La fin de semaine dernière, le gouvernement du Québec a dépensé 165 000$ en publicité pour faire connaître son offre aux associations étudiantes.
Le chiffre lui-même? On s’en fout. Ce qui m’intéresse, c’est l’extraordinaire cynisme de nos dirigeants, parce qu’il semble que la population n’en perçoit rien. En fait, le plus ahurissant, c’est à quel point le quotidien, votre quotidien, l’emporte sur tout le reste. À commencer par la raison.
Mais avant, revenons à cette pub. À sa fonction, surtout, qui n’est pas informative. Le gouvernement, en période de crise, n’achète pas de l’espace publicitaire à grands frais pour mieux informer la population. Il fait de la propagande. Ou plus clairement, il détourne des fonds publics à des fins électorales, en toute légalité, puisque les élections n’ont pas été déclenchées. Pas encore.
En ce moment, avec tout le cynisme dont il est capable, ce gouvernement fabrique du consentement.
On l’a dit, on le répète. À moins que vous viviez sous une roche, vous avez entendu au moins une douzaine d’analystes de toutes les familles médiatiques vous dire la manœuvre électoraliste dont je parlais ici il y a deux semaines, bref, vous savez que les libéraux de Jean Charest tablent sur l’unique dossier dans lequel ils trouvent un appui populaire pour rebondir dans l’opinion publique.
Cette pub à 165 000$, c’est la même chose que «les deux mains sur le volant» ou «nous sommes prêts». C’est l’image du bon père de famille que cherche toujours à donner de lui-même le Parti libéral du Québec.
Et que fait-il chaque fois que nous lui rendons le pouvoir et la carte de guichet? Il assure la pérennité d’un système politique pourri. Il donne notre NIP à n’importe qui sous prétexte qu’il créera de la richesse. Le hic, c’est que les compagnies qui créent de la richesse sont plutôt désireuses d’en soutirer. Sans payer leur juste part d’impôts, si possible. Et le bon gouvernement rend cela possible.
Jusqu’ici, je ne vous apprends rien. C’est vrai. Vous savez tout cela.
Et c’est bien ce qui me dépasse: vous. Vous dans votre petit quotidien. Vous dans votre moite tiédeur immobiliste. Vous qui craignez bien plus d’être ralenti par le trafic que provoque une manif étudiante que de vous faire escroquer des millions par une firme de génie-conseil.
Mai 2012. Le gros bon sens a été pris en otage par une droite qui ne voit plus clair et qui s’indigne de quelques vitrines brisées tandis qu’on l’arnaque en lui promettant que c’est pour son bien. La population souffre du syndrome de Stockholm. C’est clair.
On vous a roulés dans la farine, et encore une fois, le gouvernement en place va parvenir à tirer profit de votre peur du changement. Parce que vous ne voulez pas que les choses bougent. Je l’ai écrit quatorze millions de fois: nous votons pour la continuité, avec de nouvelles têtes de Turc au gouvernement. Mais qu’on ne vienne surtout pas nous dire que nous vivons mal, que notre mode de vie doit être révisé. Ça non. Tout est parfait comme c’est là.
Personne n’aime se faire dire qu’il s’est trompé, qu’on lui ment et qu’il y a cru. Pire: qu’il s’est menti à lui-même parce que ça faisait son affaire. La population souffre du syndrome de Stockholm, disais-je. Elle crache au visage de ceux qui défont ses chaînes pour lui montrer ce qui se passe à l’extérieur de la caverne.
Et là, il n’est pas même question d’une révolution, de ce qu’on appelle pompeusement «printemps érable». Il est question de préférer le confort de l’ignorance à la brûlure de la vérité qui nous forcerait à avancer, à aller voir ailleurs.
Cette vérité, c’est que nous n’aimons pas vraiment la liberté. Nous la confondons depuis trop longtemps avec le désir de continuité d’un quotidien bien réglé, sans surprise.
Cela nous fait faire des contorsions que personne ne dénonce parce qu’elles suivent le parcours tortueux de nos désirs, qui sont difficilement réconciliables.
Nous soutenons implicitement, par le silence, l’enrichissement honteux des amis du parti, mais nous dénonçons le financement de la culture quand les artistes nous écrasent au visage nos renoncements.
Nous animons une émission de radio dans une station qui s’est battue pour la liberté d’expression, mais quand un chauffeur d’autobus du RTC écarte un groupe d’étudiants avec le nez de son engin rue Saint-Jean, nous déclarons sans déconner qu’il mérite une médaille, et les auditeurs applaudissent.
Nous croyons à l’état de droit, mais dissimulons difficilement notre satisfaction quand les flics le violent si c’est pour coffrer une bande de gauchistes qui manifestent.
