Rentrée littéraire : 8 raisons de marcher jusque chez le libraire
Voici quelques livres sur lesquels Voir gardera un œil cet automne.
Quai no. 5
Sylvain David, ex-guitariste du séditieux groupe-culte Banlieue Rouge, met le feu aux poudres avec Faire violence, prière à l’infinitif d’un jeune homme de bonne famille qui, sous un ciel écarlate, voudra que sa colère éclate. Ce premier roman (à paraître le 19 septembre chez XYZ) inaugure la nouvelle collection, Quai no. 5, que dirige le poète et auteur-compositeur bien connu des lecteurs de Voir Tristan Malavoy-Racine. Le chanteur Fredric Gary Comeau signe à la même enseigne Vertiges.
Pomme S
Avec Hongrie-Hollywood Express et Mayonnaise, Éric Plamondon triturait les biographiques du nageur-acteur Johnny Weissmuller et de l’écrivain américain Richard Brautigan. Notre Georges-Hébert Germain sous acide conclut sa trilogie 1984 avec Pomme S, qu’il consacre au plus grand porteur de col roulé que cette Terre ait porté, Steve Jobs. Fin septembre au Quartanier.
Maison des jeunes
Les toujours très divertissantes éditions de Ta Mère vampirisent, pour notre plus grand plaisir, la nostalgie qui assaillit de plus en plus la génération Y avec le recueil collectif Maison des jeunes (elles avaient déjà payé une visite à une Maison de vieux en 2012). Des textes «buzzants», promet-on, et puis peut-être même trippants, qui sait? C’est écœurant comment Laurence Gough, Daniel Grenier, Jean-Philippe Baril Guérard, Marie-Christine Lemieux-Couture, Simon Boulerice et autres ex-propriétaires de discmen déraperont dans le mille.
Emmanuel Cocke
S’il vous est déjà arrivé d’écumer les rayons des libraires d’occasion à la recherche d’obscurités signées Patrick Straram ou Louis Geoffroy, vous avez sans doute déjà croisé le nom d’Emmanuel Cocke. Morte à 28 ans, cette figure spectrale d’une contre-culture québécoise trop longtemps maintenue dans les marges de l’histoire bénéficie cet automne d’un traitement grand luxe. Alors que Coups de tête fixe sous une même couverture Louve storée, Sexe pour sang et Sexe-fiction, Tête Première réédite tête-bêche ses deux romans majeurs, Va voir au ciel si j’y suis et L’emmanuscrit de la mère morte. Poètes de brousse extirpe pour sa part des cartons un recueil inédit, L’exquis cadavre.
Carnaval
Le Montréalais Rawi Hage, qui était descendu en enfer dans Parfum de poussière, bouleversante histoire d’amitié au temps de la guerre civile, observe la ville à travers le pare-brise du taxi d’un certain Fly. Ça s’appelle Carvanal, et on l’entend comme un avertissement. Le 9 novembre chez Alto.
Miroirs
Les ouvrages collectifs réunissant des écrivains-vedettes ont la cote au Québec ces temps-ci. Miroirs, énième exemple du phénomène, enferme dans les toilettes d’un bistro chic Caroline Allard, India Desjardins, Danielle Fournier, Mélikah Abdelmoumen, Karine Glorieux, Claudia Larochelle et Jennifer Tremblay. Parce qu’une simple retouche maquillage est parfois prétexte à de plus longues introspections. Le 9 septembre chez VLB éditeur.
Jérôme Borromée
À chaque rentrée son roman d’apprentissage. Le Jérôme Borromée de Guillaume Bourque aurait préféré à sa morne existence de banlieue celle, plus flamboyante, d’un personnage de télé comme Don Draper, confie-t-il dans l’incipit. L’ado se retrouvera «mêlé à d’étranges rituels». Boréal semble s’être avisé, à la suite du succès d’Alexandre Soublière, qu’il y a chez les 18-35 ans un marché à qui les éditeurs d’ici font malheureusement trop rarement de l’œil.
Dixie
Il y a longtemps que vous avez lu un roman qui s’ouvre sur un vol de viandes congelées? Digne représentant de ce qu’on a baptisé l’École de la tchén’ssâ, groupe de néo-terroristes qui fait fleurir ses histoires sur les bouseuses terres d’une ruralité fantasmatico-pittoresque (Raymond Bock, Samuel Archibald), William S. Messier transforme dans Dixie un banjo en instrument de défense, avec lequel le champêtre super-héros Gervais Huot pourchassera les scélérats. Chez Marchand de feuilles.