Gilles Duceppe rentré dans ses terres, Pauline Marois peut envisager un conseil national passablement tranquille.
En récompense pour avoir «gagné» la guerre de six jours livrée entre elle et l’ex-chef bloquiste par médias et lieutenants respectifs interposés, Mme Marois fut inondée d’éloges.
Même si tous les chefs de partis doivent un jour affronter des adversaires intérieurs et extérieurs, elle fut sacrée la résiliente des résilientes, la guerrière des guerrières.
Mais si on faisait un peu plus d’analyse et un peu moins de «human interest», comme disait Michel Chartrand, on comprendrait ceci. Si elle a gagné, c’est en partie grâce aux ambitieux qui voudraient bien prendre sa place un jour et qui, voyant la tête de M. Duceppe sortir de l’eau, ont préféré appuyer la chef péquiste pour mieux bloquer le chemin à l’ex-chef bloquiste. Sans compter une partie du caucus péquiste nettement plus anti-Duceppe que pro-Marois.
On verrait aussi à quel point tout ce spectacle ressemble à une victoire à la Pyrrhus. Une victoire obtenue au prix de dissensions accrues sous un vernis d’unité de façade. Une victoire qui pourrait mal finir le soir de l’élection.
Car «règlement de comptes» il y a eu avec M. Duceppe de la part de ceux qui ont coulé à La Presse des allégations d’usage «douteux» de fonds publics lorsqu’il était chef du Bloc. Et ce, à une semaine du conseil national du PQ.
Ce coulage vient-il d’un clan ou l’autre de la «famille» souverainiste? L’hypothèse est plausible. S’ajoutant aux multiples coups fourrés publics, il risque pourtant de profiter à terme à la CAQ et au PLQ.
Car si la valse des sondages fera des steppettes dans toutes les directions dans les prochains mois, la tendance lourde depuis plus d’un an est ce qu’elle est.
Hormis quelques pointes, à moins d’un revirement majeur, le PQ n’est plus perçu comme l’alternative au gouvernement Charest. Et pour une bonne part des 40% d’électeurs souverainistes, ni comme un véhicule déterminé à agir pour l’avancement de son option.
Pourtant, ce problème de fond ne date pas d’hier. Bernard Landry admoneste aujourd’hui Pauline Marois pour sa «gouvernance souverainiste» trop floue, trop hésitante. Or, il a versé dans les mêmes travers lorsqu’il était premier ministre.
Ce ne fut qu’une fois relégué à l’opposition et voyant son leadership contesté par Pauline Marois et François Legault, qu’il poussa pour un nouveau programme plus «pressé» côté référendum. Ce programme, son successeur André Boisclair le porterait ensuite, mais à son corps défendant et sans la moindre crédibilité pour le faire.
Puis vint la «gouvernance souverainiste» de Mme Marois – une approche autonomiste basée sur le rapatriement de quelques pouvoirs d’Ottawa et une offensive identitaire pouvant se faire avec ou sans souveraineté. D’où le divorce politique de l’an dernier entre Mme Marois et Jacques Parizeau. D’où les démissions des Beaudoin, Lapointe, Curzi et Aussant. D’où les espoirs de certains, fondés ou non, que M. Duceppe aurait fait autrement.
Pour tout dire, le flou flotte depuis Lucien Bouchard. Une fois devenu PM en 1996, il décida de ne plus bouger sur la souveraineté sans que de mystérieuses «conditions gagnantes» n’apparaissent. Depuis, ses successeurs ont fait dans le même flou artistique.
Si les caquistes, libéraux, sondeurs et certains éditorialistes peuvent ânonner ad nauseam que les Québécois ne veulent plus entendre parler de la question nationale, c’est au moins en partie parce que le PQ lui-même ne ressort sa propre option que lorsque son chef se sent menacé dans ses propres rangs.
Au fil des ans, le PQ s’est amputé de sa raison d’être. Depuis, il n’a cessé de perdre des votes.
2012 sera une année électorale. Or, une fois Gilles Duceppe écarté, que fera la chef péquiste de sa «victoire»? Le nouveau comité sur la souveraineté qu’elle vient juste d’annoncer sera-t-il solide ou un «hochet à militants», comme dirait M. Parizeau?
Mme Marois va-t-elle s’accrocher à sa gouvernance souverainiste? Si oui, elle peinera à rallier une partie des mécontents dans ses rangs et dans un électorat qui, contrairement à ce qu’on entend, n’est pas un monolithe sur cette question.
