BloguesCinémaniaque

RIDM 2013 : De la famille, de l’amour et de l’horreur

 

En ce début de semaine, les RIDM vous proposent une troublante incursion dans les souvenirs d’une étrange famille, une vibrante lettre d’amour à l’Abitibi et un hypnotique voyage en mer sortant de l’ordinaire…

 

Une histoire pour les Modlin

 

Famille américaine immigrée en Espagne, les Modlin vivaient terrés dans leur appartement de Madrid aux tentures fermées, coupés du monde extérieur. Helmer, le père, ressassait ses vieux rêves de percer à Hollywood, son plus grand rôle ayant été une figuration non-créditée dans la scène finale de Rosemary’s Baby de Polanski. Margaret, la mère, passait ses journées à photographier Nelson, leur fils qui allait bientôt fuir ses parents pour une vie meilleure, quand elle ne peignait pas d’immenses fresques mystiques. À travers les souvenirs des Modlin trouvés dans une poubelle, Sergio Oksman (Notes on the Other) reconstruit le destin de cette famille et trouve ainsi le matériau d’une fascinante fiction. Une troublante enquête où déduction et imagination sont au parfait diapason.

Le 18 novembre à 15h45 au Cinéma Parallèle (Excentris) et le 23 novembre à 20h au Cinéma du Parc.

Alex marche à l’amour

Inspirée de La marche à l’amour de Gaston Miron, Alex marche à l’amour de Dominic Leclerc (Entre l’épinette et la licorne) met en scène Alexandre Castonguay, vu récemment dans Chasse au Godard d’Abbittibbi d’Éric Morin, partant sur les routes de l’Abitibi-Témiscamingue alors qu’il mémorise le poème de Miron, qui aurait été écrit peu après le passage du poète en Abitibi. Qu’il s’adresse directement à la caméra ou aux gens qu’ils croisent au cours de cet émouvant pèlerinage, Castonguay exprime avec éloquence et ferveur son attachement profond, voire viscéral, à sa terre natale et à ses habitants. Pour sa part, Leclerc ponctue les propos de l’acteur et de ses interlocuteurs d’images d’une beauté époustouflante qui en mettront plein la vue à ceux qui croient que l’Abitibi n’est qu’un vaste territoire où l’on ne rencontre que des épinettes et des mouches noires.

Le 19 novembre à 20h45 à la salle Cassavetes (Excentris) et le 21 novembre à 21h15 au Cinéma Parallèle (Excentris) en présence de Dominic Leclerc et d’un membre de l’équipe.

Leviathan

Tourné à l’aide d’une douzaine de caméras numériques, Leviathan, documentaire expérimental de Lucien Castaing-Taylor (Sweetgrass) et Véréna Paravel (Foreign Parts), offre une visite d’un bateau de pêche industrielle qui évoque autant le cinéma d’horreur que l’art moderne. Ainsi, dans certaines scènes nocturnes, les vols d’oiseaux au-dessus de la mer renvoient à Hitchcock aussi bien qu’à Escher. Avec ses couleurs sursaturées, où domine le rouge sang, le bruit assourdissant des vagues et de la salle des machines, Leviathan se révèle une expérience audiovisuelle d’un lyrisme cauchemardesque. Il faudra toutefois s’armer de patience et avoir le cœur bien accroché pour survivre à cette croisière pour le moins singulière. 

Le 19 novembre à 20h au Cinéma du Parc en présence de Lucien Castaing-Taylor et d’un membre de l’équipe.