Goon : Les bad boys
Cinéma

Goon : Les bad boys

Jay Baruchel démontre sa passion pour le hockey dans Goon de Michael Dowse.

"Le hockey, c’est ma religion, affirme sans une pointe de sarcasme Jay Baruchel au bout du fil. Le Canadien joue 82 matchs par année; j’en regarde probablement 76. C’est comme ça que j’organise mes semaines. En ce moment même, je porte un chandail du Canadien, je suis assis sur un oreiller du Canadien et je joue avec mon portefeuille du Canadien."

Son amour, comprendre son obsession, pour le hockey l’a bien servi pour Goon de Michael Dowse (Fubar), film fort de son authentique engouement pour le hockey et de sa vedette principale, Seann William Scott. Célèbre pour ses rôles comiques dans la franchise American Pie et le classique Dude, Where’s My Car?, Scott n’aurait pas été notre premier choix pour le rôle du sensible Doug Glatt, un gars n’allant nulle part depuis des années qui se découvre une vocation de fier-à-bras pour une équipe de la ligue de hockey mineure de Halifax, Nouvelle-Écosse. Toutefois, pour Baruchel, qui a coécrit le scénario de Goon avec Evan Goldberg (Superbad, Pineapple, Express), ce choix s’imposait.

"Nous avons été chanceux qu’il puisse faire le film, et maintenant qu’il est sur le point de sortir, je peux avouer que nous n’avions pas de plan B!" En plus d’être heureux que tout ait si bien marché, Baruchel n’a que de bons mots à l’endroit de Scott: "Quiconque a rencontré Seann pendant 30 secondes sait qu’il a un grand coeur et qu’il est le gars le plus humble et le plus désarmant au monde. Il fait pâlir la plupart des Canadiens."

Pour l’acteur montréalais qui fait sensation autant au Canada qu’aux États-Unis, Goon marque ainsi ses débuts comme scénariste: "Voir ces gens-là se mouler si bien aux personnages que tu as créés, qu’ils les connaissent mieux que toi, c’était très excitant. Bien que j’aie écrit ces personnages, les acteurs se les sont vraiment appropriés."

Alors que Baruchel est outrageusement vulgaire dans le rôle du meilleur ami de Doug, c’est clairement son rôle de scénariste qui lui a donné le sentiment de se faire plaquer dans la bande: "C’était un film difficile à faire, mais même dans les moments les plus ardus, c’était toujours ce truc venant de mon coeur et de ma tête qui se concrétisait. J’étais sur un nuage durant tout le tournage."

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Goon

Adaptation des mémoires de l’ex-hockeyeur Doug Smith (Goon: The True Story of an Unlikely Journey into Minor League Hockey), Goon de Michael Dowse passe férocement au tordeur les clichés propres à la violence au hockey. Portant sur l’acceptation de soi et la tolérance, ce récit d’apprentissage se décline en une irrésistible comédie politiquement incorrecte où les répliques, corsées et bien crues, font mouche. À des lieues du comique de situation des Boys, Goon propose du temps de glace plus qu’énergique sans ralentir l’histoire. Si Jay Baruchel provoque l’hilarité à chaque apparition et que Marc-André Grondin réjouit la galerie dans un contre-emploi culotté (imaginez un Sid the Kid déchu), Seann William Scott ne fait pas le poids en brute au coeur tendre. Le Slap Shot de 2012? Oui, mais en mieux! (Manon Dumais)