position et militer pour la hausse. après tout, les frais de scolarité sont plus chers en ontario et aux états-unis. il est évident, et en cela je te rejoins, claude, que nous devrions imiter le plus possible ces sociétés exemplaires.
et ces manifestations! ah là là, claude, comme tu as raison encore une fois! non mais et moi? moi? moi? je veux aller par là avec ma voiture et pouf! une manifestation! ils y pensent pas, les étudianats, à moi! quel égoïsme. jean charest fut élu démocratiquement (vote secret svp), alors nous devons accepter toutes les bonnes décisions que le gouvernement nous impose sans rechigner. c’est ça, la démocratie, non? on dirait qu’ils apprennent pas ça, ces enfants-rois viciés gâtés pourris et surtout violents, dans leur cours de science politique. faut réviser les programmes, claude, je te le dis, moi.
bref, je suis contre les étudiants. ils doivent faire leur part, et cette part est 17%. oui, 17%, la juste part, quoi. pas 13%, mais bien 17%, voilà le pourcentage de la juste part.
merci claude.
Oui, une bonne chronique. Bonne parce que vous avez su mettre, M. Desjardins des mots sur ma pensée.
Ce texte décrit à merveille ce qui bouscule mon esprit, à un point tel que trop souvent, je me taie. Et mon silence n’en est pas qui parle de mon désintérêt. Peut-être avez-vous raison, je suis en colère. En colère que de faux prétextes engluent ce que je trouve essentiel. Nos jeunes marchent pour bien plus que des frais scolaires, je l’avais compris. Mais je ne savais pas comment l’exprimer.
Les étudiants sont des capitalistes de gauche
Ouf! Quel sujet ce matin. De quoi de se faire haïr et par la droite et par la gauche, de quoi se faire haïr autant par les rouges que les verts. Mais bon, j’assume. Ce qui à première vue peut paraître une contradiction ne pourrait être qu’une question de perspective temporelle. L’État, admettons-le, devient de plus capitaliste et centre son discours et ses budgets en éducation, de façon non équivoque, sur l’économie en augmentant la taxe Juste part – car elle existait déjà – de quelques points de pourcentage aux étudiants sous prétexte que l’État en fait déjà trop. La droite applaudi cette mesure, car elle est convaincue de la valeur de cet investissement. Mais quand est-il réellement? Il ne faut pas remonter très loin dans l’histoire pour réaliser que ces applaudissements ne sont en réalité qu’une auto flagellation économique. Les premières véritables richesses québécoises ont vu le jour avec l’accessibilité aux études supérieures. Le savoir collectif, né de l’ensemble des savoirs individuels, nous a permis comme peuple de s’approprier économiquement notre territoire et de le soustraire à l’impérialisme de nos voisins. Nous avons réussi à conquérir, à dompter et à s’approprier notre économie grâce à la formation que le Québec a donné à ses enfants. Tous ces ingénieurs, médecins, pharmaciens, artistes, philosophes, professeurs, avocats, notaires, sociologues, administrateurs et autres universitaires ont tous contribué intensément à la liberté dont nous jouissons aujourd’hui. N’eut été de l’école accessible, nous serions aujourd’hui dirigé par des étrangers instruits. Tous les pays qui ont investi dans l’éducation sont devenus tôt ou tard des pays libres. Du côté du gouvernement, on veut implanter le Capitalisme de droite en éducation: payer ses études au gros prix pour pouvoir prétendre à l’égoïsme futur – j’ai déjà payé et je ne dois rien à personne. De l’autre côté, les étudiants réclament le Capitalisme de gauche en éducation: Avoir accès gratuitement à l’école et devenir individuellement responsable de notre patrimoine collectif. Être un capitaliste de gauche, c’est définir l’éducation comme matière première au savoir collectif et à la rentabilité économique du pays. On nous propose le contraire. Ce contraire est l’assassinat de notre société moderne. Il faut financer l’économie au maximum pour assurer notre développement. Une logique qui s’apparente étrangement à celle de celui qui brûle ses murs pour chauffer sa maison.
Les étudiants ont toutes les raisons du monde de défendre notre économie en exigeant l’accès libre et gratuit à l’éducation. LES ÉTUDIANTS SONT DES CAPITALISTES DE GAUCHE. Ils parient sur leur éducation pour construire un monde social, culturel, économique, scientifique et politique d’une grande richesse. Le gouvernement propose l’appauvrissement de notre société future.
