Intimidation en milieu scolaire : Intimidation : Une intime idée
Comme la plupart des Québécois, Mario Asselin, ancien directeur d’école et aujourd’hui féru de technologies et d’Internet, a été touché par la triste histoire de Marjorie Raymond. En remontant dans ses souvenirs du monde de l’éducation, il partage aujourd’hui avec nous ses réflexions sur cette triste histoire d’intimidation.
J’étais directeur de l’école voisine de celle où quatre adolescents de 13 à 16 ans se sont enlevés la vie dans la région de Coaticook entre le 15 novembre 1996 et le 7 janvier 1997. Une sorte d’épidémie de suicides. Je me souviens de l’horreur dans les yeux des parents. J’ai en mémoire aussi le désarroi des éducateurs et la peine des élèves. J’étais jeune directeur et j’étais un peu paniqué moi aussi. On avait formé une cellule de crise. Nous nous regroupions le vendredi matin en janvier et février 97 pour dépister les cas de jeunes qui pourraient être «à risque» de ne pas passer la fin de semaine. Il nous fallait un «arrêt d’agir». L’urgence nous habitait…
Cette période de ma vie m’est remontée à la gorge en apprenant que Marjorie Raymond de Sainte-Anne-des-Monts était passé à l’acte mardi dernier. Quinze ans. Elle s’est fait violence et comme c’était le cas pour les jeunes de la région de Coaticook, il y avait sûrement une équation bien complexe de motifs l’ayant pressé à l’urgence d’en finir. Dans une lettre adressée à sa mère, elle a évoqué l’intimidation dont elle était victime. Intime conviction du moment l’ayant persuadée que la seule issue était de rompre avec la vie. Intime idée…
Des parents en crise
Nos pensées se tournent évidemment vers les parents à l’occasion d’un tel drame. Le sentiment de vertige est épouvantable. La brûlure est insoutenable. Les pires émotions remontent à la surface, incluant la rage et le sentiment de ne pas avoir vu venir, d’autant que dans la situation de Marjorie Raymond, il semble y avoir eu plusieurs appels à l’aide concernant les gestes d’intimidation subis en amont. La culpabilité des uns et des autres… Une des motivations de la jeune fille pouvait-elle avoir été de se venger de ceux qui posaient des gestes agressifs ? On ne saura jamais…
La question de ce que les parents pouvaient faire de plus, restera également sans réponse… Pas d’issu de ce côté-là non plus.
Faire de la place aux parents à l’école est un combat de tous les instants. Plusieurs forces entrent en opposition. Les élèves aiment leurs parents, mais ils ne veulent pas les voir près d’eux en présence de leurs copains, instinctivement, à partir d’un certain âge. Les enseignants, les surveillants et les animateurs en présence des jeunes ne savent pas trop ce qu’ils pourraient faire avec cette «embarrassante» présence à l’école. Les professionnels non enseignants et les cadres veulent bien recevoir certains parents sur rendez-vous – les enseignants aussi, bien entendu – mais on réalise vite que la présence de l’un d’eux entre les murs devient suspecte. L’école est souvent intimidante pour les parents.
Force est d’admettre que depuis longtemps, à quelques exceptions près, les parents n’ont pas droit de cité là où se passe une grande partie de la vie des enfants. C’est un problème qui explique peut-être l’absence de réelle démocratie scolaire au Québec. Le privilège qui donnait dans la Grèce antique le droit de participer à la vie de la cité, s’est perdu en chemin vers l’école.
Peu d’implication communautaire encouragée par l’institution scolaire. L’engagement parental y est perçu au mieux comme un mal nécessaire pour combler certaines lacunes en ressources humaines. On part de loin…
Dans un contexte où tout va bien, un parent «normal» pourra se satisfaire des réponses évasives offertes par les jeunes au retour de l’école si leurs comportements semblent concorder avec ceux à la maison. Et encore… c’est un des apprentissages les plus complexes qu’un parent doit envisager : composer avec la distance que met l’école avec nous, parents. On a beau observer, scruter, estimer, deviner tatillonner; on est très loin d’une science exacte. On fini par couper le cordon à quelque part pendant le secondaire.
Avec mes trois garçons, tous mes trucs de directeur d’école y ont passé… et quelques fils ont tenu jusqu’au collégial.
Quand ça ne tourne pas rond dans le comportement de notre enfant, quand des signes ne mentent pas, évidemment, papa/maman ont raison d’insister.
Le milieu scolaire est parfois étrange dans ses réactions. Le parent d’enfant au prise avec le sentiment d’être intimidé devient lui-même très vite impuissant. S’il faut résister à l’envie de régler ça par ses propres moyens, passant outre sa progéniture, reste que ça prend beaucoup de sagesse et de confiance pour travailler à distance de l’action, en complicité avec son enfant. Quelques-uns y arrivent, mais la plupart y perde des plumes.
On dit des enfants intimidés tout autant que de ceux qui agissent « en bourreaux » qu’ils manquent d’habiletés sociales. Pourrait-on affirmer qu’ils ont «hérité ça de leurs parents» ? Ça pourrait expliquer pourquoi, les parents d’enfants intimidés ne se regroupent pas, mais ont plutôt tendance à s’isoler ? La roue tourne et si l’école par ses éducateurs ne s’ouvre pas davantage, on tombe vite dans une spirale de violence… parfois retournée contre soi-même. Pas simple, ni évident.
L’éducation aux délais…
J’en parlais chez Dominique Poirier récemment*, tout va trop vite. Plusieurs parents répondent très rapidement aux demandes des enfants qui n’apprennent plus la valeur du délai. À l’école, on hérite dès le préscolaire d’habitudes empreintes d’intolérance à l’attente. On ne fait pas toujours notre part pour contribuer à éduquer à l’importance du délai. En amour, en matière de sexualité, au volant, dans nos habitudes de consommation, les adultes n’ont pas beaucoup de leçons à donner aux enfants sur ce sujet.
L’espérance psychique… la conviction que viendra un plus grand plaisir au bout du désir ne semble plus faire partie du corpus des apprentissages. On dirait. Genre. Style.
