Killing Them Softly : Cynisme, inc.
Brad Pitt reprend les armes sous la direction d’Andrew Dominik dans Killing Them Softly, film de gangsters aux répliques qui tuent.
Pour son troisième long métrage, Andrew Dominik retrouve Brad Pitt, qu’il avait dirigé dans The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford. Cette fois, Pitt troque son chapeau de hors-la-loi contre la veste de cuir d’un homme de main à la solde de la mafia, chargé de retrouver des types peu futés ayant commis un braquage lors d’un tournoi de poker clandestin.
Transposée à La Nouvelle-Orléans durant la présidentielle américaine de 2008, cette adaptation du roman Les règles du jeu de George V. Higgins n’est pas dénuée de répliques cinglantes et de moments savoureux, mais l’ensemble paraît par moments laborieux. Ce grinçant film de gangsters étant bavard, force est de constater qu’Andrew Dominik, également scénariste, ne maîtrise pas les dialogues comme Tarantino, par exemple. Ainsi, les détours pour en arriver à un parallèle entre le capitalisme et le monde interlope semblent parfois biscornus.
En même temps, le réalisateur de Chopper démontre à quel point il possède le langage cinématographique avec une mise en scène impeccable. On retrouve d’ailleurs une séquence de meurtre dotée d’un jouissif sens de l’esthétisme valant pratiquement à elle seule le visionnement. De plus, l’ensemble de la distribution offre de savoureuses performances. Brad Pitt se montre efficace en tueur cynique et intraitable, James Gandolfini amuse en tueur à gages alcoolique et dépressif, et l’impression de renouer avec le Henry Hill de Goodfellas lors des apparitions de Ray Liotta fait plaisir. Enfin, la présence de Richard Jenkins est notable et Scoot McNairy fait preuve d’un jeu nuancé dans son rôle de vaurien.
En salle le 30 novembre