Nous nous glissons dans la réconfortante doudoune de la haine de l’autre, surtout si cet autre confronte nos certitudes, et devenons les complices d’un gouvernement que nous devrions tous détester parce qu’il nous trompe.
Ce même gouvernement vient de dépenser 165 000$ pour nous convaincre que nous avons raison. Pour nous assurer que tout va bien, pôpa s’occupe de toute.
Les étudiants ont un peu dérangé notre sommeil, mais nous pouvons nous rendormir, dit-il.
Et personne ne hurle. Tout le monde opine, se laissant aveugler par son petit mépris des intellectuels de gauche de la CLASSE, par sa propre aliénation qui lui fait dire: qu’ils travaillent et qu’ils s’endettent eux aussi. Nous sommes aveuglés par le fatalisme, par la conviction que les choses ne peuvent pas aller mieux, que le monde meilleur, c’est maintenant.
En fait, que nous ne soyons pas dans la rue, en ce moment, à réclamer la démission de ces gens qui se moquent de nous, voilà qui justifie amplement le mépris qu’ils entretiennent à notre égard et envers la démocratie.
C’est pas mal exactement ça que j’essayait de dire dans mon vidéo sur le MESRQ. On est tellement habitué de se faire fourrer qu’on finit par aimer ça et en demander plus. Incidément j’ai appelé ^ça le syndrome de Stockholm:
http://youtu.be/0sZQIsBzwYI
Tu oublies un détail mon cher David : des gens qui sont pour la hausse sans être partisans du PL, il y en a des tonnes.
Wow! Vous êtes dans le mille encore une fois.
Vous avez une lucidité qui fait défaut à la majorité.
Je ne l’aurai pas mieux dit. C’est mon état d’esprit en tout point. Et ça me rend malade, ma frustration de voir la ligne de pensée trompeuse et trop facile que choisissent de prendre la majorité.
Cette frustration est un poison qui, une fois passé le stade de l’indignation puis de la colère, devient un fiel qui donne des envies de « grand incendie ». Les hommes préfèrent un mensonge qui rassure à une vérité qui dérange. Cela me donne des envies d’ermite, de me retirer dans mes terres, de laisser les bêtes s’entredévorer.
Quoi faire pour éviter cela M. Desjardins ? Comment arrivez-vous à ne pas tomber dans le piège du cynisme ? Éviter les « ça ne changera jamais » ? J’aimerais bien savoir votre truc ?
Manufacturing consent.
Mais ce que vous demandez aux gens, c’est d’être conscients de leur inconscience. La population accepte vaguement que l’argent de l’État soit détournée à des fins électoralistes. Elle se dit que si ce n’est pas eux, c’est d’autres qui le feront. Un système pourri à la moelle, mais qui pourrait bien s’écraser si on ne travaillait pas si fort pour garder les gens dans l’ignorance. Les gouvernements sentent bien leur fragilité. C’est signe que leur première préoccupation a basculée du bien commun au bien de quelques personnes, et que ce soutien de l’État à quelques privilégiés doit être protégé, c’est-à-dire artificiellement. Celui qui a la conscience tranquille, dort du someille du juste.
La population « qui n’en perçoit rien » est peut-être contre le fondement même de cette révolte: l’extraordinaire pouvoir des syndicats qui ont planifié, orchestré et financé cette initiative et qui utilise les étudiants moins nantis, avec les perspectives d’avenir les plus sombre, pour arriver à leur fins, en galvaudant au passage la définition même de « démocratie » et de « choix de société ».
La population « qui préfère le confort de l’ignorance » comprend très bien la tactique électoraliste du parti indépendantiste qui, en désespoir de cause, a conclu un pacte avec les centrales syndicales et veux utiliser la situation pour prendre le pouvoir par défaut et faire exactement ce qu’elle reproche a son rival: Diviser (séparer) pour mieux régner.
La population qui vit dans sa « moite tiédeur immobiliste » veux au contraire aller de l’avant et régler un conflit à la fois au lieu de tenter, à court d’arguments, de mettre tous les maux de la société dans le même panier!
Réglons le conflit étudiant pendant que le rapport de force est avantageux.
Analysons les détails du Plan Nord et tentons d’en retirer le maximum pour les générations futures et qui sait, peut-être pourrons nous alors avoir les moyens de nos ambitions de gratuité.
Utilisons l’arme que la démocratie nous offre, le droit de vote, en temps et lieu, pour affirmer notre désaccord avec les principes de gestion du gouvernement en place.
On a besoin de leadership au Québec, mais le chaos dans lequel nous nous trouvons en ce moment, n’est pas un projet porteur.