L’entraînement sportif, les arts en général et la littérature en particulier participaient à construire la valeur de l’attente. Quelques autres activités où le sens de l’effort permet de comprendre que tout vient à qui sait attendre en ne démissionnant pas, donnent de bons résultats, mais on privilégie trop souvent des activités moins nourrissantes. Je ne parle pas nécessairement des jeux vidéos qui, à certains égards, ont leur haut niveau d’exigence en terme de problèmes à résoudre et de difficultés à surmonter. Plusieurs de ces jeux travaillent la patience… il s’agit de les repérer !
Il nous faut réaliser en famille comme entre collègues qu’une réflexion s’impose et qu’elle déborde la stricte question de l’intimidation et du suicide. Le « j’vas régler ça assez vite moé », on sait que ça ne marche pas…
L’intimidé(e) en vient souvent à croire qu’il/elle est seul(e) dans son combat qui vise à cesser d’avoir mal. Il/elle devient de plus en plus vite à fleur de peau. L’intimidant(e) est aussi une bibitte bien sensible qui, d’ailleurs, se promène souvent d’un rôle à l’autre, si je me réfère à mon expérience de directeur d’école. Le décès tragique de Marjorie Raymond frappe l’imaginaire de plusieurs d’entre nous probablement parce que chacun avons une expérience d’intimidation dans le corps.
L’idée intime du suicide pour venir à bout de l’intimidation est un leurre. Pour s’aider à la repousser, il faut ouvrir davantage nos mentalités, nos écoles et redonner toute sa force au pouvoir des délais.
J’ai appris des événements de 1997. Ça fera bientôt quinze ans. Une jeune fille du même âge vient de mourir en me rappelant que le travail n’est pas terminé. Repose en paix Marjorie.
* « L’école d’antan était-elle plus efficace? », L’après-midi porte conseil, http://www.radio-canada.ca/emissions/lapres-midi_porte_conseil/2011-2012/chronique.asp?idChronique=185855
Mario Asselin
cybercarnet : http://carnets.opossum.ca/mario
ePortfolio: www.marioasselin.com
J’ai été directeur d’école secondaire pendant plus de 25 ans. J’ai connu de catastrophiques suicides qu’on n’arrive jamais à comprendre avant que l’acte de soit posé. Je n’effacerai jamais de ma mémoire celui, entre autres, d’une jeune fille de 5e secondaire qui s’est aspergée de gazoline et qui s’est immolée dans la toilette des filles de l’école. Je salue l’aide qu’apporte Monsieur Mario Asselin par ses réflexions très opportunes, au regard d’un sujet aussi complexe. Ses réflexions sont celles qui en ont fait et qui en font encore un véritable missionnaire en fonction plutôt qu’un fonctionnaire en mission. Toute ma sympathie la plus cordiale aux parents et ami(e)s, de Marjorie Raymond, en souhaitant et espérant que tous les réconforts se conjuguent pour vous accompagner en cette période de fin d’année.
Merci beaucoup pour ces bonnes paroles.
Tout le monde dit qu’il faut agir, mais comment? Voici ce que je propose: avec un intervenant, faire une rencontre avec l’agresseur et l’agressé. L’agressé doit regarder l’agresseur dans les yeux, l’intervenant doit forcer l’agresseur à regarder l’agressé dans les yeux. L’agressé doit dire à l’agresseur qu’il n’a pas aimé sa façon d’agir, l’agresseur doit s’excuser toujours en regardant l’autre dans les yeux.
Cette méthode peut ne pas être applicable à tout les coups, mais j’crois que ça peut valoir la peine d’essayer de renverser la vapeur. Ces jeunes qui « terrorise » les autres ont souvent un caractère très fort. Au lieu de les punir, on pourrait les mettre à contribution pour défendre, et montrer à ceux qui sont qui sont constamment victime à se défendre. En leur proposant le choix entre une punition et l’option d’un défi dans lequel il pourrait utiliser leur leadership naturel à bon escient. Dans les cas qui fonctionneraient, les bénéfices serait énorme autant pour l’ancien agresseur qui pourrait se sentir valorisé d’avoir aidé « un plus faible » que pour la victime qui risque d’en apprendre sur l’affirmation de soi et d’avoir un boost momentané d’estime de soi. Le tout devrait être encadré par du personnel qualifié et malheureusement j’ai l’impression que c’est pas encore le genre de chose qu’on apprend en pédagogie.
Je pense même, à la rigueur, que pour les jeunes, si ce rôles de la défendre les plus faible était valorisé dans les écoles, un certain équilibre pourrait se faire sans avoir recours constamment personnel de soutien. Autrement dit, cracher sur quelqu’un qui est déjà par terre, c’est facile, et ça permet d’être dans la gang, mais faire face à une gang qui est en train rabrouer de coup le petit gros dans un coin quand on a le caractère et qu’on est outillé pour le faire (aidé par des intervenants?), Ça ça montre qu’on a des couilles …
Plutôt que d’engager du personnel additionnel , pourquoi ne pas recruter quelques jeunes en faire beaucoup plus en échange de quelques repas gratuit à la cafétéria ou autres avantages…
Personnellement je vois l’école comme une micro-société distincte dans laquelle on pourrait aider à instaurer une structure équivalente à celle dans laquelle on vit. Après tout, ces jeunes sont aussi des futurs employés de nos institutions; des avocats, des policiers et autres travailleurs. Tous devront apprendre à s’affirmer, se défendre, et dénoncer les abus.
Madame Forget,
J’attrape votre proposition au vol et en profite pour passer le mot à ceux qui pensent que cette solution serait une bonne chose. Par contre je crois que votre recherche de solution se veut sincère, et je vous remercie d’avoir pris le temps d’y penser!
Tout d’abord, permettez-moi que je vous présente le Dr Égide Royer, qui est psychologue et professeur titulaire en adaptation scolaire à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval. Monsieur Royer parle de cette solution de «médiation» comme étant inconcevable, puisque, entre autre, de réunir la victime et le bourreau dans la même pièce pour «régler le problème» envoie le message que la victime fait partie de ce problème, en ce sens qu’elle y contribue… alors que cela n’est nullement sa faute.
