Training Day : Grosse journée
Cinéma

Training Day : Grosse journée

Incroyable. Denzel Washington joue le bad boy. Il faut dire qu’il nous avait tellement habitués à la vertu qu’on a fini par confondre l’homme et ses  personnages.

Incroyable. Denzel Washington joue le bad boy. Il faut dire qu’il nous avait tellement habitués à la vertu, qu’on a fini par confondre l’homme et ses personnages. Étonnament, il faut aussitôt reconnaître que, dans cet exercice de personnification du vilain – hormis un accoutrement risible -, il y a peu de choses qui dépayseront l’accoutumé au Washington vaillant. Car, lorsqu’il fixe son interlocuteur entre quat’z’yeux et qu’il lui débite avec arrogance ses répliques assassines, il n’y a pas d’adversaire qui tienne. De la détermination, il en a toujours à revendre, peu importe le camp où il niche.

Dans le rôle du sergent Harris de l’escouade de narcotiques de Los Angeles, il ne lui manque que la dent en or. Car, le look de gansta y est déjà: veste en cuir, diamant à l’oreille, bijoux massifs et crucifix ornant l’abdomen. Dans ce déguisement qu’on ne saurait attribuer à un goût personnel ou à du camouflage, il traque les grands trafiquants et intimide les petits dealers de quartier. À ses côtés ce jour-là, un petit nouveau: un blanc-bec (Ethan Hawke, Dead Poets Society) gonflé d’idéaux et habité par un inaltérable sens du devoir et de la justice. En une seule petite journée, il verra plus de corruption qu’il n’en aurait relevé après un stage de six mois au CIO. Le respectable Harris chérit en effet ces moments où il plonge les mains dans le butin avant d’appeler du renfort pour se targuer d’une grosse saisie.

Avec Training Day, l’Afro-Américain Antoine Fuqua (Replacement Killers, Bait) signe un troisième film entraînant, si ce n’avait été d’un fâcheux dénouement redresseur des torts où l’on tabasse violemment la racaille (lire Sergent Harris) jusqu’à ce qu’elle crache son dernier souffle. Après un si bel étalage de la malhonnêteté, il est quelque peu facile de conclure en faisant table rase comme si de rien n’était. Tout aussi improbable sera la condensation des événements en un maigre 24 h. Pour préserver le fil de la tension dramatique, le scénariste David Ayer (U-571) fait passer son personnage de novice du stade de l’ambition à celui de la désillusion et de la vengeance, en moins de temps qu’il n’en faut pour dégainer son arme. Le dictat de l’action semble encore une fois avoir eu raison de la vraisemblance psychologique des personnages.

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