Le droit de vote ne sert qu’à peindre les affiches de propagande de notre couleur préférée, pas à faire avancer les choses. Il faut une fédération internationale comme Attac, ou occupy, les indignés, il faudrait rassembler tout ça… repérer les manoeuvres de segmentation.
Merci,
Je commençais à me sentir comme sur une île déserte.
Je me demandait ci quelqu’un d’autre allait allumer.
« Such a pretty house, such a pretty garden…no alarms and no surprises… »
Merci David pour ta lucidité et pour la saine et inspirante utilisation de ta tribune à chaque semaine.
La brûlure de la vérité doit venir du journalisme responsable…du moins ceux qui ont le feu sacré!
Bravo pour la qualité du texte, il est très bien articulé.
Je suis de ceux qui ne vont pas dans la rue et qui ont hâte que ce conflit se termine. Je suis en faveur de la hausse parce que je juge que l’accessibilité est réelle et encore plus avec la dernière proposition sur la table. Je ne me suis jamais vu comme étant de la droite, c’est vous qui partez dans le champs gauche et qui me voyez maintenant comme un complice des amis du parti et comme un corrompu pro-capitaliste. J’ai une conscience sociale et environnementale et j’ai aussi une raison. Les manifestations étaient initialement pour le gel des frais de scolarité et maintenant vous êtes dans la rue pour dénoncer l’ensemble des décisions du gouvernement Charest , la corruption, le cynisme etc… Si on règle les frais de scolarité allez vous être encore là dans la ru? Dénoncerez -vous le PQ et les autres partis qui ont bu la même eau que le PLQ. Votre mouvement récupère la grogne public pour essayer de gagner la population à la cause du gel. Votre mouvement fait aussi de la propagande. Le gouvernement Charest est pourri. Il prend des mauvaises décisions mais il en prend aussi des bonnes. Dans la vie tout n’est pas rouge ni vert.
bravo!!
Pour poursuivre votre indignation, je vais emprunter à Émile Coderre, dit Jean Narrache (plus ou moins 1930), le sens d’un de ses poèmes : «le bal de charité». (ou du moins j’espère que le titre est exact parce que mon recueil je l’ai prêté, à long terme, faut-il croire). Jean Narrache remercie ces richards qui se sont donné la peine d’organiser un bal la veille de Noël pour recueuillir quelques sous pour les pauvres. Il plaint surtout les dames de souffrir dans leurs souliers neufs, les blessures que leur causent ces chaussures. Et il les remercie courtoisement du temps qu’ils consacrent à une si noble cause.
À l’époque les médias avaient peu d’impact sur les moins nantis, seules la radio et les journaux existaient et le fameux téléphone arabe qui détruisait au bout de quelque temps le message. Et quand un pauvre trouvait un journal, il le mettait dans sa chaussure pour se préserver du froid… Autre temps et toujours du pareil au même. Aujourd’hui, le bruit de la désinformation étouffe le cri des manifestants. Nous ne sommes pas seuls à «badgueuler» comme le dit la Sagouine, d’Antonime Maillet, autre témoin de la misère et de l’injustice sociale, nous sommes multitude et beaucoup paient de leur vie. J’entendais Lucien Bouchard dire que l’hypothèque qu’un père a pris pour acheter sa maison, le fils devait la reprendre pour l’habiter. Mais c’est quoi ce raisonnement ? Je suis comme vous indigné, mais pas encore assez cynique pour abdiquer en face de cette absurdité qu’essaient de nous faire avaler les bien pensants. J’ai hâte de prendre connaissance de la position de la CLASSÉ.
« Le confort de l’ignorance », voilà, vous avez tout dit ! On a le goût de s’instruire quand on se reconnaît ignorant. Mais qui ose s’avouer ignorant sous les yeux de tout ce beau monde qui vivent dans leur salon comme dans les pubs de Meuble Léon ou de Budweiser ? Je ne sais pas si vous avez remarqué mais il devient de plus en plus difficile de discuter avec quiconque sans qu’il ne vous balance aussitôt une idée toute faite ou bien son « opinion » personnelle (supposé le grandir d’en avoir une). Il s’agit d’une véritable dégradation du tissu humain, l’incapacité d’amorcer la moindre réflexion. Conséquence direct du pullulement des gérants d’estrades dans les radios grandes-gueules. Les gens prétendent savoir alors qu’en réalité ils croient. Ils croient l’animateur, le politicien, le blogueur, le chroniqueur qui fait la louange du dogme auquel ils adhèrent déjà aveuglément : gauche-droite, winner-looser, séparatiste-fédéraliste, le mal et le bien ; des concepts évidés pour la plupart. Le confort de l’ignorant c’est aussi le repos du croyant : « ils sont tous corrompus alors à quoi bon… » Le monde est fatigué ; moi je vous l’dit !