Monsieur Royer a participé à quelques reprises à des émission spéciales portant sur l’intimidation, entre autres à 24 heures en 60 minutes (RDI) en 2009 où j’ai fait sa connaissance en étant moi-même participante, ainsi qu’à l’émission radiophonique «L’après-midi porte conseil» en novembre 2010 où j’ai participé également à l’émission en tant qu’ancienne victime. Ses commentaires sont judicieux et lucides. Je le considère comme un intervenant essentiel dans ce domaine.
Pour avoir moi-même été intimidée pendant plus d’une dizaine d’années, je peux vous garantir qu’aucun de mes agresseurs n’auraient, de bonne foi, participé à cette rencontre «obligatoire». Au mieux, il aurait «joué le jeu» pour recommencer de plus belle par la suite.
Tous mes agresseurs ont constaté, «de visu» le mal qu’ils me faisaient en m’intimidant. L’humiliation était si cuisante à certains moments, que je ne pouvais pas retenir mes sanglots «en public et en direct» face à leurs attaques franchement cavalières… À l’école, dans le parc, dans la rue, dans l’autobus scolaire et même près de mon domicile. À l’époque, j’ai tenté le suicide. Mes agresseurs l’ont su. Cela ne les absolument pas empêché de recommencer.
C’est bien des années plus tard qu’un d’entre eux, le pire de tous en fait! M’a demandé pardon de son propre chef. Cela, effectivement, m’a aidée à panser ma plaie. Et bien sûr, je lui ai accordé!
Très touchant Mario…
Hier, j’ai fait lire et écouter un reportage à 2 de mes groupes. Certains se sont furtivement essuyé les yeux. On aurait pu entendre une mouche voler. Quand je suis venu pour prendre la parole, j’ai ravalé «un moton»… L’amorce de discussion a donc passablement été difficile…J’ai d’abord parlé de moi, moi à leur âge, moi qui n’a jamais été victime d’intimidation, Au pire, on me taquinait à cause de mes rondeurs…mais comme j’étais sportif, j’étais dans la gagng…dans une gang. Là où les élèves ont été le plus attentif, c’est quand j’ai parlé de l’intimidation dont j’ai été victime en tant qu’enseignant. 2 fois en l’espace de 18 ans. J’étais un adulte, mais les pensées que j’avais pour ces élèves intimidateurs n’étaient pas très…jolies? Probablement grâce à mon éducation, à mes valeurs, à ma capacité en tant qu’adulte de relativiser les choses, j’ai réglé autrement, mais n’empêche, j’aurais dû confronter ces élèves en présence de leurs parents et de la direction…manque de couilles? Peut-être…puisque l’on dit soouvent que la pomme ne tombe jamais loin de l’arbre, je me disais que ça ne me tentait pas de me mettre les parents à dos, en plus de leur progéniture…Enfin, la discussion avec mes élèves a bien tournée, ils ont réfléchi à voix haute et sur papier, puis sur Twitter en utilisant #Partajeunes. Ce matin, à la 2e période, mon autre groupe blogue sur le sujet…je t’enverrai une liste d’adresses…
Merci pour ce partage. Il faut que ça cesse!
Merci beaucoup Jean de ce témoignage. Les jeunes que nous côtoyons ont bien besoin que nous leur parlions de temps à autres de nos propres expériences, de notre vécu.
L’autre chose qui me touche beaucoup dans ce que tu écris est de leur offrir la possibilité de s’exprimer « numériquement » sur le sujet, en plus de ce que tu leur as offert via une discussion en classe. Nommer ce qu’on ressent en vue de le partager et de se relancer est une bonne occasion de repartir sur de nouvelles bases.
Au plaisir d’en rediscuter Jean…
Pour l’avoir vécu et avoir tenté ce genre de résolution avec un professeur et des intervenants, je n’ai qu’une chose à dire : Ça ne fonctionne malheureusement pas. L’agresseur s’excuse, l’humiliation et les remarques mesquines cessent pendant un temps, puis recommencent de plus belle. Les sanctions comme les retenues, les « plans d’action » et les suspensions ne fonctionnent pas non plus. Ils en rient, se retrouvent à la maison pour un beau congé de 3-4 jours et reviennent faire du tort à leur souffre-douleur. Comme dirait une amie enseignante, « Sont tough, les p’tits maudits… »
Tout ce que ça prend, c’est un prof assez intelligent pour faire comprendre à l’intimidé qu’il vaut plus que les insultes lancées à son endroit. Qu’il faut arrêter de regarder le plancher, de pleurer quand on est le dernier choisi pour l’équipe de ballon-chasseur ou quand les autres s’esclaffent quand on donne une mauvaise réponse en classe. À 8 ans, ce n’est pas évident, à 15 ans non plus. Sauf que lorsque l’idée est plantée, c’est un peu plus facile de s’y raccrocher. J’ai eu la chance d’avoir plusieurs de ces profs et c’est peut-être pour ça qu’aujourd’hui, je suis encore ici pour en parler. Je crois sincèrement que travailler avec le jeune intimidé pour « booster » sa confiance en soi et l’encourager à continuer, est la meilleure solution. Cependant, les résultats sont à long terme, d’où la mention de patience. Rien n’est instantanné, surtout pas la confiance en soi.
Pour finir, il est important, aussi, de ne jamais minimiser le problème. « Ben voyons, ça ne se peut pas, c’est IM-POS-SI-BLE que tu te fasses écoeurer à ce point-là! » ou « Ah! Ignore-les, ils vont arrêter bientôt. » Ignorer ? C’est pire, ils en viennent aux coups. Dès qu’il est fait mention d’insultes ou de commentaires mesquins, il faut faire quelque chose, ça dégénère tellement vite…
Je vous seconde! J’ai commencé à parler de suicide à l’âge de sept ans, il y a eu intervention par dessus intervention, intervenants, professeurs, etc. Un petit milieu d’un peu plus de milles personnes, la même classe de moins de 20 élèves de la maternelle au début du secondaire. Et aujourd’hui, mes anciens professeurs disent que ce n’est jamais arrivé, mes anciens collègues de classe et leurs parents ne se souviennent de rien, certains vont même jusqu’à dire, lorsque j’ai accepté de participer à un article sur le sujet (après Dawson) que j’ai tout inventé pour avoir de l’attention. Et pourtant, à 14 ans, il s’en est fallu de quelques minutes pour que j’avale les pilules.
