La Commission des champs de bataille nationaux – qui porte définitivement bien son nom – ne se contente pas de contrôler les citoyens et de les restreindre dans leurs actions quotidiennes. Ils essaient aussi de contrôler la presse. En l’occurrence: moi et le VOIR.
Ils ont d’abord demandé que je publie un erratum parce que les informations partagés dans mon blogue de lundi étaient soi-disant fausses. J’avais, selon eux, commis une faute éthique grave en me basant uniquement sur leur site web officiel (mis à jour le 18 juin 2014, c’est écrit en rouge) pour écrire mon billet. Il aurait fallu que je les appelle au préalable pour être legit.
(Je vous rappelle qu’on était dimanche soir quand j’ai publié et écrit mon billet de blogue. Les fonctionnaires fédéraux comme eux ne travaillent pas le jour du Seigneur et encore moins passé 21 heures.)
Fait encore plus étrange: la directrice des communications Joanne Laurin n’est jamais passée par moi pour m’adresser ses plaintes. Elle ne m’a jamais téléphoné, elle ne m’a jamais écrit de courriel non plus. Mme Laurin a communiqué avec mes collègues du département des ventes pour les engueuler comme du poisson pourri et pour mettre fin au contrat publicitaire avec le journal Voir.
Malgré ça, j’ai joué fair play. J’ai été cruellement bonasse même. J’ai accepté de faire une mise à jour à mon billet de blogue basé sur ce que Mme Laurin m’avait demandé d’écrire via mes collègues.
Quelques minutes plus tard, ma boss me transférait ce courriel :
« Désolant cet ajout…
Il est faux de dire que les règlements ont été resserrés. On a ajouté l’aspect contraventions aux règlements en place depuis plus de 20 ans. Et il est certain qu’on usera de jugement avant de remettre ou non une contravention. De plus, on est en période de sensibilisation jusqu’au 1er juillet pour que les usagers du parc soient au courant de l’entrée en vigueur.
L’article du Voir a beaucoup circulé et c’est déplorable de voir combien il a fait de tort. Des vérifications au préalable auraient été bien plus crédibles… »
Pourtant le titre du Soleil c’était ça : « Réglementation resserrée sur les Plaines d’Abraham ». Ben coudonc.
Foutrement irritée par toute cette histoire, j’ai quand même pris le temps d’écrire à cette dame qui n’osait même pas s’adresser à moi personnellement. Voici ce que je lui ai écrit :
« Bonjour Mme Laurin,
J’ai su que vous étiez insatisfaite de la mise à jour à mon article de blogue. J’aimerais que vous me transmettiez les corrections que vous souhaitez y apporter puisque mon but est d’illustrer votre point de vue avec le plus d’exactitude.
J’attends de vos nouvelles »
Elle ne m’a jamais répondu.
Puis, trois jours se sont écoulés sans que j’en entende parler. J’ai pensé que la chicane était morte dans l’œuf.
Ce matin, soit ce jeudi 26 juin, elle a téléphoné à la directrice des ventes de VOIR Québec pour lui demander d’interdire la distribution du Voir sur tout le territoire des Plaines d’Abraham, là où plusieurs de nos bacs sont installés depuis de nombreuses années.
À 16 heures aujourd’hui, je publie cette réplique. Mes lecteurs ont le droit de savoir ce qui s’est passé dans les coulisses du journal.
La Commission des champs de batailles nationaux peut exiger des laisses pour les chiens, mais pas des muselières pour les journalistes.
* L’opinion émise dans ce billet est la mienne et elle représente celle du Voir.
Une nouvelle dictatrice voit le jour. Je suis contenté de savoir qu’elle ne peut étendre son pouvoir. Mais je suis quand même attristé de voir la loi chercher du mordant dans un sanctuaire qui appartient à toutes et tous!
Méchant beau « power trip » de cette Madame Laurin!
Merci de la dénonciation… Et surtout merci de toute cette transparence/honnêteté!