Bonjour,
Chacun a droit à son opinon.Qu`es-ce qu`il y a de constructif ton message ? Un peut comme sur celui que tu frappe!
Je regarde dans un autre angle tout ce qui ce passe,tu mettras le gouvernement que tu voudras,le personnage que tu voudras comme premier ministre,tu le lapideras ainsi en est celui qui n`accetera jamais l`ordre.
Nous avons une histoire et une culture qui nous porte,depuis plus de 500 ans nous avons éduqué nos enfants avec la violence,de frapper,les agressions de tout genre,incesse et violence verbale qui défoncerait un mur.Cela ce produit encore de nos jour a grand déploiement.
Nous arrvont dans une génération qu`on ne sait plus quoi faire avec nos jeunes,une peur,une honte culpabilisante qui nous dévore à nous effecer car on s`en veut collectivement inconsciemment d`avoir fait cela,donc ils deviennent des enfant roi.Il prenne plus de place qu`il peuvent suporter de responsabilité.Comme on ne voudra pas être sur la place des accusers,on se collera a eux,dans le même sens eux.
Nous restont de grand peureux émotif dans l`âme! Es-ce un simple employer dans une grosse compagnie prendra plus d place que la direction ? Si oui, l`anarchie est arriver et on va glisser dans la faillite.Qu`importe le gouvernement, dans une ordre constructive,le gouvernement (les parents on plus de visibilité pour orchestrer l`avancement du déroulement même s`il se produit des érreurs).Ses les enfants qui dirigent dans l`ensemble des foyers au Québec.Le sparent sont dépassé,on peur d`être accusé s`il montre un peut de sévérité dans une éducation.
Ce ne pas un enjeu personnel qui se produit,c`est un résultat de nos fracas non réglé du corps collectif.Au Québec c`est l`endroit au Canada qui se consome le plus de médicament,d`anti-dépresseur.La dépression c`est que je monte sur les autres de façon comme si c`était normal,en résumé … enfant Roi qui ne sont pas roi.
Pour moi cette enjeu est plus fondamentale que la surface de toujours et interminablement critiquer après un gros méchant.
Dans le respect des opinions !!
Yoakim Lasha
J’ai plus de 60 ans, mais quand je lis des textes comme celui-ci et les événements qui s’en inspirent, ça me ramène aux années de « Poèmes et Chants de la Résistance » à Québec. À l’époque, je lisais les Bourgault, Godin (Gérald) et compagnie dans Point de Mire et cela a forgé ma conscience politique et sociale. Il en est resté une empreinte indélébile. Bravo David (je me permets) pour ton inspiration et ta franchise. Il serait tellement plus facile d’être complaisant!
Je suis entièrement d’accord avec cette article… et me donne espoir, car je vois qu’il y a des journalistes qui ne sont pas manipulé et qui sont capable de donner leur opinion.
Merci beaucoup d’être la!
Les faibles d’esprits se laissent remplir comme des cruches par des jambons de la drette tels les Bouchard, Maurais, Dupont et autres pelleteux de marde des radio-poubelles. Ici à Québec dans le gros village à la Elvis Gratton (Grattonville) certains se tienent debout et sont nuancés. J’en connais! Mais j’en connais aussi d’autres, des frus de la drette qui aiment se faire remplir de marde. C’est tout ce qu’ils méritent ces langues brunes.
Mais pourquoi ne pas dire que les étudiants on fait perdre des millions au contribuable sans meme donner leurs offres?
Faudrais pas facher ces pauvres petits étudiants
Merci d’avoir si bien résumé ma pensée. Vous avez une bien plus belle plume que moi et ça fait du bien de lire un texte de cette nature provenant de Québec !!!
Je suis montréalais et je suis heureux de constater que des citoyens de la ville de Québec n’ embarquent pas dans cette supercherie médiatique du gouvernement Charest qui s’ enfonce de plus en plus dans la putasserie et la manipulation . Cette » fabrication du consentement » dont Noam Chomsky nous parle depuis des lustres dans ses ouvrages sur la propagande médiatique est encore utilisée a outrance par les petits gouvernements aux odeurs infectes comme celui du Parrain Charest !
Le plus effarant c’ est le nombre de citoyens qui embarquent a plein dans cette manipulation crasse en déchirant leurs chemises dans des spasmes émotionnelles inquétants . Je dit inquiétant car la puissance de l’hynoptiseur en chef , soit le Parrain de ce gouvernement pourri , semble atteindre des proportions dangereuses pour le Québec tout entier !
Vite claquons des doigts pour faire revenir les hynoptisés a la réalité , celle de la corruption étatisée !
