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Deux innocents en Écosse des tartans: AYE NO

Alecta jacta es. Une victoire considérable NO, plus de 55%. Décevant pour le YES ? Certes, en un sens, les derniers sondages lui accordant 48% des intentions de votes. La prime à l’urne est venue, selon toute vraisemblance et encore une fois, jouer un rôle prédominant.

Ceci dit, rappelons néanmoins qu’il y a moins de 12 mois, l’option du YES peinait à obtenir 35% d’appui populaire. Il s’agit, en ce sens, d’une percée plus que substantielle.

Et la suite des choses, elle ?

Et bien Alex Salmon vient de démissionner. Compte tenu de ce qui précède, de quoi surprendre. Au contraire de la campagne du NO, celle du YES fut menée de main de maître : positive, porteuse, visionnaire. Mais bon. Comme Parizeau en 1995, probablement que Salmon se voit peu ou mal poursuivre l’aventure, tout simplement. Pourtant, si vous voulez mon humble avis, on ne peut parler ici d’un échec probant. Au contraire.

David Cameron ? Disons qu’il vient de sauver son job. Les rumeurs de la semaine voulaient que les couteaux s’aiguisent à vitesse grand V, histoire de se débarrasser, même en cas de victoire serrée du NO, du premier ministre britannique. Il peut respirer. Mais pas trop, en fait. La remontée spectaculaire du YES a réussi à provoquer chez Londres une onde de choc appréhendée. Suffisante pour amener Cameron à promettre aux Écossais une « super dévolution » de pouvoirs. Ça vous rappelle quelque chose ?

Ici encore, rien de trop concret. Mais tout indique qu’il sera question de décentralisation côté taxation, entre autres. Le reste ? Pas clair. De toute évidence, un score du YES aux alentours des prévisions afférentes aux derniers coups de sonde aurait assuré à Edimbourg un meilleur rapport de force. À suivre.

L’ambiance actuelle ? Similaire à celle de la campagne : sereine, relaxe. Déçue, Edimbourg ? Pas tant, surtout si on considère que le NO y a enregistré ses meilleurs résultats.

En bref, toujours britannique, l’Écosse. Flegmatique, gentille, sobre. Aucun incident rapporté. Aucun acte violent. Le respect. L’exercice démocratique au sens noble du terme. En réponse aux tweets québécois glanés épisodiquement depuis hier, suis sûr que les Écossais vous invitent à réduire vos appréhensions à leur égard. Apparemment, ils ne sentent pas, du moins autant que vous, le caractère impératif « d’être libérés », de se s’émanciper de « l’oppression britannique » ou « d’accéder au grand concert des nations ».

Évitons le piège de la projection. De la transposition de la cause écossaise à des fins purement utilitaristes. De faire renaître le mouvement indépendantiste québécois sur la base de revendications toutes autres. D’assimiler deux processus, deux nationalismes, drôlement distincts.

Le peuple écossais, n’en déplaise, ne portait pas la cause indépendantiste générique sur ses épaules. Tout ceux qui se réclament de l’autodétermination des peuples devraient, en toute justice, respecter la résultante de l’exercice de ce droit. Autrement, on finira par conclure à l’ironie de l’affaire. À penser que votre appui était, dans les faits, prononcé à des fins strictement partisanes.

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Voir aussi : https://voir.ca/frederic-berard/2014/09/18/deux-innocents-en-ecosse-des-tartans-AYE-NO

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