Festival international du film black de Montréal : Résilience fragile
Cinéma

Festival international du film black de Montréal : Résilience fragile

De l’Afrique du Sud post-apartheid aux exemples de femmes fortes et résilientes, la programmation du 8e Festival international du film black de Montréal propose 115 films en provenance d’une quarantaine de pays. Tour de piste.

Démarré en grande pompe avec la présentation du film Winnie de Darrell J. Roodt, le 8e FIFBM ne saurait s’asseoir sur ses lauriers au cours des 12 prochains jours. Alors que longs, moyens et courts métrages de fiction, d’animation ou documentaires ont été sélectionnés sous 10 thématiques allant de la comédie à Haïti, de l’Histoire à l’accomplissement, deux grandes bannières semblent chapeauter le tout, regroupant une large part de l’offre du festival.

Alors que les dernières lois liées à l’apartheid étaient abolies en 1990 et que l’élection d’un premier gouvernement démocratique présidé par Nelson Mandela remonte à presque 20 ans, les séquelles de près de 50 années d’apartheid se font toujours sentir en Afrique du Sud. La première génération post-apartheid atteint enfin sa majorité, mais tout n’est pas rose pour celle-ci. Plusieurs courts et longs métrages révèlent un certain malaise chez la population sud-africaine et méritent le détour. Dear Mandela – où trois amis issus des quartiers pauvres de Durban deviennent les leaders d’un mouvement social – et Surfing Soweto – mettant en vedette trois jeunes amis de Soweto, 30 ans après les émeutes étudiantes réprimées – en sont des exemples probants. Les courts métrages African Negroes, Garden of My Ancestors et Sifuna Okwetha (We Want What’s Ours) offrent, eux aussi, des portraits frappants.

Si peu de films s’attardent cette année à la problématique du VIH, un documentaire sur le sujet retient l’attention. The Carrier, de Maggie Betts, plonge dans l’univers d’une fermière zambienne de 28 ans atteinte du VIH, enceinte et coincée dans un mariage polygame, qui tentera de mettre fin au cycle de transmission du virus dans sa famille. Ce film lyrique racontant l’histoire de cette femme forte et confiante pave la voie à une autre thématique fréquemment abordée dans les films sélectionnés cette année. L’oeuvre discrète ou rutilante de ces femmes résilientes et d’un courage exemplaire fut captée par leurs consoeurs réalisatrices. Elle s’est retrouvée devant l’objectif de Karoline Frogner dans Duhozanye: A Rwandan Village of Widows; de Maria Luisa Gambale dans Sarabah; de Judy Chaikin dans The Girls in the Band; ou encore d’Elizabeth Tadic dans Umoja: No Men Allowed.

Les documentaires Calypso Rose, un hommage à la reine du calypso à Trinité-et-Tobago, et Sing Your Song, un coup de chapeau à la carrière et l’engagement de Harry Belafonte, seront aussi à voir, de même que The Central Park Five, en clôture du FIFBM.

Du 19 au 30 septembre
En divers lieux