Wow, mechant power-trip de la madame des Champs de Bataille! Elle doit bien s’entendre avec le gouvernment qui la supervise. Et dire que c’est payé avec nos taxes. Je vais emmener mon chien pour qu’il laisse un gros souvenir au pied d’une des statues de son choix 🙂
j’ai écris à la commission et je vous invite à le faire:
Il va sans dire qu’à la lecture d’un article du Voir, vous mettant en » vedette » j’ai été surpris. Ce qui m’a déplus le plus ce n’est pas vos nouvelles mesures qui témoignent de votre vision restreinte de ce qu’est et devrait être un parc.
Ce n’est pas non plus votre » ouverture » à avertir les fautifs. Je vous imagine mal écrire en catimini une contravention.
Et ce n’est pas non plus la réaction de votre responsable-pitbull des communications.
Ce qui m’a déplus le plus c’est la contrôle ignoble que vous tentez d’exercer sur les médias;en retirant votre contrat de publicité et en retirant même les lieux de distribution qui sont sur vos espaces.
Dois-je rappeler que les Plaines ne sont pas propriété d’une poignée de vos gestionnaires mais la possession de l’ensemble des Québécois. Je ne peux accepter que vous utilisiez votre pouvoir pour faire taire un journaliste.
En plus de vous demander de plates excuses auprès du Voir, de sa journaliste et de ses lecteurs, je vous demande une réponse en bonne et due forme car je ne saurais tolérer que mon courriel finisse dans une poubelle.
Cette dame outrepasse clairement ses devoirs et fonctions. Muselé un médias honnête (il en reste peu, de médias « honnêtes » je veux dire) est inacceptable pour le bon exercice de la démocratie. Cette femme devrait être démise de ses fonctions. Si en plus, on empêche les occupants du parc de lire le Voir, qu’y feront nous donc?
Cette madame Laurin va à l’encontre de l’article 2b de la première partie de la loi constitutionnelle de 1982. L’article 2b dit : « liberté de pensée, de croyance, d’opinion et d’expression, y compris la liberté de la presse et des autres moyens de communication »
Franchement! s’enfarger pour une virgule! Merde, en français si on «resserre» quelque chose cela la «modifie» c’est logique. Alors mme Genest voulait utiliser le verbe «modifier» pour signifier «modifier le niveaux de tolérance à une loi déjà existante». Pour la dir. des communications mme Joanne Laurin, il aurait fallu écrire «resserré et non modifier». De dire que la Ccbn a modifié la loi non, MAIS sous entendu dans l’article de mme Catherine Genest dans le Voir «modifier la tolérance de cette dite Loi» Et pour ne pas être capable de lire entre les lignes et pour son amour des virgules mme Laurin exige que le journal doit d’abord passer par elle avant d’écrire un article sur la Ccbn! Car elle aime jouer avec les mots la madame! Elle prétend pour se justifier que la Ccbn n’a pas modifé la loi, et qu’elle a seulement resserré la loi existante! Pour ceci, le journal le Voir ne sera plus vendu sur les Plaines d’Abraham! C’est de la dictature. Et ça resserre mon écoeurement! Là elle va comprendre j’ai utilisé le bon mot. Elle va être fier de moi la madame!
C’est drôle, je ne me rappelle pas avoir vu des journalistes ou des blogueurs s’indigner quand la SAQ a pris la décision de retirer ses publicités de Radio X.
avons-nous deux standards pour évaluer la censure au Québec?
La SAQ a-t-elle aussi retiré ses publicités parce que Radio X refusait de s’en faire un organe de propagande? Ou bien ces deux situations n’ont-elles que très peu en commun?
Désolant de voir des fédéraux qui travaillent à la façon des petits. Exiger sans rendre de comptes.
La Commission des champs de bataille nationaux… elle est bonne.
Ce que je trouve désolant dans tout ça, c’est que comme beaucoup d’autres choses, on va chialer dans notre salon et accepter en baissant les yeux… Enfin, sinon je trouve ridicule l’incapacité de la politique a assumer ses décisions!
Bravo à Catherine Genest, j’aime votre journal, vos chroniques et votre façon de nous informer! la commission des champs de bataille est vraiement RI-DI-CULE dans cette affaire…