The Broken Hearts Club : La petite ligue
Cinéma

The Broken Hearts Club : La petite ligue

Dans The Broken Hearts Club, un des héros, Dennis (Timothy Olyphant), déclare qu’il a réussi à être gai jusqu’à ses 28 ans, mais que maintenant il aimerait bien savoir faire autre chose…

Dans The Broken Hearts Club, un des héros, Dennis (Timothy Olyphant), déclare qu’il a réussi à être gai jusqu’à ses 28 ans, mais que maintenant il aimerait bien savoir faire autre chose… Pas mauvais comme formule, et l’idée aurait dû mieux servir le film: au lieu de cela, The Broken Hearts Club, réalisé par Greg Berlanti, reste une comédie romantique banale, vue selon une perspective gaie. Un film straight sur le monde gai. C’est déjà pas mal, direz-vous… Certes, on évite l’agonie, le sida, les déchirements familiaux, et tout le bagage tristounet qu’on colle aux homosexuels. Mais, tout en voulant dépeindre un cercle social à part, on veut aussi séduire les masses endormies, alors on choisit le cliché rose bonbon, façon gros-soap-très-bavard. Sous le soleil de West Hollywood, Benji (Zach Braff), Cole (Dean Cain), Kevin (Andrew Keegan), Howie (Matt McGrath), Patrick (Ben Weber), Taylor (Billy Porter) et Dennis sont à la fois les meilleurs amis du monde, une famille reconstituée et une piètre ligue de base-ball. Tous se retrouvent au bar de Jack (John Mahoney), "mère spirituelle" du groupe.

À prendre au second degré, ce film pourrait être un pied de nez sympathique aux lourds véhicules habituellement dirigés par Nora Ephron et compagnie. Mais tout cela manque d’imagination. On retrouve les caractères habituels des portraits de groupe (le dragueur, l’intellectuel introverti, la grande folle, etc.); les crêpages de chignons; les crises existentielles à base de solitude et de relations avortées; les grandes réconciliations et les confidences chez le coiffeur. Les bons mots, parfois incisifs, fusent autour d’une table et les acteurs forment ensemble une chimie plutôt agréable, mais de la même façon que les filles allumées de Sex and the City déballent leurs histoires. Et gai ou pas, le papillonnage autour du cul a ses limites… L’année dernière, le film Trick, de Jim Fall, tout en choisissant le parti pris identique de la comédie romantique, avait des couleurs et une ambiance autrement plus savoureuses.

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