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Deux lettres d’un homme en colère

Je jonglais avec l’idée de faire un blogue sur les femmes de ma vie, celle qui m’a mis au monde bien sur, celle qui partage ma vie en ce moment, et celles avec qui j’ai travaillé et dont l’art et les actions civiques m’ont touchés. Mais les événements d’hier m’ont mis en colère et j’ai mis de côté mon travail ce matin pour écrire deux lettres. Les voici.

En premier j’ai écrit au maire de Montréal, et ensuite à la Ministre de l’éducation.

Voici le lien pour écrire au maire Gérald Tremblay, si le coeur vous en dit.

Monsieur le maire,

Je suis outré de constater qu’à l’instar de la ville de Québec, les policiers de Montréal ont fait usage de gaz lacrymogènes hier contre les manifestants étudiants lors de l’occupation de l’édifice Loto-Québec au centre-ville. De plus, un manifestant a été blessé au visage et pourrait perdre l’usage de son oeil après avoir reçu une bombe assourdissante en plein visage. Une bombe tirée par un de vos policiers. Il est clair que le policier qui a tiré est incompétent à opérer ce genre d’arme et devrait être sanctionné sévèrement considérant les conséquences de son geste : une citoyen qui ferait une agression semblable serait certainement accusé de voie de fait et de négligence criminelle ayant causée des blessures. Qu’en sera-t-il de ce policier?

Il est impératif que vous donniez des indications claires aux policiers de Montréal afin que ce type de répression violente cesse immédiatement.

De plus, compte tenu de l’historique d’infiltration des mouvements dissidents par le SPVM (une infiltration dont j’ai été témoin lors du mouvement d’occupation l’automne passé) et de celle de la Sûreté du Québec lors du Sommet de Montebello, où des policiers de la SQ déguisés en casseurs, masqués et armés de roches ont tenté de déranger une manifestation pacifique, les citoyens ne sont plus dupes. Lorsqu’il y a des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, nous sommes en droit de nous poser ouvertement la question : qui a provoqué la violence et à qui cette violence profite-t-elle?

Les citoyens de Montréal ne cautionnent pas ce genre de violence gratuite de la part des forces de l’ordre. Que ferez-vous lorsque nous sortirons tous dans la rue pour vous le dire?

– Denis McCready

Un citoyen en colère

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Voici le lien pour écrire à la Ministre Line Beauchamp, si le coeur vous en dit.

Mme Beauchamp,

J’ai entendu vos propos de ce matin sur la Première chaîne de Radio-Canada en réaction à l’affrontement violent d’hier entre les policiers de Montréal et les étudiants à l’édifice Loto-Québec.

Vous avez dit : « Je pense qu’on assiste à la présence dans ces rangs là, de ces manifestants, la présence littéralement de casseurs, il faut déplorer ça et dénoncer ça. »

Effectivement, il faut dénoncer ça, mais lorsqu’il y a des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, nous sommes en droit de nous poser ouvertement la question : qui a provoqué la violence et à qui cette violence profite-t-elle?

Je m’en voudrais de ne pas souligner que compte tenu de l’historique d’infiltration des mouvements dissidents par le SPVM (une infiltration dont j’ai été témoin lors du mouvement d’occupation à Montréal l’automne passé) et de celle de la Sûreté du Québec lors du Sommet de Montebello, où des policiers de la SQ déguisés en casseurs, masqués et armés de roches ont tenté de déranger une manifestation pacifique, les citoyens ne sont plus dupes. Il y a des casseurs dans les deux camps. Parlez-en à votre collègue de la Sécurité publique.

En ce qui a trait à l’exercice budgétaire qui a mené à l’augmentation des frais de scolarité, il est déplorable que votre ministère soit ciblé pour augmenter les revenus de l’état lorsque votre gouvernement perpétue un modèle d’exploitation de nos ressources naturelles qui s’apparente à du colonialisme, bradant nos ressources minières à rabais à des compagnies étrangères et entreprenant des projets de centrales électriques qui ne sont pas rentables et qui nous endettent collectivement au bénéfice des compagnies privée (Bécancour, La Romaine et le futur projet Petit-Mécatina).

Quand les compagnies minières prospèrent et les étudiants s’appauvrissent, c’est toute la société québécoise qui en souffre. Vous passerez à l’histoire comme ayant été complice de cette dépossession.

– Denis McCready

Un citoyen en colère