C’était une soirée de lancement attendue à Québec pour toute une communauté éducative. Cinquante élèves de l’école institutionnelle de l’Aventure et de l’Arc-en-Ciel étaient réunis au terme d’une quarantaine de répétitions pour la sortie du deuxième album du projet Amplisson.
J’étais présent et je peux témoigner de la fébrilité autant sur la scène que dans la salle où près de 300 parents et amis étaient réunis pour applaudir les jeunes de 5e et 6e années qui auparavant avaient enregistré leurs chansons dans un studio professionnel. Le résultat est impressionnant comme en témoigne cette vidéo issue du premier album.
À l’origine de ce projet parascolaire qui a pris de plus en plus d’ampleur au fil du temps, Jean-Sébastien Boies, un musicien professionnel (Projet Orange) qui agit comme éducateur à l’école. Interviewé brièvement avant le début de la prestation des jeunes, il disait pouvoir compter sur une véritable brigade de parents bénévoles pour qui ce projet représente énormément…
« Au terme des premières auditions où 24 jeunes s’étaient présentés l’an dernier aux premiers instants du projet, nous étions tombés en bas de notre chaise tellement la motivation des jeunes était grande. Cette année, c’est 50 jeunes qui se sont présentés. Nous les avons répartis en quatre groupes. Les jeunes pratiquent les soirs et les fins de semaine – même pendant le congé des Fêtes – et tous les parents supportent de différentes façons l’initiative; le directeur Martin Savard fait sa grosse part lui aussi. C’est un projet qui nous tient vraiment à coeur ! » (source : Jean Meloche, parent)
Du côté des enfants, la tension était palpable dans le local où ils étaient réunis quelques instants avant le début du spectacle. Entassés en petits groupes, la peur sur les lèvres, les étincelles dans les yeux, ils sont unanimes à avouer au blogueur du Voir que « le stress est très élevé, on a beaucoup de mal à le contrôler… tout le monde a hâte de nous entendre et c’est la première fois pour plusieurs qu’on joue sur la scène », me disent-ils.
Parmi les apprentissages réalisés via ce projet de création et d’interprétation musicales, on peut nommer cette conviction que c’est par l’effort et la persévérance qu’on peut s’améliorer et finir par assez bien maîtriser son instrument. D’ailleurs, plusieurs parents ont identifié l’impact sur la motivation des jeunes et sur leur rendement scolaire de ce projet inusité qui ne demande qu’à grandir.
Dans cette école de Loretteville dans l’arrondissement Haute-St-Charles de la Ville de Québec, on rêve à une répercussion dans d’autres écoles du primaire; pourquoi n’aurait-on pas un genre de « Cégep en spectacle » au primaire pour les apprentis-musiciens qui ont déjà, à dix ou onze ans, la gestuelle typique des vedettes du pop-rock !
Applaudis à tout rompre à la fin de chacune des interprétations, la fierté dans le coeur, je sais qu’au moment de publier ce billet, les jeunes sont probablement incapables de s’endormir ce soir. L’adrénaline de la scène jumelée à la tempête qui s’annonce cette nuit sur Québec font en sorte que les parents ne sont pas au bout de leur peine dans les maisonnées.
Qu’importe, Amplisson vaut bien une nuit de bonheur à penser à tout ce qui est possible d’accomplir avec la musique, le travail quotidien et des spectateurs pour l’apprécier !
N.B. Il est possible de se procurer l’album en communiquant avec le secrétariat de l’école.