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FNC : Vous avez manqué le Garrel aujourd’hui?

 

Consolez-vous, La Frontière de l'aube, avec Louis Garrel et Laura Smet, repasse vendredi prochain à 17 h, à la salle Cassavetes. Si vous suivez ce blogue régulièrement, vous savez que je l'ai vu à Cannes et que je ne l'ai pas aimé du tout. Histoire de vous mettre en appétit et, surtout, de ne pas me répéter, voici quelques propos du réalisateur que j'ai recueillis à la conférence de presse en mai dernier:

Sur l'utilisation du noir et blanc : « J'ai décidé d'utiliser le noir et blanc à cause des apparitions du spectre; en couleurs, elles auraient été très difficiles à accepter. Henri Langlois m'avait dit de ne pas abandonner le noir et blanc, car il ne disparaîtra jamais. C'est le noir et blanc de La Frontière de l'aube qui donne l'impression que le film se déroule autour de 1968. Je trouve très dur de filmer des voitures Smart; je saute exprès par-dessus l'esthétique d'aujourd'hui.»

Sur sa démarche artistique : « Si je vous donne mes trucs, ils ne vous séduiront pas. Comme Cocteau dans Le Sang d'un poète, j'ai opté pour une construction artisanale. Je fais du cinéma de première prise, sauf pour les scènes d'apparition. Si les gens résistent à ce qu'on leur présente, on ne peut quand même pas mettre du LSD dans leur verre!»

Sur le surnaturel : « Les surréalistes, qui étaient athées, l'ont traité de façon romanesque. Au cinéma, le surnaturel nous ramène momentanément aux croyances. Pour ma part, j'ai fait des recherches sur le rêve, qui est tabou au cinéma, voué à l'insuccès. »

Sur sa principale source d'inspiration : Dans Spirite de Théophile Gautier, une femme suicidée apparaît dans le miroir pour demander à un homme de la rejoindre dans l'au-delà et les amants vont au ciel. Au départ, j'avais choisi comme titre Le Ciel des anges, d'après une phrase d'Aragon, mais j'ai préféré La Frontière de l'aube. Je me démarque des romantiques, car pour moi, le suicide, c'est le diable.»