Je suis également d’accord avec vous qu’après un temps, on devient responsable à part entière de la dynamique, un peu comme si on avait été « brainwashé » à s’attendre au rejet, à l’exclusion, aux insultes et qu’on les suscitait à cause de cette expectative. Et commence un long chemin de croix pour rebâtir notre vision de nous-même et notre estime de soi.
Je lis les réactions des gens sur Facebook et dans les médias, certaines violentes et hargneuses envers une des jeunes filles qui aurait dit et fait de l’intimidation et je les trouve tout aussi graves, ces réactions, que l’intimidation en soi. C’est facile de juger, c’est facile de pointer du doigt, c’est facile d’oublier qu’on a fait la même chose, ignoré la même chose, rit en retrait. Tout le monde est responsable et personne ne l’est en même temps. Je n’ai pas de solution, je fais tout ce que je peux pour apprendre à mes enfants à respecter autrui, tant dans leurs actes que dans leurs paroles (que dans leur inaction, à ne pas négliger). Mais je crains leur entrée à l’école et je crains que si l’un d’entre eux vit ce que j’ai vécu, je ne sois pas en mesure de l’aider moi non plus…
L’intimidation devrait être criminalisé, je m’explique : il devrait y être ajouté sur la loi des jeunes contevenants car c’est souvent les jeunes 12 à 17 qui sont des intimidateurs.. 2 , 3 ,4 ou 5 jours de suspensions c’est pas assez. L’ado devrait être en premier en dehors de l’école tolérance 0.Ceux qui intimident ne commence pas à 13 ou 15 ans souvent ils commencent au primaire par des banalités que nous trouvons très drôle rencontre parents enfants mais sans plus mais qui s’aggrave au fils du temps il ne faut jamais même au primaire banalisé ca car rendu au secondaire sa devient beaucoup plus grave. Avec un suivie auprès d’un éducateurs spécialisé…Et si ca ne cesse pas ont mêle la police les écoles aiment pas faire de la publicité…Et pour finir c’est triste mais tu sors ton enfant de l’école même si la dpj s’en mêle ca reste que cet enfant la c’est à toi, la dpj devrait s’occuper des enfants battus, abusé et des intimidateurs aulieu d’un enfant qui ne va plus à l’école pour sa propre sécurité…..
Merci de m’avoir lu je suis un peu en maudit du systême de l’éducation pour nos jeunes c’est de la vrai……
Bonne fin de journée
Elise (mascouche)
Quand j’y repense, je n’arrive plus à me souvenir si j’étais celle qui agressait ou était agressée. En fait, j’étais les deux! À la maison, mes soeurs s’amusaient bien à me faire pleurer. Le défi : y arriver chaque jour. Et chaque jour, je pleurais, et je développais une haine envers ma famille, l’envie de mourrir me tiraillait les trippes, et je n’avais que 11 ou 12 ans. Ça m’a pris beaucoup de temps avant de pardonner à mes soeurs leurs gestes d’intimidation, qui devait certainement leur paraître, à elles, très anodin.
Mais là n’est pas où je veux en venir. Le vrai drame dans mon histoire, c’est que chaque jour, à partir de la deuxième année (quand j’ai changé d’école), je devenais la méchante. Une camarade de classe, avec qui finalement je n’avais simplement pas « d’atomes crochus », a été la cible de railleries de ma part. Par ma triste influence, la mince ligne qui la gardait d’être étiquetée comme « différente », s’est brisée. Mes autres camarades de classe ont vu une porte s’ouvrir, et s’en sont pris à elle, eux aussi. Après, c’est devenu une spirale infernale, du moins pour elle, j’en suis certaine.
En y repensant bien aujourd’hui, je comprends que la pauvre enfant était simplement atteinte d’un trouble de l’attention, qui n’était pas soigné à l’époque. Et voilà le drame qui m’habite aujourd’hui : chaque fois que je repense à cette pauvre fille, j’ai le coeur tout à l’envers de l’avoir tellement fait souffrir… J’ai vécu avec le sentiment de culpabilité une grande partie de ma vie, et cette époque ou je subissais et faisais subir de l’intimidation, elle y est pour beaucoup.
Mais j’ai appris quelque chose d’essentiel dans ma vie d’adulte. Je n’ai pas connu la chance, étant enfant, de vivre dans une famille dite « normale ». Pas de mots gentils, pas de parent qui prennent ma défense, pas de calins pour me consoler, personne pour écouter mes tourments. Mais j’ai réussis à offrir à mes filles tout le contraire. Parce que j’ai compris que j’ai le choix, que je peux déprogrammer un acquis malsain tiré de mon héritage familial, pour en choisir un autre, que j’aurai peut-être appris de façon « mécanique », mais qui ne fonctionne pas moins pour autant!
Où ça me mène tout ça? À lancer des messages.
Mon premier message s’adresse aux agresseur : le jour où la raison vous reviendra, vous souffrirez tout autant que vos victimes de ne pas avoir su vous arrêter quand il le fallait. DEMANDEZ DE L’AIDE! Moi je sais que dans le fond de votre coeur, vous êtes blessés. C’est permis vous savez, et il existe de multiples façon autre que de reproduire cette souffrance avec les autres. C’est possible de se sentir mieux autrement, pour vrai!
Mon second message s’adresse aux parents de tout jeune enfant, à ceux et celles qui pourront faire une différence, s’ils s’y mettent dès la petite enfance (et je parle par expérience). Je suis la très fière maman de deux magnifiques petites filles, de 7 et 10 ans. Elles sont différentes (un juste retour des choses me direz-vous? Probablement!) Mes erreurs passées ont été des épreuves bien difficiles à surmonter, mais si je peux en tirer quelque chose de positif, c’est qu’elles m’ont appris qu’on peut changer le cours des choses. Avec mes filles, je travaille tous les jours, depuis qu’elles sont au monde, à leur faire comprendre qu’elles ont le droit d’être différentes. Et que si quelqu’un s’en moque, ou les critique, elles ont le droit de ne pas « emmagasiner » les remarques désobligeantes. Je suis d’accord qu’il ne sert à rien de les ignorer, mais elles ont toutefois la possibilité de les écouter sans les entendre… Ça semble bien rose et trop simple ce grand principe, mais je vous le jure, ça fonctionne, à condition d’y croire et de persévérer. Mes filles sont belles, équilibrées, souriantes, et différentes. Et quand elles se font intimider par leurs camarades, elles savent que la décision finale d’accepter ou non la remarque leur revient à elles! Elles ont le choix.
