Jim Caviezel : Le calvaire de la foi
Cinéma

Jim Caviezel : Le calvaire de la foi

Frappé par la foudre sur son mont des Oliviers hollywoodien, le très pieux JIM CAVIEZEL a vécu une expérience aussi mystique que physique en incarnant le Jésus sanguinolent de Mel  Gibson.

Lorsque l’acteur Jim Caviezel fut convoqué en entrevue pour ce nouveau rôle, on lui a dit qu’il s’agissait d’un film sur le surf.

Caviezel raconte qu’ensuite, en plein milieu de l’entrevue, Mel Gibson se mit subitement à lui parler des Évangiles: "Après quelques minutes de conversation sur ce sujet fort sérieux, je lui ai dit, perplexe: "Voudrais-tu par hasard me faire tenir le rôle de Jésus?" Il m’a répondu: "Oui, et je t’engage."" Caviezel, depuis, en a eu plus que pour son argent avec ce rôle douloureux.

Dans ce film controversé, financé entièrement par la superstar australienne qui est membre d’une aile droite radicale de l’Église catholique, Caviezel dit avoir vécu une expérience inoubliable. Même qu’il a souffert au-delà de tout ce qu’il avait pu vivre précédemment.

Incarner le Christ battu sans merci, saignant abondamment et portant sa croix, a eu un impact physique considérable sur l’acteur de 35 ans qui, comme Gibson, est un fervent catholique.

Durant le tournage du film, Caviezel s’est disloqué l’épaule, s’est fait arracher accidentellement la peau du dos, a souffert de multiples coupures et écorchures qui ont provoqué des infections, de maux de tête et d’une perte de sensation dans les bras et les jambes. Après avoir passé de nombreuses heures sur une croix pour certaines des scènes les plus marquantes du film, il a dû être traité pour hypothermie, ce qui a provoqué une infection du poumon qui s’est transformée en pneumonie. "Les exigences physiques étaient épouvantables, dit-il. Travailler chaque jour avec un seul œil ouvert provoque des migraines terribles, il y avait ces épines qu’on m’enfonçait sur la tête violemment, et cette croix à porter qui pesait 150 livres… Avec le temps, j’avais l’impression qu’elle en pesait 600o…"

L’acteur affirme d’autre part avoir été frappé par la foudre lors d’une scène extérieure particulièrement difficile. Une expérience quasi mystique: "Je savais que ça allait se produire. Il y a eu un éclair, le feu s’est allumé de chaque côté de ma tête, une lumière bleutée m’entourait. Mes cheveux en était dressés raides, les gens se sont mis à crier: "Oh my God!""

Depuis sa projection devant des auditoires composés de professionnels du milieu du cinéma, quelques critiques considèrent que le film de Gibson pourrait provoquer une nouvelle vague d’antisémitisme en Amérique puisqu’on y blâme clairement les chefs religieux juifs de l’époque d’avoir poussé les autorités romaines à crucifier le Christ.

Caviezel pense que les accusations d’antisémitisme sont injustifiées, même si la majorité des historiens affirment, contrairement au film de Gibson, que ce sont les autorités romaines et non les juifs qui ont demandé la mort de Jésus.

Au nom de sa foi, Caviezel prend la défense du réalisateur: "Soyons sérieux. Si Mel Gibson m’avait dit: "Je veux faire un film antisémite, veux-tu y participer?", je n’aurais jamais accepté. Faire partie de ce genre de chose serait trahir ma foi et un péché mortel, peu importent les enjeux pour ma carrière." Il poursuit: "Je suis certainement le Jésus le moins aryen de l’histoire du cinéma. Mel ne voulait pas d’un Christ aux yeux bleus. La fille qui joue Marie (Maia Morgenstern) est juive et ses parents ont vécu l’holocauste. Il y a aussi des Roumains et des acteurs juifs dans ce film qui considèrent qu’il n’y a rien d’antisémite là- dedans."

Caviezel croit que ceux qui condamnent le film propagent délibérément le Mal! "Les gens qui disent que ce film est antisémite tentent clairement de diviser les croyants. Les diviseurs ici ne sont rien de plus que le Diable. Satan cherche toujours à séparer la foi et les religions…!!"

Il ne croit pas non plus que Gibson ait exagéré en consacrant plus d’une heure de son film aux tortures sanglantes du Christ. "Est-ce que Steven Spielberg, en tournant Saving Private Ryan, s’est demandé si les scènes du débarquement de Normandie était trop violentes? Son film, parce qu’il est contre la guerre, en montre justement toutes les horreurs. J’ai vu les camps de réfugiés de Bosnie je sais combien les hommes peuvent faire souffrir leurs semblables…"

Quoique l’objectif de Mel Gibson se situe entre prêche de la foi et conversion par le cinéma, Caviezel ne croit pas que ce film changera l’attitude des gens qui le verront. "Le monde est un peu à l’image des personnages de ce film: sur terre, il y aura toujours des gens qui n’en ont absolument rien à cirer de Dieu. Le monde est ainsi fait."