A Knight's Tale : Épopée rock
Cinéma

A Knight’s Tale : Épopée rock

Quelle horreur! La médiocrité n’a plus de limites. Il est connu que le spectateur adulte n’a plus sa place dans la mire des studios, mais de là à racler les bas-fonds de l’inintelligence…

Quelle horreur! La médiocrité n’a plus de limites. Il est connu que le spectateur adulte n’a plus sa place dans la mire des studios – qui lui préfèrent un public juvénile facilement impressionnable -, mais de là à racler les bas-fonds de l’inintelligence… A Knight’s Tale est un film médiéval qui, par ses anachronismes grossiers, cherche à réconforter le spectateur inculte dans les clichés qu’il se fait de l’époque et dans des lieux communs bien actuels. La stratégie du scénariste, réalisateur et producteur Brian Helgeland consiste à allier les méga-succès rock qui font taper du pied et dandiner du sac de pop-corn, à un exotisme historique où des aristocrates désoeuvrés arborent des armures et se livrent combat.

Le film s’ouvre sur la carcasse d’un noble chevalier. À ses côtés, trois prolétaires s’agitent à l’idée de lui dérober son identité. Fonceur, William (Heath Ledger) s’approprie l’attirail et, barricadé dans une carapace de fer, se présente aussitôt dans l’arène de combat. Là, le choc est brutal. On est censément au XIVe siècle et que voit-on? Une foule qui scande à tout rompre "We will, we will rock you…". Ce n’est qu’un avant-goût du désastre qui va suivre: un supplice de près de 2 h 15. Les chansons s’enchaîneront les unes aux autres (Taking Care of Business, We Are the Champions, etc.) dans l’espoir d’insuffler du rythme aux plates joutes des hommes-scaphandriers. D’un ennui indescriptible, les fameux combats consistent à chevaucher sa bête et à agripper bien fort une immense épée en bois supposée déstabiliser l’adversaire dans un impact frontal, avant de recommencer dans l’autre sens.

Accompagné de ses deux faire-valoir (Mark Addy et Alan Tudyk), William, alias sir Ulrich, collectionnera les adjuvants et connaîtra l’adversité en la personne de Count Adhemar (Rufus Sewell). Il connaîtra également l’amour dans les jupettes de Jocelyn (Shannyn Sossamon). Aussi, notre héros bien américain réussira à déjouer son destin ("a man can change his stars") en se hissant bien haut tout en demeurant humble (il ne manquera pas de nous ressortir un paternel pauvre, aveugle et branlant). Une histoire aussi creuse que possible, de l’héroïsme et de l’action pour les garçons, de la romance pour les filles, du rock pour rendre le moyen-âge accessible et surtout un profond mépris pour le spectateur.

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