Retenez bien ceci, petits parents bienveillants : Il n’y a aucun comportement qui ne peut être « déprogrammé ». Il suffit d’aller chercher les bons outils, de persévérer, et de DEMANDER DE L’AIDE!! Vous pouvez faire une différence dans la vie de vos enfants, et de celle des autres!
L’école, c’est un centre d’apprentissage, un endroit où l’on se prépare a faire face à ce qui vas nous arriver dans la vrais vie. C’est à l’école qu’on vas commencer à connaitre les injustices, les intimidations, les saletés qui vont meubler notre vie d’adulte au quotidien. La perfection n`étant pas de ce monde, nous allons vivre des injustice toute notre vie……serions-nous si déconecter de la réalité pour penser que ce n’est qu’après l’école que nous serons assez fort pour faire face à ce que j’appelerais de » l’hommerie » (def: saleté qui entoure souvent l’environnement de l’être humain)
Hier, un policier de Montréal Nord m’arrête pour vérification, il vérifier et tout est correcte. Il me demande ensuite d’ou je viens et ou je vais, je lui répond qu’il ne peux pas me poser ces questions, qu`il est armé et qu’il est là pour protéger mes droits garantis par la Charte Canadienne Des Droits Et Libertés. Ca c’est de l’intimidation gratuite faite par celui qui devrais s’assurer que personne ne puisse agir de cette façon.
Si les gardiens de nos droits peuvent intimider en toute quiétude, pourquois blamer de pauvres inocents, sans armes, ni uniformes qui font la même chose. Deux poids, deux mesures…..Un cheval, un lapin et la balance est encore égale,,,
Un grand Merci, M.Asselin, d’avoir pris le temps d’écrire et de partager avec nous
ce touchant témoignage et pour toutes vos idées de prévention . Merci, également, à tous les internautes d’avoir osé partager vos commentaires remplis de sagesse, d’expérience et d’espoir, malgré la peur qui s’en dégage et que vous exprimez, chacun(e) de votre façon…
Oui, Oser, est la chose à faire, après des sentiments de tristesse, de révolte, de déni, d’incompréhension, d’impuissance, d’accusation, de jugement, d’acceptation et souhaitons-le pour soi-même surtout, de pardon…
Oser, une action quelconque, qui nous ressemble, qui est à notre portée, mais surtout OSER! Actuellement, La loi nous oblige à porter secours à une personne en danger physiquement, même si nous ne savons pas trop comment agir, l’important est d’essayer, d’alerter, de faire notre possible….Beaucoup plus difficile d’instaurer une telle loi pour protéger des personnes en détresse psychologique. Parce que, ce que nous avons tendance à oublier, c’est que malgré certaines ressemblances, chaque être humain est unique. Par son histoire, sa santé globale, ses croyances, ses aspirations et ses besoins fondamentaux (voir pyramide de Maslow et co…)
Marjorie aussi a osé poser un geste, qui peut être jugé et interprété de plusieurs façons. Cependant, après avoir épuisé toutes les ressources, à sa disposition, elle a décidé de choisir ce geste ultime de s’enlever la vie.
Il est facile de juger Marjorie et de dire, qu’il y a une panoplie d’autres choix qu’elle aurait pu faire….Cependant, pour une des rares fois dans sa vie, probablement, que cette jeune fille a osé faire un choix pour elle même. D’autres personnes choisissent, également, ces solutions extrèmes, mais les sources demeurent différentes.
Combien d’entre-nous, choisissent aussi de mourir à petit feu? en n’osant pas, justement répondre à nos besoins fondamentaux… en acceptant le statu quo d’une vie borne qui ne répond pas ou plus à nos valeurs individuelles profondes, parce que nous sommes paralysés par la peur du jugement, des reproches, du changement etc…
Nous savons tous que nous ne pouvons pas échaper à ces réalités de naissance et de mort. Nous pouvons, cependant, choisir comment nous voulons vivre et l’assumer pleinement, en agissant, autant que possible avec conscience et responsabilité. Même si nous n’avons presque plus de repères spirituels dans nos sociétés modernes, il est important de se réaproprier le mot Aimer….
Les jeunes n’ont pas besoins d’être entourés de Monsieur ou Madame Parfait, ni non plus qu’on les prenne pour des faibles, en leur cachant nos vulnérabilités…
Je crois que nous pouvons, davantage, influencer nos jeunes, si nous osons
être des adultes qui s’assument dans leurs forces comme dans leurs faiblesses et qui posent les gestes nécessaires pour apporter des solutions à nos défis quotidiens. Oser demander de l’aide et se regrouper, multiplient nos forces, pour mieux avancer, tomber et se relever avec confiance….
Mes plus sincères sympathies aux parents de Marjorie! En tant que Maman et intervenante auprès des enfants, sachez que je suis tout coeur avec vous!
À moi de vous remercier de votre contribution… Je retiens en particulier cette phrase, « Les jeunes n’ont pas besoin d’être entourés de Monsieur ou Madame Parfait, ni non plus qu’on les prenne pour des faibles, en leur cachant nos vulnérabilités… », c’est tellement vrai.
On oublie souvent qu’aux yeux des enfants, on est grand et fort, au point ou parfois, on impose une sorte d’idéal inaccessible. Nommer certaines de nos vulnérabilités a souvent l’effet dans la tête des enfants d’alimenter une nécessaire mutualité. C’est comme si à ce moment, un enfant se disait « mon père et ma mère sont forts, mais ils ont aussi connu le même genre de difficultés que moi et ils sont passés au travers; je suis capable moi aussi… ».
