Quelques heures de sommeil. Juste assez pour tenter de saisir l’accent écossais. On y remarque d’emblée, dixit quelques discussions glanées sur place, l’importance de la clarté afférente au processus référendaire. Alors que cette propension à la limpidité s’est vue associée, au Canada, à une manœuvre pernicieuse fédérale afin de mettre les bâtons dans l’essieu souverainiste, le cas écossais se veut tout autre.
Pour pratiquement la moitié de la population, du moins au moment d’écrire ces lignes, un oui à l’indépendance est souhaitable. Mais pas au prix de la confusion, de la duplicité, du flou artistique.
Ceci contraste, disons-le franchement, avec l’ambiance référendaire Québec-Canada des quarante dernières années. C’est ainsi pourquoi j’ai souri après avoir entendu Bernard Drainville, de retour d’Écosse, vanter la limpidité du processus Londres-Edimbourg, de plaider pour l’implantation d’un modèle semblable au Québec.
Pour la première fois, et bien que je ne croyais jamais ce jour possible, je me dois d’être d’accord avec l’ex-ministre. Entièrement, même. Cela dit, je doute que M. Drainville soit conscient des enjeux relatifs à sa déclaration. Facile de dire de se faire apôtre de la clarté. Moins facile de tenir parole au su des obstacles ambiants, par contre. Si on se réclame de l’exemple écossais, ce dernier, aux dernières nouvelles, ne peut constituer un vulgaire buffet chinois. Tout comme on ne peut, apparemment, être à moitié enceinte.
D’abord, le libellé de la question référendaire. Ce jeudi, les Écossais auront à répondre si, oui ou non, « Should Scotland be an independent country ? ». Six petits mots dépourvus d’ambiguïté, avouons-le. Rappelons, à titre de comparaison, les questions québécoises de 1980 et 1995 :
1980 : « Le Gouvernement du Québec a fait connaître sa proposition d’en arriver, avec le reste du Canada, à une nouvelle entente fondée sur le principe de l’égalité des peuples ; cette entente permettrait au Québec d’acquérir le pouvoir exclusif de faire ses lois, de percevoir ses impôts et d’établir ses relations extérieures, ce qui est la souveraineté, et, en même temps, de maintenir avec le Canada une association économique comportant l’utilisation de la même monnaie ; aucun changement de statut politique résultant de ces négociations ne sera réalisé sans l’accord de la population lors d’un autre référendum ; en conséquence, accordez-vous au Gouvernement du Québec le mandat de négocier l’entente proposée entre le Québec et le Canada ? »
1995 : « Acceptez-vous que le Québec devienne souverain, après avoir offert formellement au Canada un nouveau partenariat économique et politique, dans le cadre du projet de loi sur l’avenir du Québec et de l’entente signée le 12 juin 1995 ? »
Ainsi, et bien qu’on puisse saluer la volonté de M. Drainville sur le fait d’adopter une question dite claire, disons que le chemin à parcourir, à l’aune des questions précédentes, se veut considérable.
Ensuite, le processus de rédaction lui-même. Alors que le libellé des questions de 1980 et 1995 fut rédigé de manière exclusive par l’Assemblée nationale, celui de la question écossaise l’a été par l’entremise de la Commission électorale, organisme indépendant et relevant du parlement britannique, soit l’équivalent de notre Directeur général d’élections Canada. C’est ainsi que la proposition initiale de l’Écosse d’ajouter un volet relatif à une plus grande dévolution de pouvoirs à celle-ci fut rejetée. Notons aussi que la Commission fit radier les termes « [Do you agree that] » précédents la question finalement adoptée, jugeant que ces derniers viendraient embrouiller inutilement la compréhension des électeurs quant à la finalité de leur verdict.
Compte tenu de ce qui précède, doit-on conclure que M. Drainville accepterait la participation, au moins indirecte, du fédéral à même la rédaction de la question référendaire ? Le cas échéant, se plierait-il aux diktats d’un équivalent de la Commission électorale britannique ? Reconnaitrait-il, de ce fait, les enseignements du Renvoi sur la sécession du Québec, lequel prévoyait que les acteurs politiques-donc incluant vraisemblablement Ottawa-devraient déterminer les paramètres du concept de la « question claire » applicable ? Enfin, se réclamerait-il ainsi du volet de la Loi sur la clarté référendaire permettant à la Chambre des communes de se déclarer satisfaite ou non de la question rédigée par l’Assemblée nationale?
