Vertical Limit : Le gouffre
Cinéma

Vertical Limit : Le gouffre

Dans la tradition Survivor-la-vie-est-sans-pitié, Martin Campbell (tâcheron d’Hollywood s’étant fait connaître avec Golden Eye et Le Masque de Zorro) fait grimper ses acteurs de seconde zone bien haut dans l’Himalaya, pour lâcher une histoire au ras du sol.

Dans la tradition Survivor-la-vie-est-sans-pitié, Martin Campbell (tâcheron d’Hollywood s’étant fait connaître avec Golden Eye et Le Masque de Zorro) fait grimper ses acteurs de seconde zone bien haut dans l’Himalaya, pour lâcher une histoire au ras du sol. Un autre film de montagne où des personnages, les lèvres bleues et la morve au nez, grelottent dans le froid. Avec le sérieux que l’on connaît aux drames d’aventures, ils s’acharnent avec application contre la neige artificielle que les techniciens saupoudrent à grands bols. Malgré les mises en garde du vieux sage, les aventuriers s’obstinent à vouloir escalader le K2, deuxième sommet du monde (notez bien ici la modestie, car rien ne les empêchait de s’attaquer à l’Everest). Ils veulent triompher en hauteur, ça leur donne l’impression de s’élever au-dessus de la mêlée.

Là-haut, à force de fanfaronner sur le bord des falaises, l’inévitable survient. Une tempête apocalyptique les efface de la carte. C’est bien fait pour eux, ils l’auront cherché. Branle-bas de combat, on décompte trois survivants coincés au fin fond d’une crevasse avec juste assez d’air pour respirer à petits coups. Pas de panique, des secouristes s’agitent en vue d’une expédition. Et puis on tombe dans la logique hollywoodienne: pour sauver deux rescapés (le troisième a tôt fait de collapser), quatre volontaires y passeront. De la chair à canon qui servira à provoquer dérapages spectaculaires et explosions calculées. On se laisse prendre au jeu quelques fois: à la vue d’un corps suspendu au-dessus du néant, on se cramponne à son siège, on se dit que ça va faire mal… Mais trop souvent, le suspense est tellement grossier qu’il en devient risible.

Et puis il y a ce mélodrame familial qui, de peine et de misère, se cherche une résonance. C’est qu’en bas, dans la crevasse, se meurt Annie qui peut heureusement compter sur la bienveillance de scout dont fait preuve son frère le secouriste (Chris O’Donnell, celui qu’on avait, par mégarde, oublié dans le costume de Robin pour deux Batman consécutifs!). Et toute cette tendresse fraternelle se joue sur fond de guerre indo-pakistanaise où, encore une fois, l’étranger est dépeint comme un clown avec ses militaires simples d’esprit et ses haltes de prière en bordure des falaises.

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