En 2009, aux funérailles de Pierre Falardeau, son fils Jules s’était adressé au PQ et au Bloc en ces mots: «Vous étiez censés être notre levier vers l’indépendance; si vous ne le faites pas, vous n’avez aucune raison d’exister. Vous devez regagner la confiance des Québécois.»
Le 2 mai 2011, un des deux partis tombait déjà.
Pourquoi la «gouvernance souverainiste» trop floue, trop hésitante ?
Si la souveraineté était si attirante, L’ON de M. Aussant, qui place la séparation en haut de ses priorités avec l’accord du couple Parizeau-Lapointe « Mme Lapointe en est même membre » serait pas mal plus qu’à 2 %, dans les sondages, comme le PI qui colle autour de moins de un quart de 1 %. Québec solidaire est arrivé à près de 10 % à cause des gauchistes qui ont fait le plein de ses votes, dans les sondages plus que pour la raison de la séparation du Québec du Canada.
En attendant de pouvoir risquer un troisième référendum, sans trop de danger de le perdre, faut bien qu’un parti souverainiste, gouverne en souverainiste. Il ne peut pas se contenter de tenter de pousser les Québécois vers la séparation en parlant de la chose pendant un an, jour et nuit, incluant les fins de semaine.
Mme Marois va bien finir, comme M. Layton, à débloquer dans la faveur publique, d’ici la prochaine élection générale.
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Ils me font rire nos péquistes qui se frottent les mains en croyant que les problèmes sont derrières eux, comme si avoir éloigné Duceppe du PQ donnerait aux citoyens du Québec une nouvelle vision positive de Pauline Marois. Les petits pas que le PQ aura fait les dernières semaines n’ont rien à voir avec Pauline mais plutôt avec les quelques gaffes de la CAQ a Legault. Et encore, les derniers sondages renvoient Pauline Marois à la troisième place derrière un John James Charest dont la grande majorité des francophones sont incapable de voir même en peinture.
Je suis convaincu que le coulage de l’affaire Duceppe (un pétard mouillé probablement) est le fruit de l’ancien entourage de Duceppe au Bloc avec probablement la bénédiction de madame intégrité elle-même Pauline Marois ! La même qui aura fait tout sont possible pour faire mal paraître Landry quand elle voulait être Vizir a la place du Vizir , une obsession chez-elle . Les jours suivant le coulage n’y a t’il pas eu une rencontre très sympathique entre Marois et Paillé ???
Le problème du PQ est double tant qu’a moi. La gouvernance souverainiste est en grande partie le rapport Allaire à la sauce Marois ! L’ADQ avant sa mort était devenue un parti de droite fédéraliste et conservateur et l’idéologie d’un Québec Libre dans un Canada Uni s’est retrouvée au PQ tout simplement. Voila pour le second problème.
Le PREMIER problème et le plus important est et demeure la personnalité et l’attitude de Pauline Marois. Avec un autre chef plus populaire et plus aimé dans la population le PQ pourrait se concentrer sur une possible modification du programme. Avec Pauline Marois le véhicule péquiste doit d’abord changer les freins et la direction avant de vouloir prendre la route et faire du millage de plus.
Si 60% de francophones ont appuyés le oui en 1995 au Québec dans ce référendum, la proportion de francophones pour le oui n’a pas atteint 67 ou 70% en faveur d’un pays comme il aurait dû. C’est à partir de ces chiffres en partie que l’on peut avoir une idée du comment le PQ s’est braqué sur la question nationale en 1996 et après en dehors du phénomène d’une pratique du pouvoir pour le pouvoir dans l’habitude entre 1996 et 2003.
Les dirigeants péquistes d’alors dont L.Bouchard n’ont pas crus comment relancer la souveraineté. La politique de notables l’a l’emporté au PQ en rapport direct avec Lucien Bouchard qui en est un comme elle l’emporté dans la province de Québec de 1867 la confédération jusqu’à aujourd’hui. De révolution au Québec jamais il n’en fut question depuis 1838, tranquille oui, une révolution par la souveraineté-association à la limite mais autrement non.
De révolution pour les libéraux non, une révolution nationale pour les unionistes d’hier, pour maintenant les caquistes-conservateurs non.
