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La CAQ-ophonie

 

 

La CAQ-ophonie : aujourd’hui, ce jeu de mots était partout dans les médias sociaux. Et pour cause.

Après quelques déclarations qui ont eu le tour de gêner les caquistes, l’ex-député péquiste passé à la CAQ, François Rebello, se faisait carrément invité à se taire par son aimable collègue Janvier Grondin.

 

Ce soir, en entrevue, leur chef François Legault a simplement expliqué que les positions de M. Rebello n’étaient pas les siennes, alors, au prochain appel…

Pour un nouveau parti qui traite le PLQ et le PQ de «vieux partis», on comprend maintenant que pour M. Legault, le «changement» et la politique «autrement», ça ressemble drôlement à la bonne «vieille» ligne de parti imposé d’en haut…

Et le député Rebello ne l’a pas eu plus facile dans son propre comté où des étudiants lui ont dit crûment ce qu’ils pensaient de son changement de position sur les droits de scolarité. Maintenant à la CAQ, il se dit en accord avec leur hausse, alors qu’avant, il ne l’était pas…

Pour voir leur message percutant à M. Rebello, c’est ici...

Puis, ce fut au tour du député de Québec solidaire et aussi docteur, Amir Khadir, de sommer l’omniprésent président de la Fédération des spécialistes (FMSQ), le docteur Gaétan Barrette, à choisir son camp. Du moins, s’il entend poursuivre sa guerre d’usure sur tous les fronts contre le ministre de la Santé, le nettement moins omniprésent Yves Bolduc.

Cette dernière bataille portant sur le sortie d’Yves Bolduc sur des chirurgiens qui encourageraient fortement leurs patients à se faire traiter par eux… au privé.

«M. Barrette devrait faire plus d’efforts pour collaborer avec le Collège des médecins, le ministre Bolduc et l’opposition politique», avance le député et ce, «pour barrer la route à cette minorité de médecins qui dans la santé et la maladie des gens trouvent une occasion de faire des affaires et du profit».

Et Amir Khadir de poursuivre: «les ambitions politiques du Dr Barrette sont pratiquement avouées. (…) M. Barrette doit mettre fin à ce flou. S’il a l’intention de se lancer en politique, il doit en aviser les cotisants que nous sommes à la FMSQ pour qu’on prenne des décisions éclairées en fonction de cette orientation». Source ici.

En attendant celles de la CAQ, le sujet permet aussi de faire état de quelques propositions concrètes de QS pour tenter de diminuer les listes d’attente en chirurgie.

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Votre commission vous parle!

 

 

Ce mardi matin, la juge France Charbonneau a également fait une apparition fort attendue pour expliquer le fonctionnement de sa commission… mais par vidéo…

Pour le visionner, c’est ici.

Bref, pour éviter le syndrome «kid kodak» des Gomery et Bastarache, le message de la juge, à l’opposé, fait tout de même très, très «relations publiques» – contrôlé et encadré à l’extrême.

Le tout, avec un discours préfabriqué du genre «près des gens» (?) lequel, pour une commission d’enquête sur un sujet aussi sérieux que la corruption, la collusion, le crime organisé et le financement des partis, laisse songeur.

D’autant que ce même mardi, Le Devoir rapportait plutôt des problèmes de collaboration que la commission Charbonneau rencontrerait déjà. Même dans sa phase préparatoire. Sans compter un procureur en chef à temps partiel et dont un des mandats est de représenter l’administration Tremblay de la Ville de Montréal dans cette histoire d’«espionnage» des courriels du Vérificateur général de la ville…

Le Soleil, quant à lui, faisait état d’une base de données créée par les ingénieurs du gouvernement sur les contributeurs aux partis politiques qui, selon l’article, élargirait le portrait du financement politique…

Et que dire des questionnements entourant la sécurité du site d’une commission qui, en même temps, fait «appel» aux citoyens pour lui donner des informations que ses enquêteurs devraient eux-mêmes fouiller?

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Bref, pour Jean Charest, les choses bougent au rythme qu’il souhaitait lorsqu’il prenait près de trois ans pour créer une commission pourtant réclamée depuis avril 2009 par le Québec presque tout entier.

Et donc, les témoins potentiellement dérangeants pour le gouvernement ne seraient entendus qu’à l’automne. Au plus tôt.

Ce qui, on en conviendra,  laisse amplement de temps pour une élection générale dès ce printemps… ou en tout début d’automne…

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Et vous, ce vidéo officiel de la juge Charbonneau vous inspire-t-il confiance pour la suite des choses?

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(*) Caricature: YGRECK, Journal de Québec, 22 février 2012. Source: http://ygreck.typepad.com/