Town and Country : La misère des riches

Que faisiez-vous en 1998? Peter Chelsom (The Mighty), lui, tournait Town and Country avec de grosses pointures comme Warren Beatty, Diane Keaton, Goldie Hawn, Garry Shandling, Jenna Elfman et Josh Harnett. Pauvre lui… Trois ans plus tard et après plus de 13 sorties reportées, sa petite comédie sur les histoires extraconjugales de deux couples de riches New-Yorkais déboule finalement sur les écrans. Juste avec les malheurs vécus par le réalisateur et par les producteurs, on pourrait écrire un autre film, tant cette saga est rocambolesque. On racontait même qu’en décembre dernier, des scènes avaient été reprises. Bonjour, le mal de tête.

En fin de compte, est-ce que Town and Country est si mauvais qu’on le pense? Oui, et c’est même pire que ça: rarement avons-nous vu un long métrage aussi décousu, partant dans toutes les directions, sans en approfondir aucune. L’histoire? Impossible à résumer, tant il y a de dédales. Beaucoup trop de personnages mal esquissés abondent dans pour qu’on puisse suivre facilement. C’est à se demander si quelqu’un de sensé a supervisé l’écriture du scénario, ou s’il a été pondu par un groupe d’étudiants en vue d’un travail de fin de session. Parfois, on se croirait dans un vaudeville avec des amants cachés dans la salle de bain; après, on tombe carrément dans l’absurde, surtout avec ce cameo de Charlton Heston, en père complètement fêlé, qui veut tuer Warren Beatty parce que celui-ci a refusé de coucher avec sa fille, une Andie McDowell jouant péniblement la femme-enfant!

Les pauvres acteurs se dépatouillent du mieux qu’ils peuvent pour rendre crédible cette histoire impossible. Comme des poules sans tête, ils courent dans tous les sens, laissant en plan la psychologie de leurs personnages: Diane Keaton est totalement hystérique en femme trompée; Goldie Hawn nous refait le coup de la bombe sexuelle; et Garry Shandling essaie d’avoir l’air cool, mais on sent bien qu’il se demande ce qu’il fait là. On dit que Warren Beatty ne voulait pas que son personnage passe pour un salaud. Alors, on a changé une fois de plus le scénario pour que le personnage réussisse à sauver son mariage. Même si Town and Country est mauvais, au moins, la morale est sauve. Mieux vaut en rire qu’en pleurer.

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