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TIFF 2009 : Rendez-vous manqués

Je vous ai révélé dans un précédent billet que j'allais rencontrer Michael Caine, pour le film Harry Brown de Daniel Barber, et Colin Farrell, pour le film de Danis Tanovic, Triage, où il incarne avec une grande sensibilité un photographe de guerre. Eh bien, ça sera pour une prochaine fois.

Dans le cas de Michael Caine, j'ai dû annuler parce que je ne pouvais pas voir le film à temps pour l'entrevue; chaque jour, nos horaires sont changés à cause des entrevues et des projections qui se déplacent.

Dans le cas de Colin Farrell, là, ce n'était vraiment pas ma décision. En fait, je me suis présentée au rendez-vous, qui devait avoir lieu juste après celui de Marc-André Lussier de La Presse. Voyant que mon nom ne figurait pas sous le sien sur la liste, j'ai alors demandé à l'attachée de presse américaine si j'avais bien une entrevue avec Farrell et le réalisateur. Elle m'a regardé comme si j'avais la lèpre en me disant bêtement : « No, you don't! »  

J'ai alors appelé l'attachée de presse de Montréal, qui m'a assuré que l'entrevue aurait bien lieu comme prévu. Seconde tentative auprès de l'Américaine, qui me lance, outrée : « Who are you? Where are you from? What's your outlet? »

En me présentant, pour la seconde fois, je me fais alors dire sèchement : « You didn't make the cut! » Voilà, sans excuses. Je m'en suis voulue d'être restée polie! L'attachée de presse de Montréal m'appelle alors pour s'excuser et m'expliquer que personne chez le distributeur du film n'avait pris la peine de l'avertir qu'on avait dû couper « tons of people ». C'est beau, les communications…

Alors que des mots anglais commençant par les lettres « b », « c », « s » et « w » valsaient dans mon esprit, et qu'un jeune photographe subissait le même traitement, j'ai gardé mon calme et attendu patiemment mon camarade de La Presse pour lui raconter ma mésaventure.

Bon prince, il m'a alors dit que c'était sans doute un mal pour un bien, car l'atmosphère n'avait pas été des plus agréables. En plus de Farrell et Tanovic, les attachées de presse avaient cru bon imposer aux journalistes la présence du comédien Branko Djuric, qui a appris l'anglais en quatre mois pour jouer dans Triage et l'a oublié depuis. Qui plus est, l'entourage de Farrell est demeuré dans la pièce. Bonjour l'intimité!

Je comprends que la presse québécoise, encore plus un hebdo francophone gratuit, ne pèse pas lourd dans la balance face à la presse américaine, mais qu'est-ce que ç'aurait été de m'avertir par courriel, par texto ou par téléphone? Avoir su que l'entrevue avait été annulée, je n'aurais pas perdu de temps à la préparer, et je serais allée voir un film ou retourner à l'hôtel pour écrire.

Généralement lorsqu'un journaliste québécois ou autre se fait piquer sa place par un journaliste américain – et ça arrive très souvent, croyez-moi!, les attachées de presse ont la délicatesse d'avertir. Ainsi, mon confrère du Devoir Martin Bilodeau a su la veille de son entrevue avec Jane Campion pour Bright Star qu'elle n'aurait pas lieu. C'est frustrant pour lui et ses lecteurs, mais au moins, il n'aura pas perdu de temps… ni s'être fait traité avec mépris.

Je n'ai pas eu la chance de rencontrer Colin Farrell, mais au moins, je l'ai croisé dans le hall de l'Intercontinental. Vous savez quoi? J'ai rarement vu un si bel homme… J'en étais troublée. Sur ce, je vais me coucher.