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Cannes 2011 : erreur sur la personne

Acclamé pour son film Beaufort, Joseph Cedar faisait partie des réalisateurs dont on ne se surprenait pas de la présence en compétition. Or, après une demi-heure, on se demandait bien ce que Hearat Shulayim (Footnote) pouvait bien y faire. Avec une mise en scène ludique qui devient bien rapidement tapageuse et redondante, on se croirait parfois dans un sous-sol à regarder des diapos, Cedar relate la rivalité entre un universitaire dont le plus haut fait fut d'être cité en bas de page dans un ouvrage écrit par un grand chercheur (Shlomo Bar-Aba, attachant grognon) et son fils reconnu par ses pairs (Lior Ashkenazi, bien). La situation s'envenime lorsque le père reçoit par erreur un prix prestigieux destiné à son fils. Une fois les personnages présentés, l'intrigue s'apparente à un sitcom mâtiné de burlesque. Il y a parfois de bons moments, dont une entrevue avec une jeune journaliste qui trace un portrait cruel de cette famille dysfonctionnelle, mais comme on dit, c'est rien pour écrire à sa mère.

Autre déception que Michael, premier film de Markus Schleinzer, qui raconte les derniers jours de vie commune entre un trentenaire apparemment sans histoire (Michael Fuith, excellent) et un garçon de 10 ans (David Rauchenberger). Quels sont leurs liens ? Depuis combien de temps vivent-ils ensemble ? Ne cherchez pas trop à comprendre, c'est le degré zéro de la psychologie et c'est bien dommage que cela gâche le film qui bénéficie pourtant d'une réalisation maîtrisée, d'une atmosphère glacée et d'un souci du détail remarquable. Dans les remerciements au générique, j'ai vu passer le nom de Michael Haneke. Comme j'aurais aimé le retrouver à la barre de Michael… Cela dit, le film a beau m'avoir déçue, ça m'a un peu brisé le cœur d'entendre le public huer l'équipe du film. On pourrait-i se garder une p'tite gêne, svp ?