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Iris et Zviane : L’ostie d’chat, tomes 1, 2 et 3

Ne cherchez pas le chat. Ou enfin, pas trop. Il n’est là que pour vous attirer et vous piéger dans ce recueil d’histoires où se faufile une jeunesse toute montréalaise, celle-là même qui veille au Cheval Blanc ou qui court les spectacles à l’Inspecteur Épingle et à la Casa del Popolo. Dans ce troisième opus – qui sera le dernier -, Iris et Zviane racontent les suites d’une amitié un peu amochée entre Jasmin et Jean-Seb, et les personnages qui gravitent autour de leur univers. C’est toujours amusant, jamais prétentieux et dépourvu de tout artifice. C’est du vrai, si bien qu’on y croit et qu’on sourit sérieusement. D’abord publiées sur le blogue des auteures, les planches de L’ostie d’chat, rassemblées en recueil, forment un corpus homogène et solide. Si le décor est local et bien campé dans le terroir de la métropole, la poésie qui s’y déroule est universelle. À lire absolument. La parution du tome 3 devrait, pour les non-initiés, donner envie de commencer le feuilleton du début pour comprendre comment ce chat, qu’on ne voit pratiquement jamais dans le récit, est un bel «ostie». Son absence pèse de tout son poids alors que les personnages principaux en ont la garde partagée, un lien tissé par l’obligation et l’engagement qui survit aux aléas de la vie quotidienne où se bousculent les trahisons passagères et les promesses improbables. Il s’agit là, sans doute, de la thématique générale de cette collection d’histoires: le lien invisible qui unit les amis, les amoureux ou les membres d’un groupe rock. L’ostie d’chat, c’est au fond l’ostie d’amitié, l’ostie d’couple, l’ostie d’band dans lequel on joue maladroitement son rôle, en sacrant souvent, certes, mais en y retournant toujours. À voir aussi, le blogue des auteures au www.legolaslove.canalblog.com. Éd. Delcourt, collection Shampooing, 2012, 189 p.

L’ostie d’chat, tomes 1, 2 et 3
Zviane, Iris
Delcourt