The Princess and The Warrior : La belle et la bête
Cinéma

The Princess and The Warrior : La belle et la bête

Voilà un titre évident et sage. Évident, parce que même sans lui, on aura compris que The Princess and The Warrior est un conte de fées; et sage, parce que ledit conte est plus dingue que son titre. Il a la facture actuelle, destroy et pressée de son auteur, Tom Tykwer.

Voilà un titre évident et sage. Évident, parce que même sans lui, on aura compris que The Princess and The Warrior est un conte de fées; et sage, parce que ledit conte est plus dingue que son titre. Il a la facture actuelle, destroy et pressée de son auteur, Tom Tykwer, la coqueluche des réalisateurs allemands depuis Cours, Lola, cours, un succès mondial. Sans prendre le ton plutôt soporifique de son film précédent, Winter Sleepers, mais sans exagérer non plus vers le genre crise de nerfs de Cours, Lola, Cours; avec The Princess and The Warrior, on retrouve le tempo des premiers Luc Besson et les ambiances de Léos Carax. Quelque chose d’à la fois moderne mais un peu démodé. Cela dit, la romance ne manque pas d’énergie ni de surprises.

Tykwer a créé un film autour de sa blonde, Franka Potente, celle qui courait les cheveux rouges au vent dans Cours, Lola…, et qui partage avec Ingrid Bergman un visage plein et ouvert, et une peau qui accroche la lumière. Elle joue le rôle de Sissi, une infirmière discrète et dévouée, employée d’un asile psychiatrique dans la ville de Wuppertal en Westphalie. Victime d’un accident, elle est sauvée in extremis par un malfrat malheureux, le beau Bodo (Benno Fürmann), qui projette de voler une banque afin de se sauver en Australie, et qui n’a que faire de l’infirmière. Avant de se retrouver, la princesse et le guerrier doivent régler leurs problèmes personnels. Et c’est là où le film ennuie, bien qu’on comprenne qu’il faille chasser les démons intérieurs et finir sa thérapie avant de repartir sur des bases nouvelles. Mais outre les dragons à combattre, cette promenade branchée au pays des contes est plutôt dynamique. Tykwer ne réivente pas la roue, mais il l’enjolive en exacerbant quelques scènes-clés avec un peu sang et pas mal de rythme, surtout quand le héros sauve l’héroïne, quand l’héroïne retrouve le héros, ou encore quand ils lient leurs destins par une attaque de banque épique.

Le reste traîne un peu en longueur, surtout dans la salle commune de l’asile, et qui fait de The Princess…,le négatif du Roi de coeur, de De Broca. Comme dans l’oeuvre de 1966, les fous ne sont pas forcément ceux qui sont enfermés; mais ceux-là n’ont rien de rassurant ni de séduisant. Le mieux est de les fuir. Mais le meilleur élément de The Princess… reste la ville de Wuppertal, avec son métro extérieur et sinueux et sa situation encaissée dans une vallée, permettant des hauteurs scénaristiques significatives. Un cadre à la fois magique, simple et inquiétant. Comme le film.

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