Le peuple lui même par l’effet d’un catholicisme endurci et revanchard marqué par la révolution française anti cléricale s’est fait laver le cerveau par ses curés sur le danger des révolutions. Les notables Canadiens français eux mêmes majoritairement croyants ont entretenu la candeur, l’acceptation de l’ordre établi dans le peuple québécois de 1867 à 1960. Jusqu’à aujourd’hui, cette tradition s’est maintenue dans la fondation directe du PQ qui s’est démarqué contre un RIN jugé trop radical par R.Lévesque et de fait par la majorité des élites de 1964-1968.
Et si le Québec d’aujourd’hui par sa pratique et ses mentalités n’était que l’expression d’une continuité dominante depuis 1867 quant à son acceptation passive pour un statut de réserve provinciale pour les francophones octroyé par un gouvernement fédéral sous influence britannique au moment de la confédération? La mythologie des deux peuples fondateurs a rassuré le catholicisme et les notables afin d’asseoir leur pouvoir sur la population qui a surtout réagi devant ce mensonge politique en immigrant en masse pour la Nouvelle Angleterre à la fin du 19ème siècle. Et si à part cette immigration, le seul sursaut collectif qui s’est manifesté l’a été entre essentiellement 1960 et 1980 et depuis peu de choses ont été marquantes à part la période Meech 1989-1995.
En lisant cet article, le lecteur subjectif que je suis en pense cela. Le conservatisme domine majoritairement toutes les nations, toutes les sociétés. La civilisation du progrès qui a réinventé la démocratie, développé la science, fait croire à l’histoire a elle même engendré des sociétés conservatrices et conformistes. Le Québec est dans cette optique.
Ce texte est pessimiste et l’est de facto sur l’avenir événementiel du PQ sous Marois.
Intéressant comme analyse… Mais il est aussi à tenir compte que la défaite du oui en ’95 peut aussi être attribuée au manque d’éthisme du fédéral. On a joué avec quelqu’un qui outrepassait les règles. Et maintenant, on se laisse remplir par les tenants des tannés du discours souverainiste.
Il reste que de chanter les louanges d’un projet sans jamais le définir pour démontrer les gains possibles autant dans l’argent que dans l’efficacité, n’a pas l’heure de rassurer les gens. Nous sommes dans une société conformiste qui ne bouge qu’avec des certitudes ou à tout le moins des quasi-certitudes. L’Indépendance se doit d’être rassembleuse, et pour se faire on doit décrier les tares du système actuel. Mais aussi dire vraiment ce qu’on veut faire pour améliorer les choses, et qu’on ne peut faire dans l’organisation actuelle.
Que Pauline Marois ait remporté une «victoire à la Pyrrhus» me paraît d’une correspondance ne collant que très accessoirement à la réalité des faits…
Néanmoins, le rapprochement évoqué exprime bien la perception que pourront avoir certains de l’affrontement et expliquera aussi cette odeur fétide de putréfaction qui persiste à stagner dans le fond de l’air.
Mais quelques mots concernant ce Pyrrhus (-319 à -272). Il était un parent éloigné d’Alexandre le Grand. Il est qualifié de meilleur général grec de son temps mais, par contre, d’homme politique médiocre ! Une fâcheuse propension à l’hésitation, à la tergiversation, semblerait-il…
Ce qui lui a valu cette expression de «victoire à la Pyrrhus» vient du fait que celui-ci ne faisait pas dans la dentelle, que ses victoires étaient très sanglantes. Un boucher, dirait-on aujourd’hui. Et, à cet égard, l’analogie avec Mme Marois ne tient plus.
Celle-ci est… hum… plus raffinée, je dirais. Plutôt que la hache toute dégoulinante, je l’imagine davantage maniant discrètement la petite fiole. Si besoin est, bien sûr.
Enfin, je termine en notant que la seule échappatoire vraisemblable relativement à l’autrement inévitable reconduction des Libéraux au pouvoir, ou à leur remplacement par les Caquistes, pourrait bien se trouver dans le concept tant décrié et à l’origine de tous les déchirements dans les rangs souverainistes : le concept de «gouvernance souverainiste».
Une approche beaucoup plus rassembleuse et susceptible de rallier une bonne part de l’électorat modéré (et quelque peu progressiste). Celles et ceux ne voulant ni des Libéraux, ni des Caquistes, ni des Indépendantistes-point-final.
La partie n’est pas terminée encore pour Pauline Marois.
