Après la neige : Autobiopic
Producteur émérite, Paul Barbeau tente sa chance dans la réalisation avec Après la neige.
En 2009, Paul Barbeau, président de Nù Films, boîte produisant des vidéoclips, est contraint de mettre la clé sous la porte. Cela lui inspire un long métrage de fiction à caractère fortement autobiographique. Réalisé avec ses propres économies, le résultat laisse à désirer. De fait, bien qu’il produise les films de réalisateurs talentueux tels Maxime Giroux (Demain, Jo pour Jonathan) et Ivan Grbovic (Roméo Onze), Barbeau n’a pas eu la main aussi heureuse en passant du côté de la scénarisation, de la réalisation et de l’interprétation. À sa défense, il a dû remplacer au pied levé Louis-David Morasse qui devait jouer le rôle de cet homme qui veut se rapprocher de son fils adolescent aspirant rappeur (Émile Schneider-Vanier) et de son père (Jean Leroux) qui s’enferme dans le mutisme en écoutant à longueur de journée ses vieux vinyles.
Dans ce film relativement court, 74 minutes, ces dernières s’égrènent si lentement que le tout semble durer plus de deux heures. Il faut dire qu’observer un homme errer en silence dans son appartement ou tenter de discuter avec des êtres complètement fermés au dialogue n’a rien de très palpitant. Toutefois, là où d’autres auraient réussi à signer une émouvante oeuvre contemplative sur l’incommunicabilité, Paul Barbeau, malgré tous ses efforts, confond contemplation et remplissage, autofiction et narcissisme. En résulte une première oeuvre bancale et inaboutie dont la lourdeur écrase complètement la sincérité qui en émane discrètement.
En salle le 21 septembre