Réjean… je viens de Montréal. J’habite à Québec depuis 4 ans et je te garanti que c’est à Québec que la population est la plus réceptive à la propagande de Charest. Ils ont même oublié pourquoi ils le détestait et maintenant ils préfèrent haïr GND et les étudiants. True Story
…voilà qui justifie amplement le mépris qu’ils entretiennent à notre égard et envers la démocratie……Bien dit David. Et pour cette raison j’irai cracher sur leurs tombes (merci Boris). Que ces étudiants poursuivent le bordel, et plus encore, dont 95% du ti-peuple ne peut même pas imaginer les vrais raisons d’être, homnibulé par leur TiVi, leur Minable-Vedettaria-Kétaine et leurs pousseux de puck millionnaire. J’oubliais leurs Charres. Le ti-peuple et son charre. D’une grande tristesse. Où êtes-vous Pierre F, Michel C, Gaston M, Jacques B, Léo F ? Nous sommes plus seuls que jamais. Comme Léo, depuis longtemps et jusqu’à ma mort, la vérité se tiendra dans mon froc et je les emmerde tous ces tordus de cette putasserie de démocratie. Dictature déguisée en fric. Ils auront finalement tout détruit, absolument tout et en peu de temps. C’était pourtant l’apocalypse il y a à peine 70 ans. Dommage. On y aura tous crû à cette égalité-fraternité-liberté un jour ou l’autre dans notre vie. Est-ce ainsi que les hommes vivent ? Et oui ! Faut croire que la connerie est inscrite dans nos gênes.
Vous donnez quelques arguments censés et je partage votre sentiment de révolte, mais le ton de votre texte m’est franchement déplaisant. J’y vois une condescendance mal placée.
Vous voyez, dans votre texte il y a les québécois cool qui hurlent dans la rue et les québécois caves qui sont bloqués dans le trafic. Or, c’est précisément le jeu du gouvernement que de présenter la lutte étudiante comme une lutte contre le contribuable. Horreur, seriez-vous en train de jouer au gouvernement ! Seriez-vous en train d’opposer une fermeture de gauche à la fermeture de la droite ?
Vous demandez au monde, aux dupés et aux autruches, de se réveiller et de se révolter. Vous maudissez leur bêtise, leur « moite tiédeur immobiliste ». Vous clamez, d’un côté, que le gouvernement est très malin dans ses démarches vicieuses et, de l’autre, que tout cela est bien évident (c’est un problème classique). Décidez vous : si le gouvernement est si habile dans sa manière d’assurer « la pérennité d’un système politique pourri » est-il vraiment justifié de faire la morale à l’habitant qui n’est pas tant indifférent et méchant que déjoué par un système bien rodé ?
Et le bon moyen de le convaincre le québécois de droite têtu, de s’en faire un allié, est-ce vraiment de lui reprocher sa bêtise ? On peut essayer de le convaincre qu’il n’aime pas la liberté (LA vérité selon vous), mais à quelle fin exactement ? Ne vaut-il pas mieux le convaincre d’aimer la liberté ? Oui, mais c’est plus dur…
Et pendant que vous vous subissez la « brûlure de la vérité », vous criez que personne ne hurle. Vous hurlez bien vous ? Vous faussez, à mon humble avis, mais vous hurlez, vous et beaucoup d’autres et plus fort que depuis bien longtemps. Bravo.
Mais voilà, s’il ne suffisait que d’hurler comme vous le faites et de déclamer la vérité du haut de ses grands chevaux pour que spontanément la justice triomphe, les choses n’en seraient pas là. Vous n’êtes pas le premier à l’essayer celle-là, malheureusement.
Guillaume R.
Un doctorant en philosophie politique, en grève.
Il y a maintenant deux jours, je manifestais. Ce qui m’a le plus frappé c’est l’air dépité de certains, le moral n’était pas au plus haut. Ça va faire 13 semaines qu’elle dure cette guerre, 13 semaines qu’on se bat. Merde! On a des cernes comme si on était en semaine d’examen depuis 3 mois consécutifs. Même la voix ne suit plus trop… j,en suis rendu a scander 1 fois sur 4 sinon je n’aurais plus de voix pour la manifestation du lendemain. Je me suis mis à penser en marchant. Je me suis dit merde ! contre quoi luttons-nous? contre Charest ? contre la sinistre ministre ? contre le gouvernement ? Non, eux ça fait longtemps qu’ils ont abdiqué, qu’ils se sont retirés du débat. On se bat présentement contre «l’opinion publique». Je mets ça entre guillemets parceque je n’y crois pas à cette expression valise qui veut tout et rien dire en même temps. En ce moment on se bat contre l’opinion de nos parents, de nos voisins. Contre celle des policiers, de nos grands-parents… peut-être même, selon votre âge, contre celle de vos enfants.
