Wild Wild West : Côté Ouest
Cinéma

Wild Wild West : Côté Ouest

Sauf pour quelques ratés occasionnels (comme The Avengers), le recyclage d’anciens succès télé est devenu un système si bien rodé qu’il fait recette même lorsqu’il s’attaque à des séries mortes bien avant la naissance du public visé par leur adaptation.

À preuve, les 100 millions de dollars que la Warner vient de miser sur sa version de Wild Wild West – une série à mi-chemin entre Bonanza et James Bond, qui captiva l’Amérique de 1965 à 1969, mais qui fut si peu rediffusée (et fait l’objet d’un culte si mineur) qu’elle ne veut absolument rien dire pour un public qui attend néanmoins impatiemment son adaptation. Pourquoi? En deux mots: Will Smith.

Lancé le même week-end qu’Independance Day et Men in Black; signé par le réalisateur à succès de ce dernier film (Barry Sonnenfeld); et annoncé depuis des semaines par la diffusion d’un clip ciblant à la fois les fans de Smith, de Stevie Wonder et de la série originale, Wild Wild West a une promo qui frappe fort et qui ratisse large (avec des musiques allant du thème original d’Elmer Bernstein à Dr. Dre, et des partenaires commerciaux comme Burger King).

Et le film dans tout cela? Disons – comme on en est souvent réduit à le dire aujourd’hui – qu’il livre la marchandise. Et cela, même si l’on ne se passionne jamais vraiment pour les efforts de Jim West (l’agent secret joué par Will Smith), d’Artemus Gordon (l’inventeur interprété par Kevin Kline) et de Rita Escobar (la belle aventurière qu’incarne Salma Hayek): pour déjouer les plans d’Arliss Loveless (Kenneth Branagh, branché sur le 220); un maniaque en chaise roulante, décidé à s’emparer des États-Unis à l’aide d’une tarentule mécanique géante! Les effets spéciaux sont impressionnants; les gadgets, dignes de James Bond; les batailles, interminables; et les décolletés, particulièrement plongeants.

Pour le reste, rien de nouveau à signaler dans cet Ouest beaucoup moins wild qu’il n’en a l’air. Efficace, mais sans surprises, ce western à mi-chemin entre Sergio Leone, James Bond et Jules Verne, est moins un film qu’un long clip pour sa chanson-thème. Il n’est, en fait, qu’un autre produit (à peine plus important que les autres…) dans une vaste stratégie de marketing, destinée à vendre aux jeunes l’adaptation d’une série dont ils n’ont pas le moindre souvenir. Du grand art, en somme…

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