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FNC 2012 : Grosse soirée en perspective

Alphée des étoiles, d’Hugo Latulippe, 18h, Quartier Latin

Film très personnel d’Hugo Latulippe, Alphée des étoiles est une jolie et poignante lettre d’amour que le réalisateur adresse à sa fille de cinq ans atteinte d’une maladie génétique rare ralentissant son développement. Tourné à hauteur de fillette, ce documentaire nous entraîne en douceur dans l’intimité du couple que forment Latulippe et Laure Waridel et de leurs enfants Colin et Alphée. À travers les images bucoliques des Alpes, où les Waridel-Latulippe se sont installés quelque temps afin de se consacrer au bien-être d’Alphée, se devine le patient et long combat des parents souhaitant que leur petite puisse aller à l’école régulière. En voyant le sourire épanoui et rayonnant de l’enfant, on ne peut que souhaiter que toutes les Alphées du monde puissent avoir un papa aussi aimant et dévoué qu’Hugo Latulippe. (En salle le 12 octobre)

Mars et Avril, de Martin Villeneuve, 18h30, Cinéma Impérial

Il se tourne trop peu de films de genre au Québec, et avec Mars et Avril, Martin Villeneuve prouve qu’on peut faire de la bonne science-fiction. Certes, rien n’est parfait dans cette étonnante fantaisie cosmique où un musicien célèbre (Jacques Languirand) et un fabricant d’instruments de musique célébrant les courbes féminines (Paul Ahmarani) s’éprennent d’une photographe asthmatique (Caroline Dhavernas), au moment où l’Homme s’apprête à fouler le sol de Mars. De fait, ce délire punk et baroque séduit par son esthétique très bédé, laquelle évoque les émissions pour enfants des années 60 et 70 (La ribouldingue, Picolo), de même que les univers d’Enki Bilal et de Moebius. En revanche, on regrette que le récit se révèle quelque peu bancal, les répliques, ampoulées et l’interprétation, tantôt figée, tantôt théâtrale. (En salle le 12 octobre)

Boy Eating the Bird’s Food,d’Ektoras Lygizos, 19h40, Excentris Cassavetes

Salué d’une mention par le jury du Festival international du film de Karlovy Vary, l’acteur Yannis Papadopouloslivre une prestation des plus généreuses dans cette audacieuse et rugueuse incursion dans une Grèce dévastée par la crise économique, où un jeune homme doit partager la nourriture de son canari pour survivre.

Antiviral, de Brandon Cronenberg, 21h, Cinéma Impérial

S’étant injecté le virus ayant tué une superstar (Sarah Gadon), un jeune laborantin (Caleb Landry Jones) travaillant pour une firme spécialisée dans la vente de virus de célébrités enquête sur la mort de cette première afin de sauver sa peau. Partant d’une prémisse fort prometteuse, ce premier long métrage de Brandon Cronenberg emprunte beaucoup (trop!) à l’univers de son père David sans parvenir à le transcender. Si cette hypnotique réflexion clinique et organique sur la peopolisation et le culte de la célébrité, évoquant Videodrome de Cronenberg père, tourne trop tôt à vide, Antiviral doit beaucoup à la photographie hyper léchée de Karim Hussain et à la présence fiévreuse de Landry Jones. Le légendaire Malcolm McDowell y va d’une courte apparition dans le rôle du médecin de la célèbre défunte. (En salle le 12 octobre)