On a encore à travailler beaucoup sur soi pour devenir capables de cette ouverture avec nos enfants 😉
bonjour, nous sommes un équipe d’éducatrice spécialisée ayant étudier au cegep de saint jerome. Nous aimerions faire une différence et intervenir, et prévenir au près de diverse clientève vivant de l’intimidation ou qui fait de l’intimidation… Si jamais il ya des ouverts a nos projets, nous en faire part pour que nous puissions améliorer les choes… Il n’y a probablement pas de solutions miracle par exemple il ya des actions que nous pouvons au moins essayer
»On dit des enfants intimidés tout autant que de ceux qui agissent « en bourreaux » qu’ils manquent d’habiletés sociales. Pourrait-on affirmer qu’ils ont «hérité ça de leurs parents» ? Ça pourrait expliquer pourquoi, les parents d’enfants intimidés ne se regroupent pas, mais ont plutôt tendance à s’isoler ? » Je vous dirais que l’isolement, pour l’avoir connu, vient du fait que d’en parler ça finit par agacer et les façons de réagir diffèrent beaucoup d’un parent à l’autre. De plus il n’y a aucun lieu à l’école ou on peut se reconnaître et s’accorder sur les moyens à prendre et avoir le soutien nécessaire pour y arriver. Ce que j’ai à déplorer de ce fait c’est l’aliénation exercée sur nos enfants par des intervenants qui croient devoir se les « attacher » pour être en mesure, semble-t-il, d’avoir des interventions plus efficaces. (L’attachement est un nouveau concept en intervention qui est parfois utilisé, à mon avis, de façon plutôt abusive.) Le parent n’est plus nons seulement lâché par l’école mais il l’est aussi par son enfant et là l’impuissance devient extrêmement douloureuse car l’enfant en vient à blâmer ses parents pour tous ses malheurs à l’école.
La question qu’il faut donc se poser, monieur Asselin serait « Traite-t-on l’intimidation dont nos jeunes sont victimes à l’école (souvent pendant de nombreuses années) ou traitent-on les comportements qu’ils ont en réaction à cette intimidation? » Selon mon expérience et celle de plusieurs, semble-t-il, actuellement, le deuxième choix serait la bonne réponse.
Il est grand temps de se demander si l’école aurait trop de ses trois mandats pour faire un travail efficace avec le personnel qu’elle a.
« Traite-t-on l’intimidation dont nos jeunes sont victimes à l’école (souvent pendant de nombreuses années) ou traitent-on les comportements qu’ils ont en réaction à cette intimidation? »
Il est vrai que les intervenants dans les écoles ont tendance à se soucier davantage du deuxième aspect que du premier. Aussi, il est possible que « l’école ait trop de ses trois mandats », mais peut-elle vraiment se délester de l’un d’eux, dans les circonstances ?
Je ne voudrais pas disserter trop longuement à la suite de votre excellent commentaire, mais voici ce que je suggère comme modèle d’intervention, en plus de ce qui est contenu dans mon billet :
– Dans chaque école, il devrait y avoir une ressource dédiée spécifiquement à l’intervention (préventive et consécutive) face à l’intimidation; cette ressource devrait former et coordonner une brigade institutionnelle de pairs aidant.
– Les interventions institutionnelles consécutives à l’intimidation devraient s’inspirer du modèle « conséquences / réparation ».
– Dans la foulée de ce qu’on pourrait appeler « cessons de se mettre la tête dans le sable » les C.S. devraient cesser immédiatement de mettre des filtres dans les réseaux informatiques qui bloquent les médias sociaux de l’intérieur des établissements. Le message envoyé aux jeunes quand on bloque c’est « vous êtes entre vous… y aura pas d’adulte » et ce n’est ni le bon message, ni la bonne façon d’agir. Aussi comme parent, on devrait souvent demander à nos enfants comment « ça va dans ta vie numérique? » Rien de mieux que d’être présent dans la vie numérique de nos enfants, en tout respect d’une certaine intimité et vie privée qu’il est raisonnable de leur accorder…
Agir face à l’intimidation
L’intimidation fait présentement « LA UNE ». Les gens s’expriment et demandent de l’action. Plusieurs organismes travaillent déjà sur des éléments de prévention de la violence, le développement de ces initiatives et leur harmonisation doivent devenir des priorités.
Pour débuter, nous devons comprendre quelques notions. La violence est un phénomène qui trouve ses origines dans de multiples facteurs, les solutions passent par la combinaison adéquate de diverses actions, de divers moyens d’intervention. Un seul acteur, soit le gouvernement, l’école ou les services sociaux, ne pourra pas venir à bout de la problématique. Pour agir efficacement, il faut une mobilisation communautaire. La majorité des structures, des programmes et des expertises existent déjà; ces approches déjà ont été objet de recherches et de rapports. Il faut maintenant mobiliser les ressources et donner une meilleure cohésion à l’action.
L’information et la sensibilisation ne suffisent plus. En ce qui concerne la prévention de la violence cette réalité est bien connue. Les adultes qui encadrent l’environnement social des jeunes doivent mettre leurs interventions au même diapason. Il est nécessaire de transférer de nouvelles compétences aux jeunes. Il faut mettre en place des moyens d’action pour permettre d’appliquer et d’assimiler ces compétences afin que les jeunes et le milieu les intègrent. Puis, finalement, il faut nous assurer que les moyens appliqués couvrent les divers milieux de vie de nos jeunes, de l’école, aux activités sociales et bien entendu la famille.
L’école soutenue par sa communauté :
La solution est entre les mains de l’école, soutenue par l’action communautaire. Déjà nombreuses sont les écoles qui ont compris que leur fonctionnement efficace dépendait d’une étroite collaboration avec les CPE, les organismes d’aide alimentaire, les organismes de sport étudiant, d’aide au devoir et les maisons de jeunes. Pour ces écoles, l’école soutenue par sa communauté est déjà une incontournable réalité du quotidien. La voie pour véritablement mettre en échec les gestes d’intimidation et de violence passe par une intensification de ces collaborations. Pour plusieurs intervenants sur le terrain, c’est dorénavant une évidence.
Les moyens d’action :
Ajustement de la structure scolaire : Les adultes sont au cœur de l’action. Ils doivent s’entendre sur le fait que les comportements violents sont une déviance sociale de nos jeunes, souvent lié à un encadrement social inadéquat. Ils reflètent très souvent une négligence de l’importance de l’autre pour soi, et d’importants manques dans la maîtrise des habiletés sociales indispensable au développement de relations harmonieuses. Grâce à la complicité et au soutien des parents et de leur communauté, nos écoles doivent s’outiller pour transférer ces nouvelles compétences aux jeunes. Les adultes doivent permettre à ces jeunes de les mettre en œuvre dans leur milieu de vie. Nos jeunes sont eux même la meilleure ressource d’intervention en prévention des violences qu’ils vivent.