Les véritable séparatistes pressés vont se sentir piégés à la prochaine élection parce que leur objectif de séparer le Québec du Canada n’est pas assez populaire. Ils devront penser à voter pour un parti déterminé mais qui ne décolle pas à 2 %, à cause de son option directe et qui se veut rapide de séparation comme le couple Parizeau-Lapointe le souhaite « Mme Lapointe détient même sa carte de membre de l’ON » ou voter Québec solidaire, qui tourne autour de 10 %,, trop à gauche pour le Québécois moyen ou voter, pour espérer gagner, pour le PQ qui souhaite gouverner de façon souverainiste, en attendant de meilleurs jours et en cherchant, probablement, une autre solution, une alternative plus rassembleuse, à la simple séparation « la souveraineté sans association avec le Canada ».
Dans l’état actuel des choses, LA solution la plus rassembleuse pour un nationaliste fédéraliste et souverainiste et, un séparatiste, est le PQ. Les plus solides fédéralistes canadiens dont la majorité anglophone, ne voudront pas voter pour la CAQ mais pour un parti carrément fédéraliste, le PLQ de M. Charest.
« parce que leur objectif de séparer le Québec du Canada n’est pas assez populaire. »
Ce qui est curieux avec cet argument, c’est que cela fait un bout que la souveraineté est plus populaire que le PQ.
Je crois que madame Marois vient de donner un sérieux coup dans la « culture des égos » du mouvement souverainiste.
Monsieur Landry qui veut bien se faire voir comme homme d’État a lamentablement échoué comme chef de parti. Il avait remplacé comme premier ministre L.Bouchard qui avait démissionné, mais n’a pu gagner l’élection suivante parce que battu par JJCharest qui lui est premier ministre depuis 2003. J’espère que maintenant il va laissé madame Marois diriger le PQ, pour une bonne raison: c’est que démocratiquement les membres de ce parti l’ont confirmée dans cette tache.
Ceci dit il y a un autre point qui devient important c’est que JJCharest peut déclarer des élections en tout temps. Son flair lui fera décider de la date.
Qui pensez-vous peut tenir devant Charest dans un combat des chefs? À mon avis, certainement pas Legault. Ni Aussant qui obtient 2% des votes souverainistes et qui va se faire planter par Charest par manque total d’expérience dans ce genre d’exercice. Ni le QS qui impose des conditions avant de penser à l’indépendance avec 7 à 8% des intentions de vote. NI le PI avec 1% de popularité dont les gens ne se rappellent pas du nom du chef.
Osons espérer que le monde souverainiste du Québec aura un peu de pragmatisme et s’allieront derrière madame Marois car elle et la seule qui peut tenir devant Charest dans une élection générale.
C’est très sérieux ce que nous sommes en train de vivre au Québec à cause de la CRISE mais aussi à cause du CRIME celui-la organisé.
Les méchants séparatistes québecois ne sont plus si »méchant » que ça! Ils se sont fait dégriffés pattes par pattes à chaques référendums. Maintenant qu’Harper a eu son gouvernement majoritaire sans avoir besoin des votes du Québec .(Votes remplacés par ceux des groupes religieux et ethniques).Ce n’est pas un parti québécois émasculé de son option principal par « une gouvernance souverainiste »qui va réussir à rapatrier des pouvoirs et meme à les négocier. Mme Marois trop aveuglée par la prise du pouvoir pour le pouvoir, ne semble pas intéressée par cet aspect important des choses. Donc, aux prochaines élections, attendons nous malheureusement à une prise du pouvoir d’un parti assi le c…entre deux chaises à l’image du Québec d’aujourd’hui. On a les gouvernements qu’on mérite!
Tout le monde ici sait que je ne suis pas souverainiste… et celles et ceux qui l’ignoraient encore se trouvent à présent renseignés. Ce qui ne signifie par contre aucunement que je serais un fédéraliste enthousiaste et inconditionnel, pleinement satisfait de notre arrangement constitutionnel canadien du moment. Du tout.
Mais pour diverses raisons, que j’ai très (ou trop…) souvent expliquées, j’estime qu’une éventuelle souveraineté québécoise ne saurait non seulement livrer la «marchandise» espérée par les enthousiastes de la «Cause» mais, qu’au contraire, notre langue française risquerait fort d’en pâtir.
Le Canada actuel est loin d’être idéal, et plusieurs sinon une majorité de nos compatriotes canadiens anglophones se foutent totalement de la francophonie, que celle-ci soit du Québec, de l’Ontario ou de quelques vaillantes poches de résistance dispersées çà et là sur le territoire entre le Pacifique et l’Atlantique.
