Dany Laferrière : L'art presque perdu de ne rien faire
Livres

Dany Laferrière : L’art presque perdu de ne rien faire

Si les livres de Dany Laferrière étaient des alcools, celui-ci serait à ranger parmi ces liqueurs fruitées, onctueuses, qui saoulent doucement et savent freiner les heures. En partant de chroniques livrées à l’émission radio C’est bien meilleur le matin, mouture estivale, il a revisité ses sujets, plaçant l’ensemble sous la thématique de la flânerie. Rien de béat ou d’engourdi pourtant dans ces textes. Les temps d’arrêt, ici, délestent l’esprit de ses préoccupations routinières et lui permettent de mieux lire le monde, de rompre son écorce pour accéder à ses pulpes. Du Japon à Port-au-Prince, en passant par New York et bien sûr Montréal, l’écrivain nous livre ainsi une "autobiographie de ses idées", que nourrissent continuellement les figures du passé (Platon, Bashô, Céline…). Le résultat est de nature bien différente du maelström de vie et de poésie d’une Énigme du retour, par exemple, moins saisissant sur le plan littéraire, mais demeure loin du simple recyclage et surtout, parvient à installer en nous la tenace envie de lever le pied. Éd. du Boréal, 2011, 392 p.

L'art presque perdu de ne rien faire
L’art presque perdu de ne rien faire
Dany Laferrière
Du Boréal