Je pourrais ignorer tout ceci et vivre grassement ma retraite. Mais je suis un citoyen conscient de la force du capitalisme de gauche et je défendrai cette option jusqu’à la VICTOIRE des étudiants sur l’ignorance crasse de nos dirigeants. AUCUNE ENTENTE À RABAIS, QU’ON SE LE DISE ET SE LE RÉPÈTE AUJOURD’HUI, DEMAIN ET DANS LES MOIS QUI SUIVRONT, S’IL LE FAUT. Le pays vous appartient maintenant, prenez-en soin….
J’aurais pas choisi meilleurs mots et grammaire…ce texte exprime exactement ce que je pense!
Heureusement qu’il y a des gens comme M. Claude Perrier qui, en s’excusant presque, disent ce que bien des gens pensent. Le mouvement actuel sur la contestation de l’augmentation des droits de scolarités n’a pas à mon avis le mérite d’aller beaucoup plus loin qu’une contestation d’ordre monétaire, même si on veut lui donner des allures de profonde réflexion sur notre système d’éducation.
J’ai connu il y a longtemps la contestation des années 70, et je me souviens à quel point un groupe de 18-25 ans peut facilement se faire manipuler et se comporter de manière irrationnelle et grégaire. Demandez aux étudiants universitaires qui sont d’accord avec cette augmentation s’ils ont la possibililtés d’exprimer leur désacord avec les associations étudiantes. Les assemblées menées par les leaders étudiants peuvent parfois se comparer auxx assembleés de la FTQ…
Je pense aussi que c’est de foncer dans un mur que de pelleter vers l’avant des coûts que la société se paie à crédit. Tout ça aussi pour financer des fututrs professionnels qui, dès les études complétées, deviendront pour la plupart des gens bien payées et bien installés dans le confort de leur niveau de vie, et leur profond individualisme.
Bien sûr Monsieur Desjardins vous sous en sortez bien avec un discours qui est au dessus de vaines considérations, mais je pense que vous faites comme Madame Marois: vous portez votre carré rouge tou en sachant que même si le gouvernement Charest se cache derrière son plan Nord pour nous vendre encore plus à crédit, et pour camoufler son administration pourrie, les fonds pub lics ne sont pas illimités et qu’il faudra aussi payer plus tard pour toute une classe d’étudiant qui peut très bien payer ce
« Tout ça aussi pour financer des fututrs professionnels qui (…) deviendront pour la plupart des gens bien payées et bien installés dans (…) leur profond individualisme. »
grossier procès d’intention, ça, paul. attention la prochaine fois.
Lettre d’un débiteur fiscal et alimentaire à la Ministre de l’Éducation.
Comme vous le savez sans doute, en vertu de notre code civil, les frais de scolarité font partie des aliments que les parents sont tenus légalement de fournir à leur progéniture tel que cela a été maintes et maintes fois reconnu par les tribunaux.
C’est la raison pour laquelle je ne peux plus supporter de vous entendre dire que les étudiants doivent faire leur juste part alors qu’en réalité la part supplémentaire que vous exigez, c’est à moi,- débiteur fiscal et alimentaire écrasé par le fardeau que vous nous imposez- que vous avez l’odieux de la demander.
Or cela s’adonne que ma part est déjà plus que juste, voire injuste si je la compare aux citoyens des autres provinces. Après avoir payé mes impôts, la TPS, la TVQ, les taxes municipales, les taxes scolaires, les tarifs gouvernementaux et tickets modérateurs de tout acabit; il n’y a tout simplement plus d’espace pour une part supplémentaire.
Je ne peux supporter non plus de vous entendre dire que dans 5 ans, les frais de scolarité pour une année seront de 3 795 dollars en omettant sciemment et commodemment de parler des frais afférents, vous savez ces frais inventés par les universités pour contourner le gel des frais de scolarité et qui ne cessent d’ailleurs pas d’augmenter. Par exemple en 2011, pour une année d’études à temps plein à l’Université de Montréal, j’ai payé 3 930 dollars pour mon fils et un montant semblable pour ma fille.
Je voudrais aussi que vous cessiez instamment de prétendre parler au nom de la majorité silencieuse dont je suis. Celle-ci, notez-le, montre un taux d’insatisfaction inégalé à l’égard de votre gouvernement.
