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Langue française: la sacro-sainte «vigilance»…

Et voilà que le 9 septembre dernier, une énième étude, celle-là venant de l’Office québécois de la langue française, «confirme que moins de la moitié des Montréalais parleront le français à la maison».

Ajoutant même qu’«au cours des prochaines décennies» ce phénomène débordera «tranquillement» jusqu’à la banlieue de la métropole.

Source: http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/331151/etudes-de-l-office-de-la-langue-francaise-le-francais-perd-toujours-du-terrain-a-montreal

Tout un secret de Polichinelle.

On a beau savoir que cette minorisation des personnes qui ont le français comme première langue, quelles que soient leurs origines ethno-culturelles, s’en vient à grands pas, «il est urgent de ne rien faire» demeure le mot d’ordre des gouvernements du Québec depuis 1996.

Bien sûr, dans leur langage codé, ces gouvernements parlent plutôt en termes de «vigilance»… Une bien jolie chose, la «vigilance». Un bien beau concept, qui ne fait rien – zéro -, pour combattre cette tendance des plus inquiétantes.

Pendant que les partis politiques se crèpent le chignon à savoir si la langue d’usage et plus importante que la langue parlée au travail – comme si l’on devait «choisir» entre les deux plutôt que d’agir de manière à favoriser l’adoption du français sur ces deux plans -, lentement, mais sûrement, la tendance du recul du français dans la grande région métropolitaine devient lourde.

Or, depuis plusieurs années, l’air du temps est à dire que cette préoccupation serait devenue ringarde, voire folklorique…

Comme si le seul État du continent dont la langue officielle est le français – face à plus de 300 millions de locuteurs dont la langue est plutôt la lingua franca de la planète – avait en fait le «choix» de ne pas faire de la défense du français une préoccupation fondamentale dans ses politiques publiques.

Or, de ne pas en faire une de ses principales préoccupations est malheureusement le «choix» que font les gouvernements du Québec depuis quinze ans déjà.

Et donc, on en reparlera encore et encore.

Et on le fera à chaque fois qu’une énième étude sortira pour documenter les conséquences négatives de cette «vigilance» vide de sens et de gestes concrets.

Ainsi, le Québec demeurera la seule société développée où on se «contente» béatement de voir à peine la moitié des transferts linguistiques se faire au profit de sa propre langue officielle.

Ou encore, de voir à peine la moitié des allophones inscrits dans des cégeps et des universités dont l’enseignement est donné dans cette même langue officielle.

Il est peut-être là, le vrai recul.

En cela, sa nature est foncièrement politique…