Aya de Yopougon / Vues d'Afrique : Aya contre la Série C
Cinéma

Aya de Yopougon / Vues d’Afrique : Aya contre la Série C

Vues d’Afrique présente, en guise d’ouverture, Aya de Yopougon, long métrage d’animation tiré de la série de bandes dessinées du même nom, écrites par Marguerite Abouet et illustrées par Clément Oubrerie.

Sorti en France à l’été 2013, Aya de Yopougon raconte l’histoire d’Aya, jeune femme de 19 ans, résidente du quartier populaire Yopougon, à Abidjan, en Côte-d’Ivoire, à la fin des années 1970. Gravitant autour des histoires de coeurs et de famille de trois adolescentes et amies, le long métrage d’animation de Marguerite Abouet et Clément Oubrerie plonge avec aplomb dans la vie d’Aya (voirx d’Aïssa Maïga), d’Adjoua (Tatiana Rojo) et de Bintou (Tella Kpomaou). Alors qu’Aya souhaite se concentrer sur sa future carrière de médecin, Adjoua et Bintou pensent surtout à fréquenter les garçons et se trouver un bon parti, pour faire partie de la «Série C» («coiffure, couture, commerce et chasse au mari»), ce qu’Aya veut éviter. Les fêtes de quartier au maquis causent des maux de têtes aux uns et font virevolter les autres.

Tout va bien dans le meilleur des mondes jusqu’à ce qu’Adjoua se retrouve enceinte. Qui est le père? Moussa (Jacky Ido qui endosse aussi cinq autres rôles, dont celui du père d’Aya, Ignace), fils de Bonaventure Sissoko (Pascal N’Zonzi), propriétaire de la brasserie Sissoko et l’un des hommes les plus riches du pays? Bintou, qui jouait au chat et à la souris avec Moussa ne se laissera pas faire ainsi. Et s’ensuit une perpétuelle course entre les parents protecteurs et/ou sectaires, l’entourage exigeant, les filles qui tentent de se démarquer ou, simplement, de se faire respecter.

Sur une trame sonore délicieuse qui encadre avec brio la musicalité de la série de bandes dessinées, Aya de Yopougon s’articule autour d’un scénario simple, bien sûr, mais fort efficace, doublé d’une animation extrêmement colorée et lumineuse, qui nous fait découvrir autant les nuits chaudes d’Abidjan que le quotidien des travailleurs et des enfants. Avec une bonne dose d’humour, de charme, de parler vrai et de proverbes africains bien placés, il est facile de bien rigoler avec Aya et son entourage, au gré des aléas de leur parcours, semé d’embûches et de revirements inattendus. Et s’il faut, en plus, mentionner la présence de vraies publicités de la télé africaine qui ajoutent un côté ludique à l’affaire, alors le tour est joué.

Film d’ouverture de la 30e édition de Vues d’Afrique, le 25 avril à 19h au Cinéma Impérial. Le 26 avril à la Cinémathèque québécoise et le 27 avril à Excentris.

Vues d’Afrique, du 25 avril au 4 mai. vuesdafrique.com