Seule une politicienne peut manipuler les chiffres et le langage de cette façon et après toutes ces années à l’Assemblée Nationale, il semble malheureusement que vous le soyez devenue.
5 RAISONS QUI FONT QUE LES ÉTUDIANTS NE PEUVENT PAS GAGNER CETTE PARTIE DE BRAS-DE-FER CONTRE LA MINISTRE LINE BEAUCHAMPS
1- A moins que le gouvernement change sa stratégie face a cette crise,le temps va jouer en sa faveur puisqu’un nombre important de parents payent pour lappartement et/ou d’autres dépenses pour leurs enfants aux études.Chaques journée passée dans la rue par l’étudiant signifie de l’argent jeté par les fenetres pour ses parents.Je pense donc que le gouvernement attend que les parents se tannent et obligent leurs enfants a cesser cette « mascarade » pour retourner a leurs cours afin de ne pas scrapper la session et par le fait meme gaspiller un an de loyer ds le vide.Cest probablement les parents qui vont faire mourrir ce semblant de greve….
2-Les profs ne voudront pas reprendre les cours cette été..pas meme en temps supplémentaire….la session est presque foutue,peut-etre meme déja foutue.Une année d’étude perdue = une année de salaire perdue pour l’étudiant en bout de ligne…
3-Les moyens de pressions choisis par les étudiants jouent contre eux…Briser des vitres,des chars,peinturer des murs ou la rue en rouge,bloquer des ponts, des routes ou des édifices,etc…ne font qu’augmenter le mépris de la population et du gouvernement face aux étudiants et surtout a leur cause aussi juste qu’elle peut etre.La grande Masquarade, meme si elle était pacifique, n’a fait qu’ajouter de l’eau au moulin de la moquerie des travailleurs qui regardent les infos le soir apres s’etre fendu le cul a l’ouvrage toute la journée….Pas d’appuit…pas de pouvoir de négociation…
4- Les étudiants ne bénificient pas d’un gros appuit de la part de la population qui travaillent tout les jours et sont imposés sur leur brut et taxés sur leur net pour une autre raison non négligeable…Le luxe qu’ils nont pas les moyens de se payer eux-meme. Les étudiants pour la grosse majorité possedent tous un cellulaire avec gros forfait complexe $$$, IPOD $$$,IPhone $$$,IPad pour quelques-uns meme… $$$,ordinateur et/ou ordinateur portable $$$ muni de la haute vitesse et téléchargement illimité $$$,du linge griffé a la mode ainsi que des accessoires couteux ceintures,bijoux,sac a mains couteux 15 paires de chaussures et/ou bottes etc $$$,un char $$$,appareil photo Nikkon ou Canon $$$….Quest-ce que ça fait un étudiant presque tout les soirs ou du moins le vendredi soir et le samedi soir ? Indice: Les restos et surtout les bars sont pleins d’étudiants $$$….Les travailleurs le voient tout ça et en plus les étudiants ne cachent pas leurs gadgets couteux ds les manifs…C pas la majorité des travailleurs qui peuvent avoir ce rhytme de vie et tout ces gadgets…je le répete:,pas d’appuit…pas de pouvoir de négociation…
5-La ministre Line Beauchamps possede un tres beau sourire….RrrAaaaWrrr !!! XD
Quelques petits chiffres !
Une étude de deux économistes de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IREC) Jules Bélanger et Oscar Calderon concernant la hausse des frais de scolarité du gouvernement Charest nous donne un portrait assez différent du discours alarmistes de la Ministre de l’éducation et de son patron.
Avec l’augmentation qui donnera 3792 $ en 2016-2017 quelques 6000 jeunes ne pourront s’inscrire a temps plein e l’université.
En plus, alors que le gouvernement affirme qu’il ira chercher 265 millions les chercheurs de l’Institut arrivent eux a la somme de 101 millions.
Selon les données du Ministère de l’éducation les étudiants universitaires qui accèdent au marché du travail seront des contribuables importants en terme d, impôt. Le journaliste couvrant l’économie a la Presse, Michel Girard, nous donne des chiffres à ce sujet. Un diplômé universitaire versera en moyenne durant sa carrière 916.013.00 $.
Imaginons donc 6000 jeunes de moins par année pendant plus de 30 ans à 916.043.00$ de contribution fiscale !
Il faut lire aussi la réplique d’Eric Grenier à Richard Martineau concernant les coûts des frais de scolarité à l’époque de celui-ci sur le blogue Jobboom de Canoë !