Serait bien de vous entendre également là-dessus, M. Drainville.
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Le spin de la question pas clair …
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(a)
Soyon serieux, allons réécouter les discours du camp du non. Quelqu’un peut sérieusement avoir écouter un seul des discours du camp du non et pas comprendre qu’on parle de separation et d’avoir un pays indépendant …. un fédéraliste qui se respectent peut-il vraiment pretendre le contraire sans rire. Avec les éditoriaux ici et la … les unes de journaux … quelqu’un pouvait-il vraiment ne pas comprendre de quoi il en retournait. Pourquoi le love in si c’etait pas clair …
Isoler la question du context de la campagne référendaire c’est a mon sens un sophisme malhonnete.
En plus on mise sur le fait que la campagne a eu lieu il y a 20 ans pour faire cette manipulation.
(b)
Moi j’aimerais qu’on m’amene un seul exemple d’un perdu ou d’une perdue qui comprenait pas pourquoi il ou elle votait pour que je ris de cette personne a gorge deployer.
Il y a des limites a la mauvaise foi …
(c)
Je pense que l’ambiguite est un spin que ramené les fédéralistes pur et dur pour dans le fond quoi sinon manipuler le monde 20 ans plus tard et leur faire a croire que c’était pas clair. On tente dans le fond de faire dévier le débat en parlant de la question.
(d)
Le reel pour les manipulateurs …
Un taux de participation impressionant de95% ( je sais pas si les écossais vont pouvoir en dire autant )
Et un résultats de 49,4% tout aussi impressionant ( je sais pas si les écossais vont pouvoir en dire autant ).
Les enjeux étaient clair le réel c’est ca.
Et le résultat a eu les conséquences réelle d’un statut quo donc pas de surprise non plus de ce coté la on nous a pas décu.
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(a)
Je vais etre franc si les deux questions des référendum de 1980 ou 1995 sont trop complexes au plan de la langue et des idées pour un citoyen qu’il vote donc pas.
Une question de référendum devrait s’adresser a quelqu’un d’intelligent, qui s’informe et qui fait son devoir de citoyen.
(b)
Et puis pour les apotres de la clarté. Je pense que vous faites un autre sophisme avec cette idée qu’une question courte c’est nécessairement plus claire. C’est de la rhétorique a 2$ pour mononcle Roger qui a un secondaire 2 et les esprits faibles.
(c)
Au moins la question de 1980 adresse explicitement des questions comme la monnaie ou les relations exterieures ou meme sur le processus ce que fait pas la question des écossais.
Meme chose pour 1995 qui évoque un nouveau partenariat économique ce qui a mon sens est plus rigoureusement vrai de la démarche. C’est tu vraiment plus clair de ne pas addresser de tels enjeux directement dans la question. Je pense que la question est justement plus difficile que les apotre du camp du non le prétende et l’affaire qu’une question courte est plus claire c’est simpliste.
(d)
Par contre coté stratégie et rhétorique. Je serais en faveur d’une question courte simplement parce que sinon ca va etre dans les pattes, on va faire dévier systématiquement le débat vers la question. A moins d’etre sado maso, je pense que le camp du oui serait juste niochon de faire autrement. Anyway au plan du réel le cas de l’écosse vient fermer le débat, la question ne pourrait qu’etre de la forme ou similaire du référendum écossais.
(2)
Moi ce qui me fascine c’est de le voir qu’en meme temps qu’on fait le spin de la question pas claire depuis quelques années. On assiste au phénomene bizarre que les firmes de sondages et medias (et ceux qui servent de propagande) a sonder les gens sur autre chose qu’une question claire …
Pourtant je vois pas beaucoup de gens dans le camp du non trouver que les questions de sondage ne sont pas Claire c’est étrange … j’imagine que les questions bizarre ou les niaiseries comme
(a) voulez vous un referendum …
(b) pensez vous qu’on devrait faire un referendum …
(c) pensez vous que l’independance va se faire …
vous arrange. Si on veut parler de question et de manipulation ca c’est de la manipulation d’opinion publique. Et c’est de ca qu’on devrait parler.
