Silver Linings Playbook : Faut que ça danse!
Prix du public au Festival international du film de Toronto, Silver Linings Playbook, de David O. Russell, met en scène Bradley Cooper en homme au bord de la crise de nerfs.
Après un séjour dans un hôpital psychiatrique, un enseignant (Bradley Cooper) ayant perdu sa femme (Brea Bee), son emploi et sa maison est contraint d’aller vivre chez ses parents (Robert De Niro et Jacki Weaver). Afin de reprendre contact avec son ex, il accepte de participer à un concours de danse avec une jeune veuve plus paumée que lui (Jennifer Lawrence).
Dans le même esprit décalé que I Heart Huckabees, David O. Russell offre une comédie dramatique aux accents romantiques où les humeurs des personnages captivent plus que les intrigues. De fait, ce n’est pas tant de savoir s’il renouera avec sa femme ou s’éprendra de la jolie veuve, mais comment le protagoniste apprendra à vivre avec sa bipolarité qui intéressera le spectateur. Et l’on ne vous parle pas de la sous-intrigue où le père du antihéros, atteint d’un trouble obsessionnel compulsif, se lie d’amitié avec l’ami de son fils, évadé de l’hôpital psychiatrique (Chris Tucker).
Défendant des personnages sans filtre, les acteurs offrent une interprétation survoltée qui s’avère de loin supérieure au récit tiré du roman de Matthew Quick. Ainsi, dans Silver Linings Playbook, la moindre occasion donne lieu à des échanges de répliques cinglantes et des situations où le vernis social en prend pour son rhume.
Enfin, pour ajouter au plaisir de cette suite de crises de panique et d’engueulades spectaculaires, Russell, solidement secondé par la caméra turbulente de Masanobu Takayanagi (Warrior, The Grey), signe une réalisation nerveuse, laquelle traduit parfaitement l’état de fébrilité des personnages.
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