Harmoniser les pratiques : Tous doivent agir de façon cohérente. Le point de départ devrait être l’harmonisation des pratiques en gestion saine des conflits entre les intervenants scolaires, les surveillants de pauses, les services de garde, les services de brigadiers scolaires, les intervenants jeunesse dans les communautés et les parents. Ces personnes qui interviennent auprès des jeunes doivent comprendre que la seule imposition d’une discipline ne suffit pas. Il faut faire appel aux initiatives du milieu qui responsabilisent les jeunes. On doit faciliter le transfère aux jeunes de nouvelles habiletés et leur permettre de les mettre en application dans le quotidien.
L’interaction continue entre ces intervenants dans un milieu donné est indispensable, et devrait être au cœur de la fonction des Conseils d’Établissement scolaire et des comités de parent de nos Commissions.
Services d’assistance axés vers le soutien individuel : Les jeunes peuvent apprendre l’empathie. Plusieurs programmes en prévention de la violence ont été testés et ont montré leur valeur pour identifier les jeunes sujets à être victime, ou abuseur. Pour repérer les jeunes isolés et marginalisés dans les milieux scolaires on a déjà établis divers systèmes. Des boîtes postales permettant d’échanger des messages entre jeunes lors de journées propices et des activités sociales ayant pour but d’optimiser la participation de tous sont souvent organisées. Des services d’écoute jeunesse ont été offert par des jeunes à leurs pairs. Bien d’autres initiatives d’assistance responsabilisant les jeunes face aux autres fonctionnent dans nos écoles. L’identification avancée des jeunes vulnérables est une importante clé d’intervention face aux violences. Nos écoles possèdent les spécialistes capables d’appuyer ces actions.
Programme d’estime de soi et de développement des habiletés sociales : Un jeune confiant en ses capacités pose rarement des gestes de violence. Nombreux sont les programmes de développement de l’estime de soi disponibles. Souvent ces programmes sont basés sur la mise en situation de conflit ou de tensions des jeunes. Les jeunes sont formés à reconnaître leurs forces, à savoir se mettre en valeur et s’affirmer. Ils apprennent aussi à être en mesure de gérer les situations de tension et de stress qui sont associées aux gestes d’affirmation de soi. Ces exercices de développement d’habiletés sociales sont souvent associés à un processus de familiarisation et d’acceptation des règles de vie d’un milieu. Plusieurs programmes de leadership travail en ce sens, en influant sur les comportements entre pairs et en développant la capacité d’écoute et d’empathie des jeunes. Les cours axés sur le développement des habiletés sociales travaillent déjà ces aspects dans le programme éducatif du Ministère.
Services de gestion saine des conflits et de médiation par les pairs : La meilleure voie pour apprendre, c’est en aidant à solutionner les petites chicanes. Plusieurs de ces programmes ont été établis, et ce, dans de nombreuses écoles. Ces programmes sont efficaces car ils permettent aux jeunes de jouer le rôle de tiers dans un conflit, et de cette façon d’assimiler les compétences de gestion saine des conflits. La particularité de ces programmes est le fait que les jeunes apprennent assimiler les compétences de paix par l’offre d’un service concret à leurs pairs. Le jeune raffine les techniques d’écoute, de communication constructive et leurs habiletés à désamorcer les situations de tensions. L’expertise pour la mise en œuvre de ces approches est bien établie et documentée au Québec.
Service d’accompagnement communautaire préventif : Il faut aussi agir dans l’environnement périphérique de l’école. Pour compléter les interventions en milieu scolaire, une structure efficace d’accompagnement communautaire préventive doit venir en appui. On doit s’assurer de la complémentarité de ces services avec les nombreux programmes qui prennent charge des jeunes en périphérie des activités scolaires, ce qui ne devrait pas représenter un défi insurmontable. Déjà, plusieurs projets d’harmonisation existent entre les services de garde, les programmes de brigadiers scolaires et les services d’aide aux devoirs. D’autres initiatives communautaires, capables de venir compléter cette prise à charge communautaire des jeunes sont en développement et en évaluation. Dans certaines régions, les maisons de jeunes prennent à charge les jeunes dès leur sortie de l’école dans le cadre des programmes d’aide aux devoirs. L’initiative Trottibus mise en place par la Société canadienne du Cancer pour les très jeunes du primaire peut jouer un rôle, et inspirer d’autres avenues d’accompagnement préventif. Le projet des Anges de la Sécurité du resto à Ville Saint-Michel est aussi une approche intéressante au niveau primaire. Le travail en ce sens est déjà bien amorcé et ne représente pas un défi insurmontable.
Programmes de soutien communautaires aux jeunes en difficulté : Les jeunes à problèmes, expulsés des classes, sont de moins en moins laissés à eux même. Plusieurs ne vont plus à la rue comme ce fut le cas. Des organismes communautaires offrent une alternative à la suspension scolaire, les jeunes sont encadrés et on leur offre la possibilité de corriger leur attitude face au milieu scolaire. Dans le cas de gestes d’incivilité envers autruis, il y aurait possibilité d’envisager l’intégration à ces programmes de mesures de réparation des tors causés. Ce genre de service doit s’étendre, et ces organismes doivent pouvoir compter sur la possibilité d’offrir de véritables voies de sortie des difficultés à ces jeunes, et ainsi les raccrocher à la priorité d’apprendre. N’oublions pas que les jeunes expulsés sont souvent ceux qui sont laissés à eux même, et qui se donne un pouvoir en intimidant. L’intimidation est pour plusieurs une façon de reprendre du pouvoir sur une réalité de déceptions. Ces programmes sont de plus en plus largement implantés grâce au travail des YMCA.