(3)
Par contre ce qui semble clair dans le débat écossais c’est que 50% +1 est la regle.
Je pense que ca vient de regler ca également …
je suis d’accord avec ian. en 80 et en 95, deux choix étaient possibles, oui et non. oui et non à quoi? à la souveraineté du québec. c’était archi clair. t’étais pour la souveraineté tu votais oui t’étais contre tu votais non. que la question aie 200 mots ou 6 ça revient exactement au même.
j’ai un autre point à apporter. le spin de la question pas claire est un mauvais argument utilisé par les passionnés de provincialisme. en somme les soumis du non. selon eux, plusieurs voteurs auraient voté oui en pensant qu’il ne s’agissait pas là de cautionner la séparation du québec. les sondages, aujourd’hui, posent une question claire, habituellement, ça tourne toujours autour de êtes-vous pour ou contre la souveraineté du québec. une ligne. et le résultat donne toujours autour de 40%. alors toujours selon nos provincialistes, si la question de 95 était reposée, ce 40% serait boosté grâce à tous ces analphabètes qui se méprendraient encore sur l’enjeu. combien? un petit 10% de plus? eh bien ça veut donc dire que selon nos valeureux provincialistes, l’appui au projet n’a pas bougé depuis 1995, ce qui est en complète contradiction avec un autre de leurs menteries favorites: les gens veulent pu en entendre parler, les gens sont ailleurs, les gens en veulent pas, etc.
et pour répondre à la question de frederic, à savoir si drainville accepterait que la canada se mêle de rédiger la question, ben j’imagine que ca dépend. si les anglais proposent est-ce que le québec devrait être un pays indépendant? j’imagine que le bon bernard s’ostinera pas, mais je crains que la proposition des monarchistes sera plutot est-ce que vous souhaitez devenir plus pauvres plus laids et plus petits? et dans ce cas le bon bernard fera bien de rapatrier la rédaction de la question à la maison.
Je trouve le parallèle entre le referendum écossais et la situation du souvrainisme au Québec un peu trop simpliste. La volonté québécoise repose surtout sur le carcatère identitaire qui nous définit. La cause chez nous s’apparente selon moi plutot au cas catalan qu’écossais. Les députés péquistes qui rendront oprhelins les citoyens de leurs comptés pendant leur trip en Ecosse relève de la branlette de voyeur.
A ce que je comprend, le cas actuel de l’Ecosse se comparerait mieux au sentiment vécu dans l’ouest canadien lors du règne des libéraux à Ottawa. Etre sous représenté en chambre, ne pas voir ses valeurs au sein du gouvernement tout en était la vache à lait du gouvernement de par ses richesses. Bien loin du caprice identitaire-lingustique du québécois. Cette option qui n’est malheureusement pas dans les intentions de vote ici ces temps-ci. Corruption oblige. Difficile de soulever un tel projet quand la confiance n’y est plus au provincial et encore moin au municipal.
Et le député Cloutier qui s’excite de voir l’organisation saxonne présenter et définir le projet de souvraineté avant de le soumettre au suffrage…. wow! Ils l’ont-tu l’affaire les écossais! Un fou dans une poche!!
Rien de mieux à ajouter au cynisme à ces politiciens qui laissent l’opposition pour se nourrir plus facilement de rêve que de tangible. Quel luxe.
Que les écossais aient des couilles au kilte ce serait bien tant mieux pour eux, que la démocratie règne. Pour la récupération et l’appropriation qu’en font les nôtres, je n’en suis pas convaincu. Une victoire écossaise ce serait bien beau mais ca n’éssuierait en rien nos problèmes chez nous et ne ramènerait pas plus le PQ près du peuple.
Ce que l’on attend du PQ, soit de l’opposition officielle, ne dépend en rien de ce qui se passe en Ecosse. Si le Oui perd, ce serait un beau nonos de perdu à son chien chien et si le Oui gagne! J’entend déja Lizée qualifier le écossais de »nos Frères! » alors que les canadiens-anglais, même s’ils maitrisent notre langue de mieux en mieux, seraient toujours des ennemis. C’est d’un folklore pathétique tracé d’avance.