Bounce : Ç'a à l'air que…
Cinéma

Bounce : Ç’a à l’air que…

Sans vouloir jouer les potineux, il paraît que Ben Affleck a visité le jardin secret de Gwyneth Paltrow… Et, hasard ou nécessité, voilà que les deux oscarisés se retrouvent à jouer le prime amour dans un film assez banal mais étudié pour les mettre en valeur.

Sans vouloir jouer les potineux, il paraît que Ben Affleck a visité le jardin secret de Gwyneth Paltrow… Et, hasard ou nécessité, voilà que les deux oscarisés se retrouvent à jouer le prime amour dans un film assez banal mais étudié pour les mettre en valeur. Alors, ils jouent le jeu: ils se refont une première impression et retombent en amour sous l’oeil attentif de la caméra. Mettons-nous à présent dans la peau d’un spectateur "pur" qui ignore les ragots et qui ne se doute pas de la stratégie de marketing.

Bounce se veut un film sur le hasard. Un soir de tempête, les avions quittent l’aéroport de Chicago au compte-gouttes, causant ainsi délais interminables et impatience chez les passagers. Buddy (Ben Affleck, excellent casting pour l’arrogance, mais douteux pour la sensibilité) se sent l’âme généreuse ce soir-là et décide de céder son siège, sur le vol qui se prépare, à un jeune père de famille nerveux de retrouver sa marmaille. L’avion se crashe; pas l’ombre d’un survivant. Buddy a, comme on dirait, l’impression d’avoir échappé à son destin. Une dépression carabinée le confrontera à ses remords; et le voilà aussitôt parti à la recherche de la veuve (Gwyneth Paltrow, peu crédible en chef de tribu) et des orphelins. Et, bien évidemment, la bienveillance se transforme en histoire d’amour sirupeuse. On se doute bien qu’il n’aura pas fait le voyage pour leur dire salut.

Don Roos, scénariste de longue date et réalisateur à ses débuts (The Opposite of Sex), fait ici la preuve qu’il a effectivement plus de talent pour les scripts que pour la réalisation. L’idée de départ de Bounce n’est pas méchante, même qu’elle offre un certain recul philosophique en abordant les rapports entre fatalité, responsabilité et dette morale. Seulement, la mise en scène est scolaire et manque tristement d’âme. Le déroulement est si prévisible qu’on se surprend à deviner le hasard avant même qu’il ne frappe. En somme, on devine qu’on n’a pas opposé les deux stars hollywoodiennes pour leur faire partager leurs secrets sur la technique du tricot. Curieusement, le fameux hasard ressemble beaucoup à une certaine fatalité scénaristique. La bande-annonce du film scande: "Ils n’auraient jamais dû se rencontrer…" On ne sait pas s’il faut prendre cet argument au deuxième degré.

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