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Tout simplement honteux

 

Alors que l’on commémore le 22e anniversaire de la tuerie de la Polytechnique, le gouvernement Harper continue de s’entêter à faire disparaître la principale retombée politique pour les familles des victimes qui se sont tant battues pour l’obtenir, soit le registre des armes d’épaule.

Tout comme il s’entête à refuser catégoriquement même de transférer aux provinces les données pertinentes qu’il contient. Et ce, même si ce sont les contribuables qui en ont couvert les coûts.

Tout simplement honteux.

Pas étonnant que les députés conservateurs n’aient pas été invités à la cérémonie de commémoration qui avait lieu aujourd’hui, devant le parlement fédéral, où les appels au maintien du registre étaient nombreux.

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Et ce, sans oublier cette image troublante, pour ne pas dire révoltante, d’un député conservateur faisant semblant de dégainer deux révolvers alors qu’il se levait pour voter le projet de loi C-19 en deuxième lecture.

Tout simplement honteux.

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Par ailleurs, comme Pierre Thibault, constitutionnaliste à l’Université d’Ottawa, l’avançait cet après-midi sur les ondes de la Première chaîne: le gouvernement Charest pourrait fort bien demander une injonction pour empêcher Ottawa de détruire cette précieuse banque de données.Une injonction qui pourrait être demandée sur la base de l’argument de la «sécurité du public».

Selon le professeur, une injonction, tout au moins, gagnerait un peu de temps pour que Québec puisse s’entêter à tenter de convaincre Ottawa de lui remettre les données qui le concernent. Puisque, rappelle l’expert, de toute manière, le droit criminel est une juridiction fédérale exclusive…

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Cet après-midi, témoignant de l’importance et de l’urgence du dossier, la motion suivante, déposée conjointement à l’Assemblée nationale par les députés Lisette Lapointe, Pierre Curzi, Louise Beaudoin, Sylvie Roy Stéphane Bergeron et Amir Khadir était adoptée à l’unanimité et sans débat:

«Que l’Assemblée nationale joigne sa voix à celle du gouvernement du Québec qui a exprimé avec clarté son intention de maintenir le registre des armes au Québec, conformément à l’approche québécoise qui préconise la prévention en s’appuyant sur l’expérience et sur la science;

«En réponse à l’appel de groupes de victimes, dont Poly se souvient, de groupes de femmes et de groupes qui prônent la non-violence, que l’Assemblée nationale demande au gouvernement du Québec d’intenter un recours juridique visant à maintenir le registre fédéral des armes d’épaule et en assurer la préservation des données avant que l’abolition de ce registre entraîne leur destruction avec l’adoption du projet de loi C-19.»

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Comme le soulignait le PQ, c’est en fait pas moins de sept motions unanimes qui, depuis 2006, ont été votées à l’Assemblée nationale demandant au gouvernement Harper de maintenir le registre des armes à feu.

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L’entêtement du gouvernement Harper est ce qu’il est. Et maintenant qu’il est majoritaire, les Canadiens et les Québécois seront à même de mesurer la profondeur de son aveuglement idéologique. Et ce, dans plusieurs dossiers.

Quant au gouvernement Charest, on ne semble pas prêt, pour le moment, à aller jusqu’à l’injonction.

Le ministre de la Sécurité publique se dit plutôt incapable de faire avancer le dossier sans la collaboration d’Ottawa. Il a donc déposé une nouvelle lettre qu’il envoyait récemment à son homologue fédéral quant à la nécessité de préserver les données du registre pour le Québec.

La «collaboration» d’Ottawa sur le registre des armes?

Bonne chance, monsieur le ministre…