Lorsque la CLASSE à été exclu de la table des négociations il y a quelques jours… je me souviens des journalistes qui, étant arrivé à la conclusion que le gouvernement était de mauvaise fois dans ce dossier, se lancèrent dans une série d’hypothèse afin de savoir si oui ou non le gouvernement se servait de tout ça à des fins électoralistes et qu’il ne cherchait pas justement à laisser pourrir la situation. Je me suis alors souvenu d’un article que j’avais lu il n’y a pas si longtemps… c’est un article paru dans The Vancouver Sun daté du 4 avril dernier. On y décrit un concept dont j’avais déjà entendu parler, mais dont j’avais presque complètement oublié l’existence. Ca s’appel la wedge politic (j’ignore quelle serait la meilleure traduction, mais disons simplement qu’un wedge c’est littéralement un coin, comme celui qu’on utilise pour fendre le bois. Ce qui suit est une adaptation d’un court extrait du texte de PETER O’NEIL
La Wedge politic est une stratégie ou une attitude comportementale d’un politicien, d’un parti politique, ou d’un groupe d’intérêts qui vise a obtenir un effet décisif sur un opposant politique ou sur l’électorat, plus précisément en mettant l’emphase sur un sujet qui polarise l’opinion publique autour d’une question raciale, régional, démographique, etc. Les parties politiques du monde occidental on de plus en plus recours à cette tactique sournoise et malsaine made in USA la wedge politic. Cette stratégie est généralement utilisée dans l’optique de diviser pour mieux régné. La plupart du temps elle est employée par ceux qui réalisent que leur capital de sympathie n’est pas aussi élevé qu’ils auraient souhaité et que ce même capital de sympathie a peu de chance d’aller en s’améliorant. Tout ce qui reste à faire à ce moment-là c’est de détruire ton opposant et essayer de retenir les électeurs à la maison le jour des élections.
Brutaliser son opposant ou le démoniser ça n’a rien de neuf… c’est comme ça depuis des temps immémoriaux.
Le problème de cette stratégie, de cette tactique politique c’est qu’à partir du moment ou vous commencé à insulter votre adversaire, à partir du moment ou vous commencé à dénigrer toute opposition à partir de ce moment-là vous enlevez à cet opposant la sont rôle d’acteur légitime dans le système. Dans le cas présent, côté dénigrement, nous avons eu droit à la totale nous les étudiants: gaugauche, enfant-rois, une minorité de chialeux gâtés pourris, nombrilistes, hipster, casseurs, communistes. En agissant de la sorte, en essayant de nous retirer notre rôle d’acteur légitime dans le système c’est l’ensemble du système parlementaire qui est discrédité.
La prochaine étape consiste pour nous à reconquérir le peuple, reconquérir le coeur de nos parents, de nos voisins, celui des policiers. Avec le printemps érable j’espère bien que le wedge, le coin, va frapper un ostie gros noeud dans l’érable venant ainsi mettre fin à la sale guerre.
Je suis tout a fait d’accord avec toi David. En fait quel est le model democratique que nous voulons pour l’avenir? Avec tous les moyens existant, nous avons la possiblite d’etablir une veritable democratie. j’ecoutais pas plus tard qu’aujourd’hui qu’il y une etude qui a portee sur les raisons que les gens sont desabuses des dirigents politiques. Un fait que tous savent, est que nous voulons plus de transparence. Nous voulons etre implique dans les discutions. Nous sommes beaucoup plus avertis politiquement que nous ne l’avions jamais ete dans tous les siecles avant le notre. Les medias alternatifs ont pour leur part une certaine responsabilite. En fait nous avons tous la responsabilite a denoncer la corruption, a prendre part a la justice sociale. Effectivement, lorsque j’entands M. Charest que nous devons tous faire notre part, qu’ils ont prit vingt ans pour defricher le financement des universites. Vraiment sur quoi ont ils travailles? Qu’est ce qu’il y a en place maintenant pour reduire les extravagances des recteurs, les publicites. Pourquoi ne pas augmenter la recherche et developpement dans les cegep et universite et garder une redevance des decouvertes pour les reinjecter dans les cegeps et universites.
En simple, ca sert a rien de « bacher » qui que ce soit. Il faut juste trouver des solutions. A plusieurs, nous devrions y arriver. Pourquoi laisser a un groupe d’elite, colegial, universitaire et gouvernemental la charge de la solution.
Nous avons tous nos idees, partagez les donc. Le gros bon sens c’est ca a mon avis.
David,
T’es en feu. Bien véhiculé. Si seulement la « masse » pouvait lire / comprendre ce que tu esposes.
