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Stephen King : La Tempête du siècle

Depuis quelques mois, des rumeurs courent sur Stephen King. «Oui, il souffre d’une affection qui lui fait lentement perdre la vue. Il a déjà confirmé la chose mais a refusé de donner plus de détails», nous confiait Hugues Morin, auteur de Stephen King: Trente ans de terreur. Est-ce que cela aura une incidence sur sa création? Pour l’instant, il semble que non.

En avant-propos de sa plus récente traduction, La Tempête du siècle, King explique comment l’idée de cette histoire s’est imposée à lui. Comment, aussi, il s’est questionné sur la forme qu’elle prendrait: «J’avais supposé que La Tempête du siècle serait un roman. Mais alors que je me préparais à l’écrire, je devenais de plus en plus convaincu que c’était un film.» Ainsi, en février dernier, le réseau américain ABC présentait la série de 6 heures (disponible en vidéo en juin), mettant en scène la petite communauté de l’île de Little Tall, aux prises avec un psychopathe mi-humain, mi-démon.

Dans l’atmosphère lugubre qui précède ce qui s’annonce comme la tempête du siècle, Martha Clarendon est assassinée. André Linoge, son meurtrier, attend tranquillement que Mike Anderson, le constable de l’île, vienne l’arrêter. Et alors que les éléments se déchaînent, les intentions de Linoge sont de plus en plus claires: il ne partira pas tant que la communauté ne lui aura pas donné ce qu’il veut. Pour y arriver, il n’épargnera personne; dévoilant les sombres secrets de chacun, montant les insulaires les uns contre les autres, défaisant les liens qui les unissaient avant son arrivée.

En situant l’action sur une île (celle-là même où vivait Dolorès Clairborne), King réussit à créer l’atmosphère de confinement idéale pour rendre plausible un dénouement spectaculaire.

Toutefois, en publiant La Tempête du siècle sous forme de scénario, il rend l’histoire moins fluide, le style d’écriture freinant un peu nos ardeurs. Cela dit, sitôt à l’aise avec la forme, les images prennent tout leur sens et le tout se lit un peu mieux. Pour les fans. Éd. Albin Michel, 1999, 443 p.