Néanmoins, malgré l’indifférence quasi-générale à l’égard du français, notre lien canadien est paradoxalement favorable au maintien de notre langue. Dans un contexte d’indépendance, de chacun-pour-soi, le Québec n’aurait d’autre choix que de faire des compromis et d’accorder des passe-droits à ces investisseurs courtisés dans le but de faire tourner à bon régime notre économie. Cette économie qui permet de financer tout ce à quoi nous nous sommes depuis des années habitués. La langue française, sa défense, passerait alors à l’arrière-plan.
Mais je m’égare… je me suis bien éloigné de ce que j’allais vous raconter…
Donc, voici : à mon avis, le concept décrié de «gouvernance souverainiste» n’est nullement nuisible à la «Cause» de la souveraineté. Je dirais presque que ce concept de «gouvernance souverainiste» s’avère de fait une approche pouvant mener à une certaine «accoutumance».
Y ayant goûté, la population pourrait bien développer un appétit pour des pouvoirs accrus. Et – qui sait ? – un jour vouloir appuyer en majorité l’idée d’une souveraineté québécoise.
La «gouvernance souverainiste» mène beaucoup plus sûrement à une éventuelle souveraineté que toute approche de type inflexible et butée.
Mais, malgré que le talon d’Achille fédéraliste québécois courrait un grand risque en cas de «gouvernance souverainiste», trop de militants pour la «Cause» – et surtout les plus fervents – ne se rendent pas du tout compte qu’ils laissent la proie pour l’ombre lorsqu’il rejettent avec humeur le concept. Tant pis pour eux.
Et tant mieux pour notre langue française…
« Dans un contexte d’indépendance, de chacun-pour-soi, le Québec n’aurait d’autre choix que de faire des compromis et d’accorder des passe-droits à ces investisseurs courtisés dans le but de faire tourner à bon régime notre économie. »
Mais c’est déjà le cas et à assez grande échelle merci.. (Et en passant, plus de 90% des « investissements » étrangers ne font pas rouler l’économie, n’étant que des rachats d’entreprises déjà existantes. En fait, ces « investissements » nous coûtent presque toujours des emplois et des abandons de projets (jugés moins payants à court terme) parce que les investisseurs veulent amortir leur placement le plus rapidement possible. C’est court un trimestre).
Par contre, si le Québec devient indépendant, les immigrants seront, en toute connaissance de cause, qu’ils viennent dans un pays francophone et non dans un pays anglo-saxon avec une minorité francophone. C’est peu, mais c’est déjà un début.
Suer la « gouvernance souverainiste »: Ce que vous expliquez est probablement le pari qu’on fait ses concepteurs et défenseurs. Mais il convient d’en voir aussi les pièges.
Ainsi, prétendra gouverner comme une nation souveraine sans l’être vraiment peut laisser croire que, finalement, on n’a plus besoin de la souveraineté (un peu comme la loi 101 a laissé croire que le « combat » pour la défense de la langue française était « gagné » et qu’on pouvait impunément baisser les bras et laisser agir « le marché »).
L’autre risque est qu’il n’est pas dit qu’un PQ au pouvoir va nécessairement mettre beaucoup d’énergie sur le rapatriement des pouvoirs (sûrement quelques uns, assez évidents, mais tous les pouvoirs importants ???). Quand on s’enferme dans une volonté « d’efficacité stratégique » à court terme, on se lie souvent les mains. Ainsi la question référendaire (simple mandat de négocier avec futur référendum pour accepter ou non le résultat) de 1980 semblait donner les garanties de ralliement de la population. Mais l’électorat n’a pas voter sur ce mandat de négociation, mais bel et bien sur la souveraineté (ce qui aurait sembler évident pour les « stratèges »). Alors même que les partisans du « Oui » s’étaient enfermer à minimiser l’impact d’un « Oui » (simple mandat de négocier) au lieu d’expliquer les tenants et aboutissants de la souveraineté.
Et le fait d’avoir lié souveraineté et association condamnait le « Oui » à subir un échec parce que la Canada avait beau jeu de dire qu’il ne voudrait jamais d’association, donc que le projet était caduque.
C’est un peu ce genre de pièges que contient la « gouvernance souverainiste ».