Monsieur Desjardins,
J’ai toujours dit à mes élèves qu’ils avaient la chance d’avoir des profs avec des personnalités différentes. Ainsi, ils profitent de plusieurs points de vue sur un même sujet et surtout ils sont témoins d’une variété de comportements et d’attitudes qui leur permet de développer leurs propres modèles. Il en va de même pour les moyens d’expression.
Si je ne manifeste pas, « que je ne crie pas », c’est peut-être que j’ai choisi de réagir autrement: défendre les causes en lesquelles je crois, oui, mais avec un public plus restreint. Oui, la manif. mais, oui aussi, l’éducation par le débat suscité par la radio-poubelle commentée dans une salle d’attente, dans l’auto avec des amis qui n’écoutent qu’elle, ou avec la famille.
Quand le monde « hurle » des commentaires Internet comme je le fais présentement, il me semble que cela ne donne pas grand-chose à part satisfaire le chroniqueur qui compte le nombre de réactions qu’il a de plus que son ou sa collègue.
Bravo et merci à vous monsieur Desjardins pour votre humanisme et votre lucidité… Votre éloquence, au service du bien commun offre un magnifique contrepoids à une certaine résignation voir à une résignation certaine…
Merci.
Permettez-moi de reproduire ici un commentaire que j’ai publié à l’origine en réaction au billet de votre consoeur Josée Leguault, intitulé « un 50 sous de trop »,un commentaire qui rejoins un peu votre écoeurement et qui souligne la brutalité avec laquelle nous traitons nos enfants…
En passant, l’autobus du RTC me fait penser à ce VUS de la SQ vu à Victo hier roulant vers les casseurs quitte à les écrabouiller… et ce à moins d’une semaine de ce chauffeur de taxi montréalais accusé d’avoir utilisé son véhicule comme arme…
Voici le commentaire en question,
objecteur conscient
Je vis dans une pseudo-démocratie où les gendarmes tapent allègrement sur des civils désarmés, sans aucun discernement et sans aucune discrimination.
Avec leur arsenal de grenades assourdissantes, de gazs lacrymogènes, de poivre et de matraques. Avec leur combinaisons en kevlar, leurs casques à visière, leurs boucliers et leur bel esprit de corps… ces braves patrouilleurs de l’empire entraînés aux situations difficiles, si bien, qu’on les a même déjà vu en provoquer… affrontent qui au juste?
En grande majorité, leurs adversaires sont des jeunes femmes et des jeunes hommes de conviction et d’idée. Pas des soldats de métier ou des émeutiers chevronnés.
Il y a quelques années, ces jeunes là étaient rivés à Watatatow et écoutaient du Backstreet Boys, ce ne sont pas des criminels, ce sont nos enfants, notre avenir.
Tsé le petit gars qui passait le journal dans le temps du référendum de 1995, il a grandi et il étudie en sciences sociales à l’UQUAM.
La petite voisine, si adorable, d’il y a quelques années, tsé celle qui s’arrêtait chez vous à l’Halloween, ben elle est à Polytechnique maintenant, elle aspire à être ingénieure…
Eh bien, ce sont eux qui sont dans la rue, ce sont eux sur qui on frappe, ce sont eux qui se font ramasser par des flics entraînés et rompus au contrôle des foules.
Honnêtement, ils démontrent plus de guts que n’en ont démontré leurs aînés.. Coudonc çé tu pour ça qu’on veut leur défoncer le crâne???
Écoeurés par nos propres renoncements on veut les briser, les casser pour de bon?
Pis après ça on pourra écouter le hockey tranquille, pas achalé.
En sommes-nous là?
J’espère que non.
J’espère qu’ils et elles ne lâcheront pas.
J’espère qu’ils ne diront pas « à la prochaine fois »,
J’espère surtout qu’il y en ait pas un ou une qui se fasse tuer…
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« …si cette génération peut finir par retourner en classe et finir ses études, j’ai hâte qu’elle arrive au pouvoir! » Sophie Bissonnette, réalisatrice.
Oh là ! Faut pas idéaliser. Pensez que la génération qui est actuellement au pouvoir a aussi fait son combat contre l’hyper conservatisme des années 50. Ça s’appelait la contreculture. Et puis l’œuf de la poule donne toujours des poules, pas des demi-dieux. Non, quand on est con, on est con ! Y a pas de génération pour ça.
Mais c’est bien sûr! Une personne en faveur de la hausse ne peut être que la victime d’un quelconque désordre mental.
On ne voudrait tout de même pas se mettre à supposer que les gens on pût choisir sciemment de supporter une certain position en vertu du libre exercice de leur faculté de raison. Si tel était le cas, on se verrait dans l’obligation de développer un argumentaire pour les convaincre du contraire et, si on peut s’en dispenser, on se sera sauvé d’avoir à faire énormément d’effort. À quoi bon développer un rationnel pour le présenter à des gens qui sont fous? Aussi bien se concentrer sur le développement d’un « rapport de force ». La force, c’est toujours bien compris par les cinglé.