Entre 1980-83 les coûts de scolarité étaient de 547 $ par année, en argent d’aujourd’hui cela ferait 1167 $. La hausse actuelle de 75% représentera 4000 $ a la fin de la période soit 2016-2017. Donc en 83 et en dollars des années 1980 cette hausse aurait représentée 1825 $, soit TROIS fois plus !
Bien sûr ces chiffres ne proviennent pas du gouvernement Charest, de l’Institut Économique de Montréal et des nombreux spécialistes en économie qui font du » étudiants bashing » leur sport favori ! Ils seront contestés évidemment !
L’augmentation des frais des étudiants est une diversion en fait. Pendant que le gouvernement nous gratifie d’une xième augmentation de taxes et tarifs sous le motif que chacun doit faire sa part, (400 millions de $) additionnels pris sur la tête des étudiants et des parents contributeurs, il diminue constamment en catimini la PART chargée aux entreprises, qui elles ne paient plus la leur depuis plusieurs années.
En 2011, si les minières avaient payés des droits équitables sur les ressources naturelles, c’est 3 milliards de $ qui seraient entrés dans les coffres du gouvernement provincial au lieu des 300 millions $ versés (10 minières sur 16 on rien versés en 2011). Songez-y… avec 3 milliards additionnels ce que le peut faire… plus de chicane… On paie un stade de hockey de 400 millions à Québec, on paie des autoroutes et ponts à Montréal, on peut même limiter l’augmentation des frais de scolarité au coût de la vie., il nous reste probablement même de l’argent pour améliorer les soins des personnes agées, les écoles, etc.
En ne versant plus leur part, et le gouvernement de Charest en leur en faisant cadeau, tout le poids des dépenses en vient donc à reposer que sur le épaules de la classe moyenne. Nous sommes la vache à lait. Comme il nous reste moins d’eau dans le lac à partager, nous au lieu de regarder en amont et se questionner sur l’eau qui devrait y être, on se chicane entre vache à lait sur les restes (coupons nos dépenses… Allons de nouveau traire les vaches à lait, les étudiants, l’électricité, les droits sur les permis de conduire. etc)
Mais on ne met pas en lumière qu’en subventionnant constamment les entreprises (crédits + subventions + R&D + ressources naturelles à faible coût, etc ) et bien le lac ne se remplit plus comme il devrait. Les banques, les minières, les pétrolières, les gazières, les firmes de construction ne payant plus leur part on en vient à manquer d’eau. Pourtant ils engrangent les $$$. Mais… faire payer les entreprises une part équitable c’est mal… j’entends déjà les gens crier gauchiste!!! vaa.. ch…
Mais moi, ce que je veux, c’est être ni à gauche, ni à droite. Je veux juste que comme moi bonne vache à lait, que les entreprises et les hauts placés (doyens d’université, cadres, juges, proprio de compagnies, etc) qui ont en passant reçu en catimini des augmentations de, 8% 10%, voir 20 % de salaire, quand nous on à reçu 2 % paient leur part…
Une fois l’apport d’eau rétablie, faisons attention aux dépenses inutiles comme les F35, payons nos dettes, faisons attention à la nature, cessons de gaspiller et donner les ressources comme on l’a fait dans les pâtes et papier. Que les entreprises, comme les citoyens le font déjà, fassent leur part… ca ira déjà mieux.. On pourra continuer à considérer nos jeunes comme un investissement en les subventionnant au niveau de leur frais scolaire… au lieu de subventionner les pétrolières par les réductions d’impôt comme c’est le cas actuellement
@CRL…Oui c exactement ça qui se passe présentement,mais la situation me parait délicate ds le sens où si le Quebec commence a vouloir faire payer les entreprises,ces memes entreprises risqueraient de s’établir ailleurs et nous laisser avec un pourcentage élevé du taux de chomage.Le défi c’est de leurs faire comprendre que ce serait que trop normal qu’elles payent leur part(mais on les a habitué depuis toujours aux cadeaux) étant donné qu’une entreprise bénéficie des memes droits qu’un citoyen ds nos sociétés,donc devrait payer sa part pour bénéficier des services et infrastructures que le Quebec lui offre tout comme n’importe quel citoyen.Ceci dit,il n’y a rien d’impossible…Des gens instruient et bien formés,des ressources naturels,des infrastructures,de l’électricité,etc…tout ça se paie.