En plus d’être relativement inefficace: On va perdre, à chaque pouvoir qu’on voudra rapatrier, un temps et des énergies folles, qu’on pourrait consacrer plus utilement à l’avancement du Québec en tant que nation. Et il n’est pas sûr que la population ne va pas se tanner des crises à répétition (à chaque pouvoir) que cette stratégie promet. D’autant plus que les défenseurs du Canada se feront un devoir de marteler les « querelles » provoquées par les « séparatistes ». Ce qui sera relayé par Gesca, Québécor, les frères Rémillard, CROP, etc.
Et à la première défaite, la stratégie arrive dans un cul-de-sac.
Mais qu’en est-il notamment de l’italien en Italie, de l’espagnol en Espagne, de l’allemand en Autriche, du français en France, du norvégien en Norvège, du suédois en Suède, du finlandais en Finlande, du danois au Danemark, du japonais au Japon, des langues nationales de tous les pays dans le monde ??????
Quelle est cette maladie, chez certains Québécois, faisant croire que notre langue internationale, le français, serait politiquement menacée par les investisseurs étrangers dont le seul intérêt partout dans le monde est la rendement sur leurs investissements, le cash ! De quelle maladie chronique sommes-nous atteints, nous les Québécois, de croire que ce pourrait être autrement dans le pays normal du Québec ? Vous voyez tout l’illogisme de votre argument ?
À l’évidence, je me suis mal exprimé, Monsieur Gascon. J’aurais probablement dû beaucoup mieux étoffer le «pourquoi» du risque encouru par notre langue française dans le contexte très particulier du Québec.
Ce que j’ai à quelques reprises pris la peine de faire au cours des dernières années.
Mais c’est plutôt long comme exercice – et je me suis cette fois abstenu de me répéter… À tort, apparemment.
Je me contenterai ici de noter que la langue française au Québec est dans une situation fort différente de cette langue française en France, ou de la langue italienne en Italie, et ainsi de suite.
Au Québec, le français est trop souvent une «variété appauvrie» de cette langue. Mal écrite et mal parlée, voilà son lot quotidien le plus souvent. De surcroît, seule une petite minorité en Amérique du Nord parle (ou baragouine) celle-ci.
Idéalement, il nous faudrait placer notre langue française aux «soins intensifs» pour un moment. Le temps qu’il faudrait pour la revigorer. Tout faire pour qu’elle prenne du mieux.
Mais, advenant la séparation du Québec, le maintien de notre condition économique deviendrait du coup obligatoirement la priorité des priorités. Et notre français qui déjà toussaille et toussote se verrait en conséquence relégué plus bas parmi nos préoccupations. Malheureusement.
Ceci ne répond probablement pas suffisamment bien à votre commentaire, je m’en doute. Mais cela apporte possiblement une petite lueur additionnelle à ce que j’ai déjà écrit…
Ah Madame Legault. Votre opiniâtreté sur Madame Marois vous aveugle à un tel point que vous répétez la même chronique depuis longtemps, alors que cette dernière, elle, bouge. Enlevez vos lunettes anti-Marois et reconnaissez que cette dame a tout le courage et les compétences nécessaires, qui font tant défaut à ses détracteurs, pour diriger le Québec. Il faut comprendre que tant que vous, les journalistes, vous vous ferez un malin plaisir à la démolir dans l’opinion publique, il sera plus difficile pour elle de remonter la pente. Votre journalisme à la T.V. BAS me surprend, moi qui vous ai toujours défendu comme une personne de contenu et non de contenant. Comme madame Marois l’a déjà dit: »Le regard que l’on porte sur les femmes par les femmes… »
Vous avez bien sûr le droit le plus absolu à votre point de vue, incluant, si cela vous le dit, de tenter de me dépeindre personnellement comme vous le faites. Même si c’est à tort.
Je me sens tout à fait solide dans les analyses politiques que je fais – que ce soit sur le PQ, le PLD, la CAQ, QS, le PCC, le PLC, le NPD, le Bloc, les questions sociales, économiques, etc…
Votre commentaire, en tout respect, me rappelle des souvernirs.
Il n’est sans rappeler ceux qu’il m’arrivait de recevoir lorsque je tenais chronique au Devoir et que mes analyses de certains «virages» opérés par le gouvernement Bouchard étaient vues par certains partisans comme étant beaucoup trop critiques, trop à contre-courant de l’admiration quasi inconditionnelle dont le PM faisait l’objet à l’époque, etc… Or, en toute modestie, le temps aura prouvé que ces analyses étaient passablement fondées…
Il fallait évidemment lire «PLQ» et non «PLD»… faute de frappe.))