La maladie mentale: la seule explication (certainement la plus commode).
La lutte des classes ça existe encore. Au Québec, on ne paie pas pour les études primaires, secondaires ou collégiales mais on paie pour les études universitaires. Comme si la présence de professionnels dans une société était un luxe ou un privilège. Nous entretenons encore beaucoup de préjugés et de méfiance envers les intellectuels et le gens instruits. Oui ils ont des salaires plus élevés mais ils sont davantage imposés. Au temps de la Rome antique, ceux qui savaient compter étaient utilisés comme percepteurs pour l’empereur. Les temps ont changé mais nous gardons cette méfiance envers les pouvoirs, car effectivement, savoir c’est pouvoir. Faut dire également que certains professionnels nous donnent raison de nous méfier…
Très cher chef du Coconut. Ceux dont je parle, ce ne sont pas ceux qui sont en faveur de la hausse. Ce sont ceux qui laissent leur mépris pour les étudiants les aveugler au point de ne plus voir le tort qu’a fait ce même gouvernement jusqu’à maintenant. Ce sont ceux qui disent: pour une fois, ils se tiennent debout, je vais voter pour eux. Ce sont ceux qui ne voient pas la game qui se trame derrière cette lutte qui est en fait un combat pour obtenir la faveur de l’opinion publique.
« La population souffre du syndrome de Stockholm, disais-je. Elle crache au visage de ceux qui défont ses chaînes pour lui montrer ce qui se passe à l’extérieur de la caverne. »
Si le billet n’est à propos que d’une sous classe de la population, alors j’ai bien du mal à le voir puisque l’on parle de « la » population. De même, s’il ne concerne qu’une sous-classe de ceux qui sont en faveur de la hausse, j’ai non seulement de la difficulté à le voir, mais je me demande en plus qu’est-ce qui distingue un opposant idéologique sensé d’un individu frappé du syndrome de Stockholm. J’ai bien peur qu’un tel diagnostique ne surgisse que lorsque l’on se retrouvera à cours d’arguments, ce qui est bien commode.
« Si je n’ai pu te convaincre, c’est que tu dois être fou. »
Bonjour permettez moi de vous félicité monsieur
pour cette article , j’espère qu’elle permettra a plusieurs de ce réveiller bonne journée
Il y a quelque temps vous avez publié un premier avis sur le boycot étudiant. Le point de vue était sensé et prudent. Vous espériez que les leaders ne mènen pas la cohorte vers un précipice avec raison.
Or, je vous relis un peu plus tard et je ne vous reconnais plus: le gouvernement actuel et la société dans laquelle nous vivons deviennent les Ennemis!
S’il vous plait, attention au mépris et au cynisme! Notre système n’est pas parfait mais où, dans le monde de la réalité, souhaiteriez-vous vivre?
Mr Coconut, vous ne voyez que ce que vous voulez bien. Je ne dis pas que ceux qui sont en faveur de la hausse sont fous. Je ne dis pas non plus que ceux qui en ont contre les étudiants, dans l’absolu, sont dingues. Par contre, je trouve curieux qu’un gouvernement duquel émane des odeurs de corruption et qui montre d’importants signes de fatigue devienne soudainement populaire auprès de la population simplement parce qu’il joue dur (et très mal, mais c’est une autre histoire) dans ce conflit impopulaire. Bref, celui qu’on considérait il y a encore quelques jours comme un gouvernement fini qui tire le Québec vers le bas devient soudainement notre sauveur. Ce gouvernement dont le système de financement semble pour le moins douteux, et qui donc a pris la démocratie en otage, devient soudainement notre ami. C’est peut-être pas de la folie. Mais c’est pas nécessairement sensé non plus.
Petite politique minable qui fonctionne à merveille. Vous trouvez ça réjouissant, vous? Autrement, concernant la citation que vous mettez en exergue, rien de bien nouveau ici. Nous sommes tous à la fois libres et à la fois plus ou moins prisionniers d’un certain système. Il y aura toujours une majorité pour refuser de se faire dire qu’il y a des trucs pourris dans notre mode de vie passablement individualiste et qui viendra cracher à la gueule de ceux qui lui montre, sous prétexte qu’ils ne sont pas mieux, qu’ils vivent avec des subventions, qu’ils sont des hypocrites, ou je ne sais quoi encore. Je préfère l’inconfort de la conscience du monde, avec ses qualités et défauts -et le degré nécessaire de schizophrénie pour fonctionner là dedans- à une acceptation aveugle d’un système, quel qu’il soit.