Me, Myself & Irene : Flic ou voyou
Cinéma

Me, Myself & Irene : Flic ou voyou

Après l’énorme succès remporté par Dumb and Dumber et There’s Something About Mary, Peter et Bobby Farrelly, les deux frères scénaristes et réalisateurs, responsables de ces hymnes à la gloire du pipi-caca-boudin, se sont-ils calmés? Disons qu’avec Me, Myself & Irene, ils ont voulu faire une «comédie romantique scabreuse», quelque chose comme un mélange de Rock et Belles Oreilles et de When Harry Met Sally.

Après l’énorme succès remporté par Dumb and Dumber et There’s Something About Mary, Peter et Bobby Farrelly, les deux frères scénaristes et réalisateurs, responsables de ces hymnes à la gloire du pipi-caca-boudin, se sont-ils calmés? Disons qu’avec Me, Myself & Irene, ils ont voulu faire une «comédie romantique scabreuse», quelque chose comme un mélange de Rock et Belles Oreilles et de When Harry Met Sally. Le plus surprenant, c’est que, la plupart du temps, ça fonctionne, surtout grâce à Jim Carrey, comédien littéralement fou furieux.
Policier aimable, mari idéal, père exemplaire, Charlie (Jim Carrey) est plaqué par la femme de sa vie, qui lui laisse les trois enfants qu’elle a eus avec son amant, un nain noir surdoué… Quinze ans plus tard, admiré par ses trois fils (deux obèses et un culturiste, noirs et surdoués!), mais humilié par tout le monde, Charlie explose et devient Hank, versant baveux, grande gueule et dragueur du flic trop gentil. Devant protéger une jeune actrice ratée (Renée Zellwegger), aux prises avec un réseau de flics corrompus, Charlie en tombe amoureux, mais il devra surtout composer avec son alter ego agressif, qui règle les conflits avec ses poings, et veut entrer dans la camisole de la jeune femme plutôt que dans ses bonnes grâces…
Que les inconditionnels des gags de gel au sperme et autres farces de diarrhée soient rassurés: on trouve quand même, dans ce film entre Sybil et Benny Hill, un flic avec un poulet dans le cul (littéralement!); un autre, en moto, qui avale des mouches à pleine bouche, et qui, quelque temps plus tard, terrasse une vache qu’il a, auparavant, criblée de balles. Ne cherchez pas à comprendre, il faut le voir pour le croire… Ce qu’il y a de plus réjouissant, dans ce Docteur Jekyll et Mister Hyde à la sauce South Park, c’est la santé avec laquelle les Farrelly rient des tabous d’une Amérique où l’on appelle les nains des «vertically challenged person». Le plus désolant, c’est que cette isolence politiquement incorrecte, cette imagination qui, parfois, frise le surréalisme, ne servent qu’à défoncer des portes de plus en plus ouvertes. Qu’il suffise de dire que la «magie du montage» transforme de la merde toute chaude en crème glacée molle au chocolat! De là à dire que les frères Farrelly sont des alchimistes de l’humour, il y a un fossé qu’on se gardera bien de franchir…

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