Effectivement, Mme Marois a tout le profil du poste qu’elle convoit, celui d’Intendante coloniale de la Province of Kwibek. Sa Cour de députés et ses sujets, valets membres péquistes, tentent tout naturellement de détrôner l’actuel Roitelet John James et sa Cour pour l’intronisation historique d’un toute première Reinette, Pauline-de-Béton Marois 1ière.
un « e » à convoit a été omis.
Si on remonte aux débuts, le PQ est resté marginal tant qu’il fut pur et dur (élection référendaire). Il n’a pris le pouvoir que lorsqu’il est devenu étapiste en promettant une bonne gouvernance (souverainiste) et un référendum. Il me semble bien. Alors, Landry en était partie prenante.
Depuis le temps que le bivouac s’éternisait au bord de la falaise, les troupes lasses de sans cesse refaire les mêmes cent pas dans l’exiguïté du campement en étaient venues à arguer plus véhémentement que de coutume.
Le désaccord portait sur la manière de finalement quitter cet escarpement et franchir cette rivière les séparant de la prairie verdoyante que tous devinaient de l’autre côté.
Une prairie que l’on ne distinguait pas, à vrai dire, car dissimulée derrière un épais brouillard… mais une prairie qu’on avait néanmoins décrite comme étant d’une luxuriance rêvée, et où foisonnait le bon gibier.
La sherpa à qui avait été confié la tâche de mener l’expédition – il y avait déjà plusieurs lunes de cela – favorisait une avancée graduelle par le moyen d’un pont. Pas à pas, d’un tablier à l’autre du pont que l’on construirait, la rivière finirait par être traversée.
Mais certains préféraient une approche plus expéditive, une solution-catapulte. Et ceux-là planchaient donc sur les plans de cet engin qui pourrait les projeter d’un seul coup directement dans la prairie. Avec un enthousiasme et un entrain admirables, pour peu que l’on fasse abstraction de la témérité de pareille avenue. Et qu’on oublie également le caractère terriblement casse-cou du projet.
(Voici, exprimé autrement, ce que j’ai écrit précédemment. Une façon plus imagée de me répéter…)
Madame Legault, je suis désolé si je vous ai fait croire que je vous jugeais en tant que personne. Je ne connais rien de vous personnellement, comment pourrais-je le faire? Je pense simplement que vous manquez d’objectivité dans ce débat et que votre position est arrêtée. Et je n’aime pas les idées arrêtées. Je vais quand même continuer de vous lire, vous faites du bon boulot, je n’ai jamais dit ou pensé le contraire.
Il n’y a rien d’«arrêté» dans ce que j’avance. Je dirais plutôt que c’est «informé». Et j’ose espérer, informant…
C’est peut-être aussi, simplement, une question de longévité… ))))
D’où vient ce «coulage» bonne question. Mais est-ce l’aspect le plus important de la question je ne pense pas.
Ce que je trouve difficile à prendre c’est le comportement de la grosse Presse. J’allais écrire la grosse Presse sale, parce que ne nous le cachons pas, on est ici dans la fange et le puisard.
Ce sont des allégations et c’est sorti comme une vérité. Et de toutes façons il est d’ores et déjà acquis qu’il n’y a rien d’illégal dans les gestes posés si c’est le cas.
@ Claude Perrier
Non monsieur, vous ne vous êtes pas « mal exprimé ». Vous craignez à tort que notre langue internationale, le français, s’appauvrisse davantage dans un Québec affranchi du joug politique rocanadian. Vous ne serez pas étonné de mon opinion toute contraire à la vôtre.
Comment adhérer à vos dires suite à 250 ans de luttes incessantes pour sauvegarder la langue française au Québec et après 25 ans de démolition, article par article, de la Loi 101 par la Cour suprême du Rocanada ?
Tous les peuples libres ont une fierté et une saine estime d’eux-mêmes leur permettant d’évoluer dans le concert des nations en toute confiance et assurance en et de leur identité. Chez les peuples assujettis politiquement à un joug politique étranger, au colonialisme d’un maître ( comme le peuple québécois, d’abord à l’impérialisme britannique et maintenant à celui du Rocanada ), il est historiquement démontré qu’inexorablement, de cause à effet, on assiste au déclin jusqu’à sa disparition des langue nationale et identité du peuple colonisé.
