Zoolander : Homme-objet
Cinéma

Zoolander : Homme-objet

À la guerre comme à la guerre. Pour parler de l’univers des mannequins masculins, Ben Stiller a poussé à fond la carte de la superficialité, de l’artifice et du tape-à-oeil avec ce Zoolander, centré sur un personnage créé par le réalisateur et acteur en 1996 pour les VH1 Fashion Awards.

À la guerre comme à la guerre. Pour parler de l’univers des mannequins masculins, Ben Stiller a poussé à fond la carte de la superficialité, de l’artifice et du tape-à-oeil avec ce Zoolander, centré sur un personnage créé par le réalisateur et acteur en 1996 pour les VH1 Fashion Awards. Tout au long de cette pétarade de 90 minutes, une version complètement déjantée de Prêt-à-porter (comme si Robert Altman l’avait réalisée en se shootant à l’héroïne), on suit les aventures rocambolesque de Derek Zoolander, un pauvre plouc qui ne relèvera certainement pas l’image négative qu’on se fait des mannequins.

Avec ce film, Stiller s’est payé un gros joujou pour lui, sa famille et ses amis; on y sent le plaisir évident des interprètes. Mannequin de l’année depuis déjà trois ans, Zoolander se fait voler son titre par un rival, le très cool Hansel (Owen Wilson). Profitant de cette baisse de popularité, son agent (Jerry Stiller, papa de Ben) s’allie à un couturier-terroriste, l’excentrique Mugatu (Will Ferrell, de Saturday Night Live), pour entraîner Zoolander dans une abracadabrante histoire d’assassinat politique où Derek doit éliminer le président malais. Vous suivez toujours? Ajoutez à cela une séduisante journaliste découvrant le pot aux roses (madame Stiller, Christine Taylor), une assistante se prenant pour Ilsa la louve des SS (Milla Jovovich), le père de Zoolander (Jon Voight), son frère muet (Vince Vaugh) et une longue liste de cameos digne d’une remise d’oscars…

Dans un monde de la comédie où l’efficacité d’un film se compte au nombre de blagues à la minute, Zoolander ne se démarque pas d’un Austin Powers. Stiller a quand même réussi à susciter l’intérêt avec un enrobage explosif, vif, coloré, où il se paie la tête du monde de la publicité et du jet-set.

Malgré tout, pour pallier le manque de contenu, on a dû assaisonner le tout d’une tonne de succès des années 80 (Wham!, Frankie Goes to Hollywood, etc.), pour rendre le produit plus attrayant pour la génération MTV, si friande de ce genre de comédies. Si vous détestez le montage épileptique, les références en quantité industrielle et les blagues faciles: évitez à tout prix. Pour les autres, on peut parler d’un petit film sympathique, mais loin d’être transcendant.

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