Woman on Top : Position commune
Cinéma

Woman on Top : Position commune

Après avoir surpris son mari (Murilo Oliveira) dans le lit d’une voisine, Isabella (Penelope Cruz), une beauté de Bahia douée pour la cuisine, débarque à San Francisco chez Monica (Harold Perrineau Jr.), un flamboyant travesti qu’elle connaît depuis l’enfance.

Après avoir surpris son mari (Murilo Oliveira) dans le lit d’une voisine, Isabella (Penelope Cruz), une beauté de Bahia douée pour la cuisine, débarque à San Francisco chez Monica (Harold Perrineau Jr.), un flamboyant travesti qu’elle connaît depuis l’enfance. Alors qu’elle devient une vedette locale, puis nationale, en animant une émission télé de cuisine, Isabella a recours à la magie brésilienne pour échapper aux charmes de son mari qui tente de la reconquérir, Roméo brésilien flanqué de musiciens de Bahia. Le petit macho repentant et la Maman Dion sexy retrouveront-ils la passion des débuts?
Avec plus de trente millions de représentants, les Latino-Américains sont en voie de supplanter les Noirs comme second groupe ethnique des États-Unis. Après Ricky Martin et Enrique Iglesias, on peut donc s’attendre à un engouement pour tout film à saveur vaguement latine, Hollywood ayant toujours su prendre les trains en marche.
Réalisé par la Vénézuélienne Fina Torres (Oriana, Caméra d’or au Festival de Cannes en 1985), et mettant en vedette une star espagnole (Tout sur ma mère, Belle Époque), Woman on Top s’inscrit tout à fait dans ce courant. Cette comédie fantaisiste qui flirte avec le fantastique est au cinéma ce que La Macarena est à la musique latine, et le Cuba Libre à l’âme cubaine: un produit calibré pour assouvir un appétit d’exotisme de pacotille.
Dans un contexte hollywoodien, on pourrait saluer un film qui prône l’ouverture sur une culture étrangère, qui intègre un personnage gai, et qui met en scène une femme prenant sa vie en main. Mais la culture en question est strictement décorative, le gai de service l’est encore plus, et la femme affranchie se retrouve finalement derrière les fourneaux, aux côtés de son époux. Chaque facette du film semble commandée par un focus group, destiné à attirer une portion d’un public de plus en plus fractionné, et le nivellement par le bas contre lequel se bat Isabella est, ici, mis en application sans vergogne.
Vendu comme un divertissement léger, Woman on Top a autant de grâce qu’une pub d’agence de voyages. Cruz et Oliveira sont tous deux bien jolis, et l’on sent parfois ce que le film aurait pu être (une comédie pétillante et sexy), mais la légèreté est, au cinéma comme ailleurs, un état infiniment délicat à atteindre.

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