Contrairement à ce que vous avancez, les nations souveraines, celles assumant pleinement les responsabilités d’une indépendance nationale, ces 235 nations politiquement libres actuellement dénombrées dans le monde, bénéficient du respect de leur identité et langue nationale entre elles sur leur territoire respectif. C’est là une règle internationale universellement reconnue et respectée. Seuls la psyché du colonisé et son maître veulent ignorer cette règle du respect mutuel des diverses identités et entités nationales dans le monde, et il est vain de leur faire des dessins pour les en convaincre tant chez l’un en raison de sa peur viscérale de sortir de sa dépendance que chez l’autre qui jamais ne voudra se départir de son emprise sur ses assujettis toujours dociles.
Le PQ c’est comme une religion, un parti sans chef qui a mis son chef fondateur à la porte car jugé pas assez pur et dur par le clergé nationaliste!!!
Il y a des intégristes nationalistes comme des intégristes islamiques, les deux croient avoir une « mission historique » que les pauvres citoyens inconscients ne peuvent comprendre…en s’entêtant à vouloir être à la fois québécois et canadiens.
Comment faire confiance en un tel parti « sans tête » pour se lancer dan l’aventure de la séparation ?? Les citoyens perdraient beaucoup en qualité de vie économique dans les chicanes interminables d’intégristes..
Et un pays basé sur la race me semble un projet très réactionnaire et déconnecté au XXI siècle..
De votre diatribe, devons-nous comprendre que le joug politique britannique sur le peuple québécois, devenu celui du Rocan depuis 1982, relèverait d’une volonté du Saint-Esprit de faire des Québécois au XXIe siècle des « mondialistes » rocanadians ?
Si vous nous définissiez concrètement cette » réalité » qu’est » l’idéologie mondialiste » au XXIe siècle, et nous révéliez comment concrètement votre « idéal » se manifeste au sein de l’ONU et dans le Rocanada, peut-être deviendrons-nous alors le premier peuple, avant même les Rocanadians, à ne plus revendiquer et vouloir protéger notre souveraineté sur notre territoire ?
M. Michaud signale avec, justesse, plus haut que le chef fondateur du PQ, M. Lévesque a été mis à la porte de ce parti parce qu’il n’était pas assez séparatiste.
La même chose est arrivé à M. Pierre-Marc Johnson et serait déjà arrivé à Mme Marois si elle n’était pas si résistante. Qui est en arrière de toute l’affaire ? M. Jacques Parizeau avec son épouse, membre de l’ON de M. Aussant, lui, le maître en la matière pour sortir ceux qu’il croit trop mous de la constitution séparatiste.
Messieurs Bouchard et Boisclair ne semblaient pas assez purs. Seul M. Parizeau était assez pur pour environ 10 % de ces séparatistes du PQ qui ne sont pas la majorité mais qui font en masse peur aux autres avec leurs insultes et leurs intransigeances.
Je suis évidemment déçu de la tournure des évènements concernant M. Duceppe. Ça prouve une chose surtout, c’est que le monde souverainiste n’avancera jamais si les grands bonzes qui y tirent les ficelles persistent à assassiner leurs éléments les plus valables.
Et ils viendront nous dire qu’ils oeuvrent à réduire le cynisme de la population envers la politique. Ce n’est que du vulgaire BLA BLA BLA.
Les pommes de l’arbre sont très amères ! Et ils voudraient qu’on croquent dedans à belles dents. C’est certain que faute de mieux on s’y résoud. Mais on le fait avec la grimace.
Pendant ce temps à Ottawa, Duceppe passera devant les grands inquisiteurs, sans même avoir le droit que son ancien parti puisse être présent. Les fédéralistes sans exception se préparent à assassiner politiquement l’homme qui leur a tenu tête pendant des années. Ils en jouissent déjà et j’entends d’ici les cris de leurs orgasmes.
Tous les Québécois et les Québécoises qui ont, au cours des années votés pour le BQ, où sont-ils ? Où sont-elles ? Que disent nos éditorialistes et nos chroniqueurs et chroniqueuses politiques sur ce sujet ? Néant !
L:e silence est lourd. Trop lourd en fait.
Pour information:
l’avis juridique suivant fut commandé et déposé par Gilles Duceppe:
http://files.newswire.ca/1015/Avis_juridique_PDF.pdf