Foi architecturale
L’écho des Cantons

Foi architecturale

Chaque fois que je reviens de vacances, une certaine constance s'observe. Par exemple…

1- Ma boîte de courriels déborde.

2- J'ai une envie folle de m'ouvrir un petit resto, café ou bistro, car j'en ai fréquenté de trop chouettes dans les Vieux Pays, mais ma copine me rappelle à l'ordre en me disant que je ferais un piètre restaurateur (et elle a bel et bien raison). De plus, elle me souligne que copier-coller un concept, tout aussi génial soit-il, n'est pas un gage de succès (d'ailleurs, je vous invite à lire dans la section Voir la vie de ce journal un article sur la quasi-nécessité d'une formation adéquate avant de se lancer en restauration). Là-dessus également, je ne peux pas la contredire… et c'est très frustrant tout ça.

3- Je trouve que l'architecture manque de bagou dans les Cantons-de-l'Est. En Europe, au cour même des jolies vieilleries qui s'entassent, les architectes réussissent à concevoir des oasis de modernité que je trouve fascinantes et apaisantes à la fois. Les lignes sont sobres et les matériaux nobles (pour ne pas que ça jure), mais une salutaire audace est omniprésente. Pour expliquer ce décalage, je ne lance pas la pierre à nos architectes, mais aux grands argentiers (du public ou du privé) qui préfèrent «garder ça simple» parce que «ça fait la job»… un peu comme une bouffe au McDo peut servir de repas.

Deux exemples à suivre

Comme si le destin cherchait à me contredire, je suis tombé sur un courriel intéressant en faisant le ménage de mon virtuel courrier. Lors de la 26e remise des Prix d'excellence en architecture, deux projets en Estrie furent récompensés. Après avoir consulté le communiqué de presse et les quelques photos à l'appui, j'ai dû me raviser: les Cantons-de-l'Est ont aussi leurs oasis architecturales.

Le Premier Prix du jury dans la catégorie Bâtiments résidentiels de type unifamilial est allé à une maison qui se nomme La Cornette, située dans le canton de Cleveland et conçue par YH2, Yiacouvakis Hamelin, architectes. Juste la photo me donne le goût de sortir mon coffre à outils et de me construire un nouveau chez-moi… mais je me ravise, car je serais bien pire entrepreneur que restaurateur. Croyez-moi.

L'autre projet estrien lauréat a reçu le Deuxième Prix du jury pour les Bâtiments résidentiels – ensemble d'habitations, et il s'agit de l'unité de vie des filles de la Charité du Sacré-Cour de Jésus situé rue Bowen Sud à Sherbrooke (l'été, on peut admirer les magnifiques jardins de l'endroit en roulant sur la Galt, du pont qui chevauche la rivière Saint-François). La firme acdf*, Allaire Courchesne Dupuis Frappier architectes, est derrière ce projet.

C'est à donner la foi, ce truc. Que des religieuses aient plus de goût et de panache que notre milieu des affaires, ça me sidère. Il ne nous reste plus qu'à souhaiter qu'ils seront plusieurs à suivre l'exemple, telle l'étoile de Bethléem. Amen.