Contraintes actuelles :
Bref, les principaux jalons de l’intervention en prévention de la violence sont connus. La majorité des moyens demandent la mise en place d’une composante d’intervention facilitant la mise en application en continu des compétences acquises, autrement ces programmes auront un impact très limité. Ces initiatives sont lourdes en investissement de temps. La mise en fonction de ces programmes impose l’allocation d’une ressource à temps plein pour en faire un outil efficace développement des compétences. Pour une coordination adéquate et une actualisation continue; elles demandent aussi l’implication de comités bénévoles. Les parents doivent s’y investir; mais dans plusieurs cas, il semble que seul le milieu communautaire soit en mesure d’en assurer la pérennité. L’arrimage avec des ressources compétentes et pérennes du milieu est donc indispensable au succès de ces approches. Le fait que souvent des intervenants scolaires soient réaffectés et quittent les projets déstabilise, retarde et hypothèque la poursuite des activités. Le maintien de ce type de service et le soutien de son fonctionnement ne peut pas être entièrement la charge des professionnels du milieu. Les enseignants et les professionnels sont accaparés par l’enseignement et l’assistance aux cas lourds des jeunes qui font faces à de multiples difficultés. On constate que l’action du milieu environnant l’école est indispensable au maintien et au développement de ces formes d’intervention.
Contrer l’intimidation :
L’intimidation n’est qu’une forme particulière de violence. Elle est plus subtile, car elle ne se matérialise pas toujours en des gestes physiques. Il est indispensable que les jeunes et les gens des milieux scolaires développent les attitudes et les bons réflexes pour reconnaître et faire face à ces situations. Ce n’est pas par des conférences, la diffusion d’information et le lancement de campagnes de sensibilisation que les bons réflexes se développeront. Des ateliers doivent permettre de créer des mises en situation et des jeux de rôle pertinents; des scénettes doivent être crées afin de permettre aux jeunes d’étudier les façons de faire; de ressentir les sentiments vécus de part et d’autre, puis de développer les réflexes adéquats lors de situations d’intimidation. Le théâtre d’intervention devient donc un outil indispensable dans le développement de moyens efficaces pour contrer l’intimidation.
Nous devons aussi permettre aux jeunes de mettre en application les compétences acquises en les responsabilisant face à ces situations. Les jeunes du second cycle du primaire pourraient offrir un service d’accompagnement préventif aux jeunes du premier cycle. Les jeunes du premier cycle du secondaire pourraient aider à mettre enplace des programmes de médiation avec le second cycle du primaire et ainsi de suite. Apprendre à détecter les incivilités, à contrer ces comportements, à isoler les jeunes qui perpétuent ces comportements ou à les référer aux adultes en mesure de les aider à les désamorcer sont des compétences à la portée des jeunes.
La lutte à l’intimidation est donc loin d’être un objectif insurmontable. C’est un processus d’éducation à la vie en société. Les moyens de passer à l’action sont connus, la grande partie des ressources sont disponibles; à nous d’organiser et d’intégrer le tout.
Normand
http://www.nonviolence.ca
« L’information et la sensibilisation ne suffisent plus. » Je vous l’accorde monsieur Normand mais n’empêche que si ce n’était d’une Fondation qui s’est donné, entre autre comme mandat de sensibiliser les jeunes surtout, le suicide de Marjorie Raymond, (que de douleur pour ses proches), n’aurait fait la manchette des journaux qu’une seule journée comme pour toutes les autres victimes avant, et toutes les autres qui auraient suivi. Que certaines écoles aient les compétences pour remplir leur trois mandats qui sont d’éduquer, de qualifier et de socialiser, c’est bien, mais que ceux qui embauchent ces gens et leur exigent des comptes n’ont pas la moindre idée, ou presque, de ce qui se passe « réellement » dans les écoles, alors là il y a risque d’abus, et abus il y a. Il y a beaucoup plus de gens qui se croient compétents dans les écoles qu’ils y en a , mais il n’y a personne pour les évaluer. Alors moi je me dis, regardons la situation des jeunes, de leur famille et cessons de faire des suppositions sur eux sans même se donner la peine d’aller voir mais surtout « D’ÉCOUTER » ce qu’ils ont à dire parce que c’est bien en fonction de leurs besoins que nous devons adapter nos programmes et non l’inverse. Si on devait écouter les préjugés de certains internautes, les parents de Jade (intimidante) élevaient mal leur fille et la mère de Marjorie (victime) aurait dû s' »attaquer » au système ou prévenir l’école,(ce que prétendent beaucoup d’écoles « maintenant » comme si…) c’est selon. Et bien voilà le diagnostic est établi et on ferme le dossier. C’était ça l’intervention scolaire avant la naissance de la Fondation. Les écoles d' »exception » faisaient de la prévention, des interventions ponctuelles, de la sensibilisation, de l’éducation, de la socialisation quoi, peut-être y a-t-il eu certaines plaintes à la police ou a-t-on demander de l’aide au dpj, (Mais peut-être n’acceptent-on pas de ces cas moins faciles dans ces écoles, ça règle le problème), mais elles n’ont certainement pas eu de cas si grave à déclarer, n’est-ce pas? Y a-t-il seulement des lieux ou il faut les déclarer et ou ils sont traités? Y a-t-il une deuxième opinion quand un psychologue scolaire ou un intervenant décide qu’un enfant est un cas pour le dpj ou un cas tout court? Quand on sait que le dpj a fait l’objet d’une pétition cette année en rapport justement à ses « diagnostics » et ses « suivis » et son manque de transparence, on peut se demander si on n’essaie pas de se débarrasser des « cas » que représentent nos enfants plutôt que de les aider avec leurs problèmes. On ne se demande même pas l’impact que de tels diagnostics, j’ajouterais trop souvent « improvisés » par manque d’information, ou information non vérifiée, ou supposition, etc, etc…, peut avoir sur les « familles ». L’école prend-elle sur ses épaules des cas qui ne relèveraient pas de ses compétences? Ce qui fait que certaines situations sont aggravées plus que solutionnées? Comme parents on aimerait bien maintenant que les écoles d' »exception » deviennent la règle et qu’on prenne les moyens pour que ce le soit et le reste. Pourquoi faire « compliqué et très couteux socialement et financièrement » quand on peut faire « simple » avec une direction et de la compétence pour y arriver. Les préjugés et l’improvisation c’est bon pour ceux qui n’ont aucune idée de la direction qu’ils ont prise et qui n’ont donc aucune idée des résultats qu’ils devraient obtenir, C’est parfois une question de chance pour les parents mais ça ne devrait jamais l’être pour un système d’éducation qui se respecte.