Désir : Méfiez-vous du grand amour
Cinéma

Désir : Méfiez-vous du grand amour

Un beau jour de septembre, un homme (Zachary Bennett), pianiste dans un bar minable, débarque dans une école primaire de Winnipeg pour supposément inscrire sa petite fille. Il fait la rencontre d’Hally (Katja Riemann), une jolie institutrice, qui succombera à ses charmes.

Un beau jour de septembre, un homme (Zachary Bennett), pianiste dans un bar minable, débarque dans une école primaire de Winnipeg pour supposément inscrire sa petite fille. Il fait la rencontre d’Hally (Katja Riemann), une jolie institutrice, qui succombera à ses charmes. S’ensuit ce qu’on croirait être une énième variation sur le thème de la passion (madame fait les premiers pas, monsieur est timide, ils font finalement l’amour, ils s’aiment…), mais Désir, le film de la Canadienne Colleen Murphy, viendra nous surprendre au tournant.

En fait, il y a un revirement totalement absurde dans l’histoire: le film cucul et romantique se transforme subitement en un thriller où les ficelles sont tellement grosses qu’on a du mal à y croire. "Méfiez-vous des apparences", est-il écrit sur l’affiche. En effet, le gentil monsieur serait un dangereux pédophile; madame s’en aperçoit, et on tombe alors dans un récit rocambolesque de prédateur sexuel à la recherche d’une autre victime. On se retrouve catapulté encore une fois dans un film qui parle d’un complexe d’Odipe mal résolu. Et tout cela se déroule avec, en toile de fond, la disparition d’une petite fille, kidnappée dans la cour d’école. N’importe quoi.

En plus d’être platement filmé, ce long métrage ressemble à un très mauvais téléfilm. Le scénario est bâclé et peuplé d’une galerie de personnages invraisemblables: le patron d’un hôtel qui espionne ses clients, une femme âgée qui veut se taper le pianiste, une mère froide et castatrice, un père coloré qui parle de Napoléon… Dans toute cette mer de bons sentiments, les acteurs tentent par tous les moyens de nous émouvoir, mais on n’embarque pas du tout. Zachary Bennett, en particulier, a beaucoup de mal à rendre crédible le personnage principal, Francis Waterson. Ce n’est pas en jouant le piteux pitou qu’il nous fera croire en cet homme-enfant grandi trop vite, devenu meurtrier à cause de sa méchante maman surprotectrice.

Au visionnement de Désir, on a la nette impression que la réalisatrice n’a pas su sur quel pied danser, qu’elle n’a pu mener correctement ce récit qui part dans toutes les directions. Thriller policier? Conte de la folie ordinaire? Histoire d’amour sur fond de méfiance? Même à la fin, on n’en a aucune idée. En passant, ce long-métrage est une coproduction canado-allemande. On se demande bien comment on a réussi à vendre cette romance navrante, sans queue ni tête…

Voir calendrier
Cinéma exclusivités