Pascale Quiviger : Ni sols ni ciels
Livres

Pascale Quiviger : Ni sols ni ciels

Il est sorti il y a un certain temps déjà, puis s’est retrouvé enfoui sous une accumulation de livres. Heureusement, les meilleurs ont quelques fois le don d’émerger de l’ombre. Tel Ni sols ni ciels, le premier titre de Pascale Quiviger.

Ni sols ni ciels

Il est sorti il y a un certain temps déjà, puis s’est retrouvé enfoui sous une accumulation de livres. Heureusement, les meilleurs ont quelques fois le don d’émerger de l’ombre. Tel Ni sols ni ciels, le premier titre de Pascale Quiviger: recueil de nouvelles dont on n’a qu’à lire quelques phrases pour comprendre qu’on le lira jusqu’au bout, dans l’espoir fébrile que les murmures constituent véritablement une voix.

Ce sont six histoires de drames ensevelis dans l’enfance et qui resurgissent, douloureusement, par la parole, afin de permettre la guérison des âmes adultes; et avec lesquelles Pascale Quiviger prouve combien "les trous de l’existence ont beaucoup à donner à l’écriture". On retient particulièrement la nouvelle intitulée "L’Histoire de Fleurette", une histoire qui se termine sur un cri comme "un écartèlement de l’air en forme de ciseaux, une incalculable rupture de l’ouïe". Aussi "L’Histoire de Pina" qui, au hasard d’un passage à l’épicerie, fait la rencontre en chair et en os de celle qu’elle était, petite fille: un conte tout en hallucinations pour faire la paix avec le passé. Et puis le texte éponyme, qui raconte la mort d’un enfant, d’un frère: un développement d’abord difficile à suivre, puis qui sort enfin de cet embrouillamini que peuvent donner aux mots les plus intenses douleurs.

La jeune trentaine, maîtrisée en philosophie et bachelière en arts plastiques ((la couverture est en outre un détail d’un autoportrait peint par l’auteure), Pascale Quiviger est née d’une mère québécoise et d’un père breton, et elle vit présentement en Italie. Pas assez loin pour qu’on l’oublie. Éd. L’instant même, 2001, 135 p.

Ni sols ni ciels
Ni sols ni ciels
Pascale Quiviger