Marie-Christine Bernard et Yanik Comeau : Transfuges littéraires
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Marie-Christine Bernard et Yanik Comeau : Transfuges littéraires

Les cloisons tombent entre les genres et les auteurs s’en réjouissent! Car c’est bien de cela dont il s’agit. Le prochain Salon du livre du Saguenay-Lac-Saint-Jean recèle, en ce sens, deux beaux spécimens de transfuges de genres.

Marie-Christine Bernard (dont les deux romans, Monsieur Julot et Madame Personne, viennent de sortir en format poche) anticipera la présentation de sa première pièce de théâtre professionnelle, Petites histoires avec une mère et une fille dedans, en participant, aux côtés de la comédienne Guylaine Rivard et de la metteure en scène Émilie Gilbert-Gagnon, à une table ronde portant sur celle-ci.

Ce projet, venu d’une commande du Théâtre CRI, n’en demeure pas moins très près d’elle-même, elle qui se préparait déjà à aborder le sujet des rapports mère-fille sans savoir encore quelle forme lui donner. Une histoire de synchronicité entre les besoins d’une compagnie et les envies d’une écrivaine l’a fait passer de l’autre côté.

Pour cette auteure de poésie, de nouvelles et de romans, sauter d’un genre à l’autre ne pose pas de problème. C’est somme toute le même rapport à l’écriture, aux personnages… si ce n’est qu’au théâtre, l’écrit n’est qu’une partie d’un tout: "La plus grande contrainte que j’ai rencontrée, c’est de m’astreindre à ne pas tout dire, à laisser de la place au silence" de dire celle qui a vécu une riche année littéraire. "Comme dans le roman, je laisse exister les personnages en soi mais tout le reste appartient au jeu, à la mise en scène, à la scénographie."

La plus grande différence n’est pas tant dans la façon d’écrire que dans l’attitude de l’écrivain. "Quand tu écris un roman, tu es un dieu, tu sais tout, tu décides de tout, tu crées. Alors que le texte de théâtre ressemble plus à l’Olympe. Le monothéisme fait place à un travail d’équipe où il faut nécessairement laisser de l’espace aux autres."

DU THÉÂTRE AU ROMAN

Pour Yanik Comeau, auteur de la série Les enfants de Dracula, il en va tout autrement. Passant allègrement d’un genre à l’autre (de la nouvelle au roman au théâtre sans qu’aucun n’influence nécessairement l’autre), l’important, pour lui, est de raconter une histoire… et la forme importe peu.

Pourtant, le dramaturge (avec sa vingtaine de pièces jouées et ses quelque 200 autres, courtes, publiées chez Comunik Media) ne disparaît jamais tout à fait et son style personnel suffit à lui seul à créer un lien fort.

Écrivant principalement pour une clientèle jeunesse, la base de chacune de ses oeuvres reste la même: le personnage. Il établit, dès le départ, une biographie exhaustive de ce dernier et de là découlent les situations et les récits. Et les dialogues – au théâtre, il en va de soi… mais aussi dans les romans – prennent une place importante.

Des transfuges littéraires? Et si le plaisir de les lire ou de les entendre est au rendez-vous, pourquoi pas? En attendant un prochain recueil de poésie, un prochain roman, une prochaine pièce, il sera bon de les rencontrer lors du prochain Salon du livre du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Table ronde sur le théâtre
avec Marie-Christine Bernard
Place Quebecor
Le 1er octobre, 11h45 à 12h45

Séances de signature de Yanik Comeau
Le 30 septembre, 13h à 14h30
Le 1er octobre, 10h30 à 12h30
Le 2 octobre, 15h à 16h30